Jester a écrit:Bah un journal contrôlé par l'état... suffit d'en faire qu'un seul, et d'interdire tous les autres. Corée du Nord style. Non ?
Après si tu veux payer tes journalistes, car mine de rien ils doivent se nourrir eux aussi, éventuellement avoir un toit, toussa. Que ton journal est tiré à pas mal d'exemplaires, qu'il faut des sacrées machines pour imprimer tout ça. Etc.
les coûts sont énormes. Les citoyens paient déjà le journal pour l'avoir, tu vas pas en plus leur demander de participer pour entretenir les entreprises privées.
Que l'état intervienne pour faire en sorte que l'on ai une variété de contenus, tout à fait d'accord, mais le reste non.
Faut pas être sortis des hautes écoles pour savoir que chaque journal est partisan à plus ou moins grande proportion. Par contre faut arrêter de tout vouloir "prêt à consommer". Esprit critique. Esprit critique. Esprit critique.
C'est ça qu'il manque à beaucoup de nos jour. Beaucoup.
Faut arrêter le délire avec l'Etat qui serait
nécessairement privateur de liberté. C'est le point de vue des libéraux, ou en tout cas les conneries qu'ils mettent dans l'esprit des gens (via les médias notamment).
L'état peut être privateur de liberté, bien entendu. Tout comme il peut les garantir.
Dans une société capitaliste, où la décision émane d'une minorité possédant le capital, l'état est souvent le mieux placer pour garantir certaines libertés aux citoyens. Va quand même falloir comprendre, et il suffit d'observer, que dès que l'état cède du terrain dans notre société, il est remplacé par des possédants aux intérêts égoïstes (c'est leur doctrine, l'égoïsme. J'invente rien).
Prenons l'exemple de la santé. Si l'état se désengage de celle-ci, et laisse aux marchés le soin de gérer tout ça, je ne pense pas que cela va améliorer les choses pour le plus grand nombre... il en va de même pour l'information. Si l'état laisse l'information aux mains d'une petite minorité, celle-ci va se dégrader fortement.
Quand tu poses la question du financement du Monde, tu t'inscrits dans la logique libérale et du marché, où l'argent privé serait le seul moyen de financer la presse écrite. Mais l'information doit s'inscrire dans un projet de société, et c'est donc à la collectivité d'en assurer le coût, et le pluralisme.
Bien entendu, si l'état ne représente plus que les intérêts d'une minorité, à savoir ici les détenteurs de capitaux, sa politique ne sera pas meilleur. Mais dans ce cas, un journal contrôlé pleinement par l'état, ou pleinement par un capitaliste assumé, c'est pareil. Dans un tel cas de figure, ce n'est pas tant l'état en tant qu'institution qui doit être critiqué, mais plutôt la politique menée.
L'arbre est mort, impuissant mais lucides, nous regardons les feuilles tomber, les unes après les autres.