Actu France et Monde

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Re: Actu France et Monde

Messagepar iamaseb » 14 Juil 2015, 08:23

Ils sont tous entrepreneurs?
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Re: Actu France et Monde

Messagepar FabMars » 14 Juil 2015, 09:32

Le problème de fond, c'est qu'au fil des années l'euro n'a pas remplacé dix-huit monnaies mais une monnaie, le deutsche mark. Le pilotage monétaire et budgétaire de la zone euro a conduit là où nous en sommes aujourd'hui. Les politiques d'austérité mises en place depuis le printemps 2010 n'ont eu aucun effet sur la dette publique de la zone euro, passée de 79 % à 94 % du PIB, mais elles ont conduit à l'accumulation des excédents courants. Comment l'euro ne serait-il pas à un cours élevé ? L'Allemagne tire profit de ce système, elle qui a un positionnement sur les industries haut de gamme et qui bénéficie de coûts de production peu élevés du fait des réformes très libérales de Gerhard Schröder et de l'élargissement de l'Europe. Mais le reste de la zone euro souffre.


C'est exactement ce qui me rend fou avec l'inflexibilite des teutons. Ils vont precipiter la construction europeene dans le mur, bien aide par les britons... J'etais euroconvaincu il y a un temps. Maintenant, je me dis que comme pour tout projet de nation, s'il n'y a pas de volonte de vivre ensemble et de faire les efforts, ce n'est pas la peine.
Je ne preconise pas un Franxit mais il va falloir faire pression pour que l'Allemagne cesse d'imposer son modele a tous.

A mon avis...
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Re: Actu France et Monde

Messagepar Thor » 14 Juil 2015, 11:12

Je vous invite à regarder un peu plus en détail le modèle allemand. Ils ont réformé plein de choses depuis longtemps mais de manière moins brut. (ex les retraites)
Ils sont plus souples sur beaucoup de choses, notamment leur politique budgétaires qu'ils ont su varier sur des cycles de 5 ans pour s'adapter à la conjoncture, ce que trop peu pays à réalisé. Ils sont su sécuriser l'emploi quand il fallait, relancer l'investissement quand il fallait. Qui d'autre a fait ça ailleurs?
On peut largement critiquer l'Allemagne mais donner le même argument quand l euros est fort ou faible c'est pas cohérent
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Re: Actu France et Monde

Messagepar Bibpanda » 14 Juil 2015, 11:28

Les allemands ont réformés, waouh géniale, c'est un pays avec une démographie moribonde avec 20 % de travailleurs pauvres, superbes modèles....
Information
Les petits boulots se sont multipliés au cours des dernières années. L'envers du décor du champion des exportations.

C’est l’autre visage moins glorieux de l’Allemagne, la face cachée du champion de l’export, l’ombre de la première puissance économique de la zone euro… Outre-Rhin, le nombre de travailleurs pauvres est en hausse constante. Une étude de l’Institut pour le travail et la qualification (IAQ) de l’Université de Duisburg vient de révéler que plus d’un cinquième des salariés allemands étaient payés moins de 10 euros bruts de l’heure. 1,15 million d’employés sont même rémunérés moins de 5 euros de l’heure, une «obole» illégale au Royaume-Uni. Plus inquiétant encore, le nombre de travailleurs pauvres ne cesse d’augmenter.

En 2008,en tout 6,55 millions de personnes (dont 69% de femmes) gagnaient moins de 10 euros, soit 2,26 millions de plus que dix ans plus tôt. Quatre raisons principales expliquent l’aggravation de cette tendance en Allemagne. La réunification a tout d’abord provoqué un afflux de personnel peu adapté aux besoins d’une économie moderne. La crise économique qui a frappé le pays au début des années 2000 a été un autre facteur aggravant tout comme l’influence en chute libre des syndicats. Gerhard Schröder a également joué un rôle important en modifiant les rapports de force entre travailleurs et employeurs.

«Les emplois mal payés se sont répandus en Allemagne avec la libéralisation du marché du travail en 2003 et 2004», constate un porte-parole du syndicat DGB. Les mesures visant à améliorer la compétitivité des entreprises rhénanes décidées par l’ancien chancelier social-démocrate (SPD) ont permis aux employeurs de recruter du personnel à moindre frais. Des milliers de mères de famille, de jeunes diplômés et d’émigrés ont ainsi été embauchés pour des bouchées de pain. Les «minijobs» (c’est leur nom officiel) limitent à 400 euros nets par mois les revenus des salariés. Certains secteurs ont profité sans réserve de cette «aubaine». C’est le cas notamment de la restauration et de la distribution où les travailleurs pauvres représentent respectivement 63% et 40% de l’ensemble de leur personnel.

