par selfmade footix » 08 Jan 2015, 22:45
Les leçons de Nicolas le jardinier de l'Apocalypse.
Etape 1 : Identifiez dans votre terreau de population les courants d'insatisfaction et de souffrance.
Etape 2 : Fourbissez un discours surfant sur ces insatisfactions, cette souffrance et promettant des solutions même simplistes. Surtout simplistes. Semez par ce discours les graines de la haine et de l'espoir. Haine contre les responsables désignés (les boucs émissaires sont indispensables) ; espoir d'une vie meilleure une fois le bouc en question sacrifié au bonheur du reste du troupeau.
Etape 3 : Utilisez chaque incident, chaque évènement, chaque traumatisme, chaque injustice ou vécue comme telle, que leur survenue soit spontanée ou suscitée par vous, pour augmenter insatisfaction et souffrance. Soufflez sur chaque braise, tournez le couteau dans chaque plaie pour fertiliser le terrain émotionel. Creusez jusqu'à trouver de la peur, jamais enfouie bien profond chez l'humain. Laissez germer, pousser, récoltez le fruit de votre labeur : la haine et ses légions.
Etape 4 : Parmi eux, ralliez à votre panache, quelle qu'en soit la couleur (kaki militaire, brun chemise fasciste, noir qamis, beurk dégueulis, caca d'oie ou de bestiole moins ragoûtante) les aigris, les violents en recherche de prétextes à leurs penchants ; les chefaillons contrariés souffrant de leur insignifiance ; les moins que rien aux rêves de gloire frustrés... Donnez-leur un peu d'importance. Oh, pas beaucoup ! Quelques passe-droits, un uniforme et un insigne qui disent qu'ils sont un peu plus importants que le reste du troupeau qu'ils vont devoir mater. Faites-en votre garde rapprochée, votre bras armé, vos nervis.
Etape 5 : Là où les indécis hésitent, les fortes têtes refusent de plier, les démocrates d'abdiquer leurs libertés... lâchez les chiens.
Etape 6 : Laissez vos adversaires répliquer. Au plus fort ils frapperont, surtout à l'aveugle en se trompant de cible, au plus ils créeront insatisfaction et souffrance. Retour à l'étape 1, réamorçage du cercle vicieux.
On en est là, putain de monde où certains ne peuvent vivre sans vouloir par tous les moyens imposer aux autres ce que doivent être leur vie, leurs croyances, leurs pensées.
I re-believe un tout petit peu, là !