Lo Provençau a écrit:gob a écrit:Pourquoi la cité des lauriers est connue pour être la plaque tournante d'un énorme trafic de drogue ?
Si c'est connu, pourquoi ne pas y poster des dizaines de flics ou l'armée pour empêcher ça ?
Je me le demande parfois.
A côté de chez moi il y a la cité de la Paternelle aussi, avec des choufs bien tranquillement assis pile en face de l'entrée du MIN des Arnavaux, le tout à environ 2mn à pied de l'école de Police et du camp militaire de Sainte Marthe !
J'imagine que le Préfet a ses raisons.
Le déploiement de flics et de CRS dans une cité en grand renfort de caméras, ça avait été fait sous Sarko pour un résultat médiatiquement spectaculaire mais judiciairement décevant. On va, en effet, fouiller de fond en combles les caves, trouver quelques armes, mettre en sourdine les dealers mais rien qui ne porte atteinte aux réseaux en eux-même. C'est un peu comme les caméras de surveillance : ça ventile la délinquance/ criminalité qui adapte son activité... ailleurs.
David Simon, ancien journaliste pour les affaires criminelles à Baltimore, a décortiqué avec l'excellente série
The wire, le processus de lutte contre ces réseaux de quartiers. C'est un véritable travail de fourmi, une enquête minutieuse, discrète qui permet de dévoiler le fonctionnement de ces mafieux pour arriver à tout démanteler. Sinon, tu te contentes d'arrêter quelques sous-fifres sans que rien ne change au fond.
D'ailleurs depuis quelques temps (ça avait commencé sous Sarko), le préfet dispose de bien plus de ressources qu'avant pour coordonner ces enquêtes de terrain. Mais les résultats, évidemment, se sont jamais autant médiatisés que les règlements de compte. C'est pareil avec le terrorisme : les actes d'un Merah ou d'un Nemmouche marqueront toujours plus les esprits et la presse que le démantèlement de tout un réseau.