La chaîne de magasins de vêtement bon marché, Kik, est allée encore plus loin. Près de la moitié de ses 18.000 salariés sont des travailleurs temporaires rémunérés 5 euros de l’heure. Claudia Weinkopf, la directrice de l’IAQ, estime que le seul moyen efficace pour lutter contre ce fléau serait l’instauration d’un salaire minimum. L’Allemagne fait partie des rares pays de l'Union à ne pas disposer d’un tel système. Un revenu plancher de 8,50 euros de l’heure permettrait à 15% des employés vivant dans l’ancienne RFA d'avoir un meilleur salaire qu’aujourd’hui. Une telle mesure améliorerait le quotidien de 35% des habitants de la défunte RDA. Mais la CDU et Angela Merkel ont toujours estimé qu’un SMIC freinerait la création d'emplois. L’institut Ifo a même calculé qu’un salaire minimum horaire de 7,50 euros pourrait provoquer le licenciement d'un million de personnes. La construction a pourtant été le premier secteur à adopter une telle rémunération et les chantiers ne se sont pas arrêtés pour autant. D’autres professions comme les facteurs et les femmes de ménage ont également adopté un salaire minimum. Mais les partisans du système de cogestion à l’allemande où les salaires sont fixés par les partenaires sociaux dans le cadre de négociations collectives sont encore nombreux. De nombreuses centrales syndicales sont même opposées à l’idée d’un salaire minimum généralisé. Les négociations annuelles avec les employeurs sont une de leur principale raison d’être et l’instauration d’un SMIC pourrait conduire beaucoup de leurs membres à ne pas renouveler leur adhésion.

Les entreprises allemandes ne se contentent pas de mal payer leur personnel, elle ne se prive pas non plus d’espionner leurs moindres faits et gestes. La Deutsche Bahn a ainsi surveillé pendant des années 173.000 salariés, soit les deux-tiers de son personnel pour traquer d’éventuels actes de corruption. La Deutsche Bank, a elle aussi traqué certains de ses cadres et le discounter textile Kik a collecté des informations sur la santé financière de ses caissières pour savoir quelles employées pourraient être tentées de voler. Lidl a pour sa part été épinglé à deux reprises en un an pour avoir récolté des données privées sur ses salariés. Les «limiers» recrutés par la chaîne de drogueries, Schlecker, n’ont, eux, pas hésité à faire des trous dans les murs des magasins pour surveiller les caissières. La justice dispose allemande de peu de moyens pour combattre ce phénomène. Les lois sur la protection des données ont plus de 30 d’âge et dans les grands groupes, il est quasiment impossible de remonter le filon qui permettrait de trouver la personne qui a ordonné ces enquêtes illégales. Dans les PME, le silence est, quant à lui, toujours la règle d’or. Par peur d’être licencié, les salariés préfèrent ne pas porter plainte contre leurs patrons trop curieux.

L'espionnite aigue conjuguée à la multiplication des salariés pauvres donnent des arguments aux critiques du modèle économique allemand. Récemment, la ministre française de l’économie, Christine Lagarde, avait crée une grosse polémique en expliquant au Financial Times que «l’Allemagne avait accompli un extrêmement bon travail au cours des dix dernières années en (…) exerçant une forte pression sur ses coûts de main-d’œuvre.

Frédéric Therin


Beau modèle pour l'Europe.....
IL faut arrêter avec les Allemands et les mettre sur un piédestal et ils ont aucune légitimité tout comme la commission européenne pour choisir la destinée européenne.
Merkel est convaincu que le Tafta est une bonne chose...
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Re: Actu France et Monde

Messagepar Garm » 14 Juil 2015, 11:36

Toujours aussi rempli de germanophobie puante ce topic.
*Vainqueur de la Champion's League OMlive 2014/2015* 8)
Il y a toujours un pied Ghanéen qui empêche les Allemands de trouver la solution finale. @ X. Gravelaine
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Re: Actu France et Monde

Messagepar Bibpanda » 14 Juil 2015, 11:47

Germanophobie pour un pays qui a été aidé pour ne pas retombé dans ses travers après la seconde guerre, un pays qui a subit le diktat de Versailles de triste mémoire et qui a emmené au pouvoir un certain moustachu et qui fait appliqué la même médecine qu'il a subi à la Grèce.
Mais c'est de la Germanophobie....
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Re: Actu France et Monde

Messagepar John » 14 Juil 2015, 11:48

Garm a écrit:Toujours aussi rempli de germanophobie puante ce topic.


bah quoi, en tant que français on est supérieur non ? :roll:
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Re: Actu France et Monde

Messagepar fourcroy » 14 Juil 2015, 12:04

Garm a écrit:Toujours aussi rempli de germanophobie puante ce topic.

