Thør a écrit:fourcroy, Oui j'ai lu dailleurs, par rapport à mon poste, ce que Varoufakis communiquait auprès des grecs (et dans les médias) sur des termes forts : "exiger", "terroristes" , à la troika il parlait plutot de "négociation". Comment penses tu que les créanciers l'ont pris?
Ils ont fait semblant de le prendre mal pour donner de l'eau à leur moulin et renforcer la pression sur la Grèce en développant l'idée chez les citoyens européens qu'ils allaient payer de leur poche l'impéritie et la gabegie grecques. Image pour le moins simplificatrice...
Je pense qu'à ce niveau, ils savent faire la différence entre ce qui se dit dans des négociations secrètes (rien n'est divulgué des réunions avec l'eurogroupe) et le discours que tient un dirigeant face à son peuple. Tant le discours de Tsipras en Grèce que la réaction de vierge effarouchée des dirigeants européens relèvent de la rhétorique.
Personnellement, et ça n'engage que moi depuis le début, je serais pour restructurer leur dette (pas abandonner une partie), en contrepartie de vraies réformes.
Si tu relis le premier article (l'itw de Varoufakis), il ne dit pas vraiment autre chose - sauf sur le point de la restructuration, qui est une mesure insuffisante (d'après divers économistes).
Et ils ont dit “Non, non, non, ce doit être une revue exhaustive.
Les Européens ont refusé de négocier (la description de Varoufakis avec les mecs changeant de sujet comme de chemise et refusant de parler d'économie est accablante - bon, toujours si on lui fait confiance, mais c'est mon cas : ce mec n'est pas un politique, mais un universitaire, il réagit comme tel). Ce n'est pas la Grèce qui a refusé de faire les réformes car la seule façon viable de procéder aurait été de faire les deux à la fois : aide + abandon partiel de créances / réformes concomitantes. Avec pour but d'assainir la situation grecque, de leur donner les moyens de relancer leur économie tout en repartant sur des bases saines grâce à des réformes de fond. Comme l'Allemagne dans les années 50, d'une certaine façon. Autant je persiste à trouver ridicule de réclamer des dettes de guerre 70 ans plus tard, autant je ne trouve pas hors-sujet de rappeler à l'Allemagne que la communauté internationale n'est pas pour rien dans le "miracle économique allemand" de l'après-guerre en RFA.
Cela posé, je ne sais évidemment pas ce qui va se passer. Si je suis plus sensible aux analyses d'un Varoufakis ou d'un Piketty, ce n'est pas pour des raisons économiques, mais purement idéologiques, comme toi, d'ailleurs, es sensible aux arguments venant de l'orthodoxie libérale - en tout cas, il me semble.