François Fillon ne pensait probablement pas être rattrapé par une circulaire signée de sa main en 2004, lorsqu'il était ministre de l'Education nationale. Ce sont des élus de sa famille politique qui se sont alarmés cette semaine de la possibilité offerte aux lycéens musulmans de décaler leur session de rattrapage au baccalauréat pour cause d'Aïd el-Fitr, fête qui marque la fin du ramadan. Certains, comme Eric Ciotti, se sont tournés vers Najat Vallaud Belkacem pour critiquer cette disposition. Mais c'est bien François Fillon qui en est à l'origine.
«Dès qu'on parle des musulmans, ils éructent...»
Contrairement à la majorité des responsables Républicains, le candidat à la primaire a tenu à défendre cette possibilité. «C'est une tradition française depuis toujours. C'est le général de Gaulle le premier qui a pris des décisions pour que les fonctionnaires français qui étaient de religion juive ou musulmane puissent, lorsqu'il y avait des fêtes religieuses importantes, ne pas travailler ces jours-là», a-til martelé mercredi sur RTL.
«Les principaux bénéficiaires de cette mesure, ce sont les Français de religion juive»
François Fillon sur RTL
Comment explique-t-il que les représentants de son parti se soient mobilisés contre cette mesure? «Pour une raison simple. Il y a un certain nombre de gens à droite qui ont une sorte de réflexe pavlovien dès qu'on parle des musulmans. Ils se mettent à éructer», s'agace François Fillon. «Ils devraient faire attention parce que les principaux bénéficiaires de cette mesure ce ne sont pas du tout les musulmans, ce sont les Français de religion juive qui sont très intransigeants sur la question des fêtes religieuses», remarque l'ancien premier ministre. Qui estime «qu'en réalité, très peu de musulmans profitent de cette situation». Et pour défendre encore cette circulaire, le député de Paris souligne «qu'il n'y a pas d'examen le jour de Noël et de Pâques».