C'est pas très constructif, comme remarque...

Deux choses :

1) Quelqu'un qui pense qu'il est acceptable, en Europe occidentale, de payer un travailleur 5€ de l'heure, est un déchet humain (je ne vise personne, c'est un jugement général). Aucun argument économique ne peut justifier ça.

2) Bibpanda devrait actualiser ses sources car l'Allemagne a justement mis en place l'an dernier un salaire minimum, qui a pris effet, si je ne m'abuse, en début d'année. Donc en cela, son post est germanophobe et sans valeur, oui.
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Re: Actu France et Monde

Messagepar Bibpanda » 14 Juil 2015, 12:10

http://www.courrierinternational.com/ar ... m-allemand
Information
Le salaire minimum est entré en vigueur en Allemagne le 1er janvier. Cette réforme phare du gouvernement d’Angela Merkel est cependant largement contournée, dénonce l’hebdomadaire Die Zeit, laissant les travailleurs pauvres dans leur précarité.Après dix ans de négociation et un “débat honteusement long” dénonçait Der Spiegel, le salaire minimum est enfin arrivé en Allemagne le 1er janvier. La “lanterne rouge de l'Europe” – terme rarement employé pour qualifier le pays d’Angela Merkel et de la première économie du continent – rattrapait enfin son retard.

Mais le tableau que dresse l’hebdomadaire Die Zeit dans sa grande enquête publiée le 5 mars et intitulée : “Tout simplement exploité. Le conte de fée du salaire minimum”, laisse peu de place à l’optimisme. Si Berlin a officiellement adopté un salaire minimum (8,5 euros brut de l’heure) à compter du 1er janvier 2015, des pans entiers de l’économie allemande ne l’appliquent pas, ou bien, plutôt, le contournent. Au premier rang desquels les secteurs de l’hôtellerie, de l’entretien, de la grande distribution ou du BTP.

Germanophobie....
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Re: Actu France et Monde

Messagepar FabMars » 14 Juil 2015, 12:15

Garm, j'ai pas le droit de dire (ou du moins penser) que selon moi l'inflexibilite de l'Allemagne fait du mal a l'Europe? J'ai meme reussi a ne pas atteindre le point G...
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Re: Actu France et Monde

Messagepar Jester » 14 Juil 2015, 12:44

Et ta copine n'est pas déçue ?
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Re: Actu France et Monde

Messagepar Bibpanda » 14 Juil 2015, 12:47

Angela personne ne lui a trouvé son point G, François devrait faire un effort.
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Re: Actu France et Monde

Messagepar peezee » 14 Juil 2015, 12:55

Garm a écrit:Toujours aussi rempli de germanophobie puante ce topic.

tu nous as habitués à mieux. :nawak:

Je ne vois ni injures ni insultes envers l'Allemagne, surtout des articles argumentés et chiffrés (orientés, à la limite si on veut) montrant une certaine réalité dans ce pays tellement admiré et montré en exemple.

Et pour ce qui est de "puer" me semble que ton post est assez bien placé.


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Re: Actu France et Monde

Messagepar iamaseb » 14 Juil 2015, 14:15

FabMars a écrit:Garm, j'ai pas le droit de dire (ou du moins penser) que selon moi l'inflexibilite de l'Allemagne fait du mal a l'Europe? J'ai meme reussi a ne pas atteindre le point G...


Dans ce cas la parlons de la passivité des autres pays. Bref, de toute façon la on parle surtout de gouvernement et non des peuples, composé d'individus tous différents les uns des autres.
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Re: Actu France et Monde

Messagepar fourcroy » 14 Juil 2015, 16:48

iamaseb a écrit:De toute façon la on parle surtout de gouvernement et non des peuples, composé d'individus tous différents les uns des autres.

Oui, on parle des gouvernements et des états parce qu'eux sont réels. Les peuples sont une abstraction. Et les individus n'ont pas de signification politique.
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Re: Actu France et Monde

Messagepar John » 14 Juil 2015, 19:32

peezee a écrit:
Garm a écrit:Toujours aussi rempli de germanophobie puante ce topic.

tu nous as habitués à mieux. :nawak:

Je ne vois ni injures ni insultes envers l'Allemagne, surtout des articles argumentés et chiffrés (orientés, à la limite si on veut) montrant une certaine réalité dans ce pays tellement admiré et montré en exemple.

Et pour ce qui est de "puer" me semble que ton post est assez bien placé.


