Torben Frank a écrit:iamaseb a écrit:Faudra m'expliquer comment tu en es arrivé à cette conclusion. Je ne dis pas le contraire. Le résistant Français qui a tué des civils Français où Allemand pendant l'occupation est un terroriste. Et son acte est une horreur.
Sort moi les chiffres (lien à l'appui) ... je veux connaitre :
- le nombre de civils français tués lors d'attentats liés à la Résistance française et ne visant que les populations civiles.
- le nombre de civils allemands tués, en France, lors d'attentats liés à la Résistance française et ne visant que les populations civiles.
- le nombre de civils allemands tués, en Allemagne, lors d'attentats liés à la Résistance française et ne visant que les populations civiles.
Difficile de trouver des chiffres dans cette période noire. Du coté des civils, il y a eu entre 1 450 000 et 3 500 000 morts en Allemange/France (tu constateras l'échelle d'estimation...). Combien sont du fait de "terroriste", c'est très difficile à dire. Combien n'ont visé que les civils (c'est ta question), c'est encore plus difficile à déterminer.
Si les deux armées visaient et ciblaient les civils pour porter atteinte au morale des troupes adverses (c'est là l'essentiel des victimes civiles il me semble - si on ne compte pas les victimes des camps), la résistance organisé visait plutôt l'ennemi (les militaires, les occupants ?). Mais même au sein de celle-ci il y a du avoir des civils tués (ne serait-ce que les civils pro-vichy). Sans compter les actes isolés.
On peut d'ailleurs constater que même au sein de la résistance au sens large, il y a des "terrorismes". Tu peux lire l'article de WikiPedia sur la résistance intérieure Française, dont voici un extrait.
La majorité des résistants n'a pas manifesté de goût prononcé pour la violence ni même pour la lutte armée.
C'est ce qu'ont montré notamment Olivier Wieviorka dans sa thèse sur Défense de la France puis dans ses travaux ultérieurs, ou encore Jacques Sémelin, spécialiste de la résistance civile. Suivant ces auteurs, la France s'est déshabituée de la violence politique physique depuis la répression de la Commune de Paris en 1871. L'acculturation républicaine et démocratique ne rend pas évident le recours à la lutte armée, dont même le monde ouvrier n'a plus l'expérience depuis la fin du xixe siècle.
Le PCF recourt aux attentats individuels dès 1941. Les jeunes communistes à qui l'on confie ces missions ont des scrupules à tuer des Allemands63. Par exemple, Tony Bloncourt, qui renonce à exécuter un Allemand alors qu'il pourrait le faire sans risques : « À cette minute, à ce moment précis, je n’ai plus vu un officier allemand, je n’ai vu qu’un homme. »64 À la même époque, le service d'ordre du parti l'OS, devenu groupe Valmy liquide les traîtres comme Marcel Gitton. Pendant la Libération de Paris, en août 1944, Henri Rol-Tanguy reprend le slogan « À chacun son Boche ! » Devant la radicalisation des combats et la répression de plus en plus brutale, de nombreux résistants de tous bords durcissent aussi leurs discours et leurs pratiques. Philippe Viannay publie ainsi début 1944 un article retentissant dans Défense de la France sur « le devoir de tuer ». Des collaborateurs ont été précocement abattus, des miliciens ont ponctuellement été torturés à mort par des maquisards, des FFI ont pris part à la tonte de femmes à la Libération, selon l'étude de Fabrice Virgili sur cette question.
Cependant, la plupart des résistants ne recourent pas volontiers à la violence. Pour les résistants chrétiens, le recours à cette dernière peut poser des cas de conscience: le jeune protestant Jacques Monod, qui part au maquis où il va trouver la mort, demande aux siens de prier pour lui parce que « la violence a besoin d'être pardonnée ». Le philosophe Jean Cavaillès, qui veut militariser l'action résistante à Libération-Nord et mettre l'accent sur le renseignement, le sabotage et la lutte armée plus que sur la propagande politique, ne reçoit guère de soutiens au sein de la direction du mouvement, et démissionne pour aller fonder le réseau Cohors-Asturies65.
Anecdotes nombreuses à l'appui - résistants relâchant des miliciens et des Allemands prisonniers sans leur faire le moindre mal, d'autres désavouant tel article clandestin ou propos jugés trop violents, refus du recours aux représailles contre les familles des collaborateurs, etc., Olivier Wieviorka conclut que globalement, malgré des exceptions notables, « la violence n'est pas une valeur de la Résistance ». Il va de soi qu'on ne peut en dire autant pour ses adversaires nazis ou miliciens.
Le réseau Morhange de Marcel Taillandier, groupe d'action directe et de contre-espionnage était chargé de nettoyer les traitres, collaborateurs et nazis qui détruisaient les réseaux de résistance du sud-ouest de la France. Ils ont éliminé des dizaines de personnes hostiles à la France libre et la résistance. Mais une enquête était effectuée avant chaque liquidation, souvent des aveux étaient demandés sous la forme d'un procès, avec témoins. La torture n'a jamais été employée et les liquidations étaient toujours regrettées, bien qu'indispensable pour gagner la guerre.
L'arbre est mort, impuissant mais lucides, nous regardons les feuilles tomber, les unes après les autres.