Pourtant... en deux trois pages tu trouves du "l'Allemagne a même pas payé ses dettes de guerre". Je ne comprends pas comment on peut écrire ce genre de chose, à croire que la page n'a pas été tournée et que certains veulent une revanche. Les grecs sont des partenaires économiques mais les allemands sont des amis. Allez relire le traité de l'Elysée pour vous rafraichir la mémoire.
Ensuite le terme "teutons" est péjoratif, mais là encore vous allez me dire que si on parle des "rosbifs" à propos des anglais c'est amical.

D'ailleurs cette haine (parce que c'est le cas chez certains) ne se focalise que sur le voisin allemand: pourtant il me semble qu'il n'y a pas que l'Allemagne qui était sur la ligne dure ? et je parle pas des pays "inféodés" #-o

Dans l'histoire, la France a le beau rôle. Le gentil François qui sauve l'Europe et les mignons grecs du désastre (quelques années après le gentil Nicolas qui avait aussi sauvé l'Europe et la Grèce, j'ai hâte de voir la gentille Marine faire de même :cretin: ); Vous croyez que c'est pas calculé ? c'est juste pour la beauté du geste ?


Enfin ici ça reste "mesuré" comparé aux imbéciles de Mélenchon et Dupont-Aignan
http://lelab.europe1.fr/crise-grecque-n ... ie-1367230
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Re: Actu France et Monde

Messagepar peezee » 14 Juil 2015, 19:56

John, spa faux, mais de là à parler de "germanophobie puante" ? Vraiment...? :roll:

On a mm pas approché le godwin point, mm si le Panda en a mis une bonne couche sur la "dette de guerre". :mrgreen:

Je vois pas où est le problème (non mm pas là) à critiquer vertement certains aspects de la politique économique de notre partenaire, surtout quand on *argumente* avec des faits et des chiffres concrets et réels (de source allemande parfois d'ailleurs, preuve que cette histoire de "germanophobie" ne tient pas 1 seconde).

D'ailleurs si vous croyez que ça s'est passé tranquillement entre Merkel et Hollande...


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Re: Actu France et Monde

Messagepar Bibpanda » 14 Juil 2015, 20:02

Information
Eric TOUSSAINT

Voici 60 ans, en février 1953, à Londres était signé un accord historique sur la dette allemande. Les termes de l’accord signé tranchent radicalement avec la manière dont est aujourd’hui traitée la Grèce. Après la seconde guerre mondiale, de multiples conditions ont été réunies pour permettre à l’Allemagne de l’Ouest de se développer rapidement en permettant la reconstruction de son appareil industriel.

Non seulement la dette contractée par l’Allemagne en-dehors des deux guerres mondiales a été réduite de plus de 60%, mais le règlement des dettes de guerre et le paiement des réparations aux victimes civiles et aux Etats ont été reportés à une date indéterminée : de fait, à la réunification allemande qui est intervenue en 1990 et au traité de paix qui a été signé à Moscou la même année entre les autorités des deux Allemagnes en cours d’unification, les Etats-Unis, l’URSS, le Royaume-Uni et la France. Le poids des réparations sur l’économie allemande a donc été longtemps différé. Et dans le cas des réparations dues à la Grèce, celles-ci n’ont pas représenté le moindre effort de la part de l’Allemagne puisque les autorités allemandes refusent de donner suite aux demandes grecques.

A la différence de ce qui s’était passé à l’issue de la première guerre mondiale, les puissances occidentales ont voulu après la seconde guerre mondiale éviter de faire peser sur l’Allemagne le poids de remboursements insoutenables car elles ont considéré qu’ils avaient favorisé l’accession du régime nazi au pouvoir. Les puissances occidentales voulaient également une Allemagne de l’Ouest forte économiquement (mais désarmée et occupée militairement) face à l’Union soviétique et ses alliés. Rien de tel n’est de mise avec la Grèce et les autres pays de la Périphérie au sein de l’Union européenne.

Pour atteindre cet objectif, non seulement le fardeau de la dette a été très fortement allégé et des aides économiques sous forme de dons ont été octroyées à l’Allemagne, mais surtout on lui a permis d’appliquer une politique économique tout à fait favorable à son redéploiement. Les grands groupes industriels privés ont pu se consolider, ceux-là mêmes qui avaient joué un rôle clé dans l’aventure militaire de la première guerre mondiale, dans le soutien aux nazis, dans le génocide des peuples juifs, tsiganes…, dans la spoliation des pays occupés ou annexés, dans la production militaire et l’effort logistique gigantesque de la seconde guerre mondiale. L’Allemagne a pu développer d’impressionnantes infrastructures publiques, elle a pu soutenir ses industries afin de satisfaire la demande locale et de conquérir des marchés extérieurs. L’Allemagne a même été autorisée à rembourser une grande partie de sa dette dans sa monnaie nationale. Pour rendre cela concret, il suffit de réfléchir à la situation qui a suivi l’accord de Londres de 1953. L’Allemagne rembourse par exemple à la Belgique et à la France une partie de ses dettes de l’entre deux guerres en deutsche marks. Ces deutsche marks qui n’avaient pas d’intérêt dans les échanges avec le reste du monde, Belges et Français ont essayé de s’en débarrasser rapidement en achetant des marchandises et des équipements fournis par l’économie allemande et contribué à refaire de l’Allemagne une grande puissance exportatrice.

De leur côté, la Grèce, le Portugal, l’Irlande, l’Espagne, l’Estonie, la Slovénie et les autres pays périphériques de la zone euro doivent rembourser leurs dettes publiques en euros alors qu’ils en manquent vu leur déficit commercial face aux pays les plus forts de la zone euro. Dans le même temps, les puissances qui dominent la zone euro les obligent, via la Commission européenne et les traités adoptés, à mener des politiques qui les empêchent tant de satisfaire la demande de leur marché que d’exporter. S’ils veulent quand même réussir à exporter, ils sont poussés à réduire encore plus les salaires, ce qui comprime un peu plus la demande intérieure et accentue la récession. Le programme de privatisation achève de porter des coups à leur appareil industriel, à leurs infrastructures et à leur patrimoine en général.

L’accord de Londres de 1953 sur la dette allemande

L’allègement radical de la dette de la République fédérale d’Allemagne (RFA) et sa reconstruction rapide après la seconde guerre mondiale ont été rendus possibles grâce à la volonté politique de ses créanciers, c’est-à -dire les États-Unis et leurs principaux alliés occidentaux (Grande-Bretagne, France). En octobre 1950, ces trois alliés formulent un projet dans lequel le gouvernement fédéral allemand reconnaît l’existence des dettes des périodes précédant et suivant la guerre. Les alliés y joignent une déclaration signifiant que « les trois pays sont d’accord que le plan prévoit un règlement adéquat des exigences avec l’Allemagne dont l’effet final ne doit pas déséquilibrer la situation financière de l’économie allemande via des répercussions indésirables ni affecter excessivement les réserves potentielles de devises. Les trois pays sont convaincus que le gouvernement fédéral allemand partage leur position et que la restauration de la solvabilité allemande est assortie d’un règlement adéquat de la dette allemande qui assure à tous les participants une négociation juste en prenant en compte les problèmes économiques de l’Allemagne » [2].

La dette réclamée à l’Allemagne concernant l’avant-guerre s’élève à 22,6 milliards de marks si on comptabilise les intérêts. La dette de l’après-guerre est estimée à 16,2 milliards. Lors d’un accord conclu à Londres le 27 février 1953 [3], ces montants sont ramenés à 7,5 milliards de marks pour la première et à 7 milliards de marks pour la seconde [4]. En pourcentage, cela représente une réduction de 62,6%.

De surcroît, l’accord établit la possibilité de suspendre les paiements pour en renégocier les conditions si survient un changement substantiel limitant la disponibilité des ressources [5].

Pour s’assurer que l’économie de l’Allemagne occidentale est réellement relancée et qu’elle constitue un élément stable et central dans le bloc atlantique face au bloc de l’Est, les Alliés créanciers font des concessions très importantes aux autorités et aux entreprises allemandes endettées qui vont bien au-delà d’une réduction de dette. On part du principe que l’Allemagne doit être en condition de rembourser tout en maintenant un niveau de croissance élevé et une amélioration des conditions de vie de la population. Rembourser sans s’appauvrir. Pour cela, les créanciers acceptent primo que l’Allemagne rembourse dans sa monnaie nationale, le deutsche mark, l’essentiel de la dette qui lui est réclamée. A la marge, elle rembourse en devises fortes (dollars, francs suisses, livres sterling…). Secundo, alors qu’au début des années 1950, le pays a encore une balance commerciale négative (la valeur des importations dépassant celle des exportations), les puissances créancières acceptent que l’Allemagne réduise ses importations, elle peut produire elle-même des biens qu’elle faisait auparavant venir de l’étranger. En permettant à l’Allemagne de substituer à ses importations des biens de sa propre production, les créanciers acceptent donc de réduire leurs exportations vers ce pays. Or, 41% des importations allemandes venaient de Grande-Bretagne, de France et des États-Unis pour la période 1950-51. Si on ajoute à ce chiffre la part des importations en provenance des autres pays créanciers participant à la conférence (Belgique, Hollande, Suède et Suisse), le chiffre total s’élève même à 66%.

Tertio, les créanciers autorisent l’Allemagne à vendre ses produits à l’étranger, ils stimulent même ses exportations afin de dégager une balance commerciale positive. Ces différents éléments sont consignés dans la déclaration mentionnée plus haut : « La capacité de paiement de l’Allemagne, de ses débiteurs privés et publics, ne signifie pas uniquement la capacité de réaliser régulièrement les paiements en marks allemands sans conséquences inflationnistes, mais aussi que l’économie du pays puisse couvrir ses dettes en tenant compte de son actuelle balance des paiements. L’établissement de la capacité de paiement de l’Allemagne demande de faire face à certains problèmes qui sont : 1. la future capacité productive de l’Allemagne avec une considération particulière pour la capacité productive de biens exportables et la capacité de substitution d’importations ; 2. la possibilité de la vente des marchandises allemandes à l’étranger ; 3. les conditions de commerce futures probables ; 4. les mesures fiscales et économiques internes qui seraient nécessaires pour assurer un superavit pour les exportations. » [6]

En outre, en cas de litige avec les créanciers, en général, les tribunaux allemands sont compétents. Il est dit explicitement que, dans certains cas, « les tribunaux allemands pourront refuser d’exécuter […] la décision d’un tribunal étranger ou d’une instance arbitrale. » C’est le cas, lorsque « l’exécution de la décision serait contraire à l’ordre public » (p. 12 de l’Accord de Londres).

Autre élément très important, le service de la dette est fixé en fonction de la capacité de paiement de l’économie allemande, en tenant compte de l’avancée de la reconstruction du pays et des revenus d’exportation. Ainsi, la relation entre service de la dette et revenus d’exportations ne doit pas dépasser 5%. Cela veut dire que l’Allemagne occidentale ne doit pas consacrer plus d’un vingtième de ses revenus d’exportation au paiement de sa dette. Dans la pratique, l’Allemagne ne consacrera jamais plus de 4,2% de ses revenus d’exportation au paiement de la dette (ce montant est atteint en 1959). De toute façon, dans la mesure où une grande partie des dettes allemandes était remboursée en deutsche marks, la banque centrale allemande pouvait émettre de la monnaie, en d’autres mots monétiser la dette.

Une mesure exceptionnelle est également décidée : on applique une réduction drastique des taux d’intérêts qui oscillent entre 0 et 5%.

Une faveur d’une valeur économique énorme est offerte par les puissances occidentales à l’Allemagne de l’Ouest : l’article 5 de l’accord conclu à Londres renvoie à plus tard le règlement des réparations et des dettes de guerre (tant celles de la première que de la deuxième guerre mondiale) que pourraient réclamer à la RFA les pays occupés, annexés ou agressés (ainsi qu’à leurs ressortissants).

Enfin, il faut prendre en compte les dons en dollars des États-Unis à l’Allemagne occidentale : 1,17 milliard de dollars dans le cadre du Plan Marshall entre le 3 avril 1948 au 30 juin 1952 (soit environ 10 milliards de dollars aujourd’hui) auxquels s’ajoutent au moins 200 millions de dollars (environ de 2 milliards de dollars d’aujourd’hui) entre 1954 et 1961 principalement via l’agence internationale de développement des États-Unis (USAID).

Grâce à ces conditions exceptionnelles, l’Allemagne occidentale se redresse économiquement très rapidement et finit par absorber l’Allemagne de l’Est au début des années 1990. Elle est aujourd’hui de loin l’économie la plus forte d’Europe.

Allemagne 1953 / Grèce 2010-2012

Si nous risquons une comparaison entre le traitement auquel la Grèce est soumise et celui qui a été réservé à l’Allemagne après la seconde guerre mondiale, les différences et l’injustice sont frappantes. En voici une liste non-exhaustive en 11 points :

1.- Proportionnellement, la réduction de dette accordée à la Grèce en mars 2012 est infiniment moindre que celle accordée à l’Allemagne.

2.- Les conditions sociales et économiques qui sont assorties à ce plan (et à ceux qui ont précédé) ne favorisent en rien la relance de l’économie grecque alors qu’elles ont contribué largement à relancer l’économie allemande.

3.- La Grèce se voit imposer des privatisations en faveur des investisseurs étrangers principalement alors que l’Allemagne était encouragée à renforcer son contrôle sur les secteurs économiques stratégiques, avec un secteur public en pleine croissance.

4.- Les dettes bilatérales de la Grèce (vis-à -vis des pays qui ont participé au plan de la Troïka) ne sont pas réduites (seules les dettes à l’égard des banques privées l’ont été) alors que les dettes bilatérales de l’Allemagne étaient réduites de 60% ou plus. Sans oublier les réparations de guerre reportées à une date indéterminée.

5. - La Grèce doit rembourser en euros alors qu’elle est en déficit commercial (donc en manque d’euros) avec ses partenaires européens (notamment l’Allemagne et la France), tandis que l’Allemagne remboursait l’essentiel de ses dettes en deutsche marks fortement dévalués.

6. - La banque centrale grecque ne peut pas prêter de l’argent au gouvernement grec alors que la Deutsche Bank prêtait aux autorités allemandes et faisait fonctionner (certes modérément) la planche à billets.

7. - L’Allemagne était autorisée à ne pas consacrer plus de 5% de ses revenus d’exportation au paiement de la dette alors qu’aucune limite n’est fixée dans le cas actuel de la Grèce.

8. - Les nouveaux titres de la dette grecque qui remplacent les anciens dus aux banques ne sont plus de la compétence des tribunaux grecs, ce sont les juridictions du Luxembourg et du Royaume-Uni qui sont compétentes (et on sait combien elles sont favorables aux créanciers privés) alors que les tribunaux de l’Allemagne (cette ancienne puissance agressive et envahissante) étaient compétents.

9. - En matière de remboursement de la dette extérieure, les tribunaux allemands pouvaient refuser d’exécuter des sentences des tribunaux étrangers ou des tribunaux arbitraux au cas où leur application menaçait l’ordre public. En Grèce, la Troïka refuse bien sûr que des tribunaux puissent invoquer l’ordre public pour suspendre le remboursement de la dette. Or, les énormes protestations sociales et la montée des forces néo-nazies sont directement la conséquence des mesures dictées par la Troïka et par le remboursement de la dette. Malgré les protestations de Bruxelles, du FMI et des « marchés financiers » que cela provoquerait, les autorités grecques pourraient parfaitement invoquer l’état de nécessité et l’ordre public pour suspendre le paiement de la dette et abroger les mesures antisociales imposées par la Troïka.

10.- Dans le cas de l’Allemagne, l’accord établit la possibilité de suspendre les paiements pour en renégocier les conditions si survient un changement substantiel limitant la disponibilité des ressources. Rien de tel n’est prévu pour la Grèce.

11. - Dans l’accord sur la dette allemande, il est explicitement prévu que le pays puisse produire sur place ce qu’il importait auparavant afin d’atteindre un superavit commercial et de renforcer ses producteurs locaux. Or la philosophie des accords imposés à la Grèce et les règles de l’Union européenne interdisent aux autorités grecques d’aider, de subventionner et de protéger ses producteurs locaux, que ce soit dans l’agriculture, l’industrie ou les services, face à leurs concurrents des autres pays de l’UE (qui sont les principaux partenaires commerciaux de la Grèce).

On pourrait ajouter que l’Allemagne, après la seconde guerre mondiale, a reçu des dons dans une proportion considérable, notamment, comme on l’a vu plus haut, dans le cadre du Plan Marshall.

Depuis 2010, dans les pays les plus forts de la zone euro, la plupart des dirigeants politiques, appuyés par les médias dominants, vantent les mérites de leur supposée générosité à l’égard du peuple grec et d’autres pays fragilisés de la zone euro qui font la une de l’actualité (Irlande, Portugal, Espagne…). Dans ce contexte, on appelle « plans de sauvetage » des mesures qui enfoncent encore un peu plus l’économie des pays qui les reçoivent et qui contiennent des reculs sociaux inédits au cours des 65 dernières années en Europe. S’y ajoute l’arnaque du plan de réduction de la dette grecque adopté en mars 2012 qui implique une réduction des créances dues par la Grèce aux banques privées de l’ordre de 50%[7] alors que ces créances avaient perdu entre 65 et 75% de leur valeur sur le marché secondaire. La réduction des créances des banques privées est compensée par une augmentation des créances publiques aux mains de la Troïka et débouche sur de nouvelles mesures d’une brutalité et d’une injustice phénoménales. Cet accord de réduction de la dette vise à enchaîner définitivement le peuple grec à une austérité permanente, il constitue une insulte et une menace pour tous les peuples d’Europe et d’ailleurs. Selon les services d’étude du FMI, en 2013, la dette publique grecque représentera 164% du Produit intérieur brut, c’est dire que la réduction annoncée en mars 2012 n’aboutira pas à un allègement réel et durable du fardeau de la dette qui pèse sur le peuple grec.

Pour voir une véritable solution au drame de la dette et de l’austérité, il faudra encore de puissantes mobilisations sociales en Grèce et dans le reste de l’Union européenne ainsi que l’accession au pouvoir d’un gouvernement du peuple à Athènes. Il faudra un acte unilatéral de désobéissance provenant des autorités d’Athènes (soutenues par le peuple), telles la suspension du remboursement et l’abrogation des mesures antisociales, pour forcer les créanciers à des concessions d’envergure et imposer enfin l’annulation de la dette illégitime. La réalisation à une échelle populaire d’un audit citoyen de la dette grecque doit servir à préparer le terrain.

Eric Toussaint

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Eric Toussaint, docteur en sciences politiques, est président du CADTM Belgique (Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde, www.cadtm.org) et membre du conseil scientifique d’ATTAC France. Il a écrit, avec Damien Millet, AAA. Audit Annulation Autre politique, Seuil, Paris, 2012.

Après la germanophobie tu peux te la carrer dans ton séant john.
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Re: Actu France et Monde

Messagepar John » 14 Juil 2015, 20:03

peezee a écrit:John, spa faux, mais de là à parler de "germanophobie puante" ? Vraiment...? :roll:

On a mm pas approché le godwin point, mm si le Panda en a mis une bonne couche sur la "dette de guerre". :mrgreen:

C'est assez révélateur du climat actuel. Les sorties immondes des deux crétins n'ont pas fait une ligne dans les journaux (ou alors après le tour de France, la canicule et les bouchons sur les routes).
Et je parle même pas de la suppression des classes bilangues français allemand, de l'anglais obligatoire comme LV1.
On fait une énorme connerie à tourner le dos à nos amis allemands.
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Re: Actu France et Monde

Messagepar Bibpanda » 14 Juil 2015, 20:22

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Interview de Yanis Varoufakis (traduit par Monica M. pour Mediapart) accordée à la revue Newstatesman avant que Tsakalotos et Tsipras ne partent à Bruxelles négocier avec les créanciers de la Grèce.

Cette interview est édifiante et instructive à plusieurs égards. Elle montre le fonctionnement proprement insupportable de l’UE et de la Zone Euro, et elle révèle que Varoufakis avait un autre plan que la majorité du gouvernement pour affronter l’Hydre, ce qui l’a conduit à démissionner après le référendum.

Harry Lambert : Alors comment vous sentez-vous ?

Yanis Varoufakis : Je me sens au dessus du monde - Je n’ai plus à vivre à travers un agenda de folie, qui est absolument inhumain, juste incroyable. J’ai dormi deux heures par jour pendant cinq mois. Je suis aussi soulagé de ne plus avoir à subir cette incroyable pression de devoir négocier pour une position que je trouve difficile à défendre, même si je me suis arrangé pour forcer l’autre partie à acquiescer, si vous voyez ce que je veux dire.

HL : A quoi cela ressemblait-il ? Aimiez-vous quelque aspect de tout ça ?

YV : Oh oui beaucoup de choses. Mais l’information qui arrive, qui confirme vos pires craintes...voilà qu’il est en votre "pouvoir" que cela vous soit dit directement, et que ce soit comme vous le redoutiez - la situation était pire que vous l’imaginiez ! Ainsi, ce fut bon après de n’être plus aux premières loges.

HL : De quoi parlez-vous ?

YV : L’absence complète de tous scrupules démocratiques, de la part des supposés défenseurs de la démocratie européenne. La très claire compréhension d’autre part que nous sommes sur la même course analytiquement - bien sûr cela n’arrivera plus à présent. Avoir ces vraies figures de pouvoir qui vous regardent dans les yeux et disent "Vous avez raison dans ce que vous dites, mais nous allons vous croquer de toute façon.”

HL : Vous avez dit que les créanciers vous contestaient parce que vous avez parlé économie dans l’Eurogroupe, ce que personne ne fait. Qu’est-il arrivé lorsque vous l’avez fait ?

YV : Ce n’est pas que ça n’allait pas – c’est qu’il y avait un refus total de s’engager dans des argumentations économiques. Refus total. … Vous avancez un argument sur lequel vous avez réellement travaillé - pour être sûr que c’est logiquement cohérent - et vous rencontrez des regards vides. C’est comme si vous n’aviez pas parlé. Ce que vous dites est indépendant de ce qu’ils disent. Vous auriez pu aussi bien chanter l’hymne national suédois - vous auriez eu la même réponse. Et c’est saisissant, pour quelqu’un qui est habitué aux débats académiques. … D’ordinaire l’autre partie participe toujours et là il n’ y avait aucune participation du tout... Ce n’était même pas de l’ennui, c’est comme si personne n’avait parlé.

HL : Quand vous êtes arrivé, début février, il n’a pas pu y avoir une position commune ?

YV : Il y avait des personnes qui étaient sympathiques à un niveau personnel - ainsi, vous savez, derrière les portes fermées, sur une base informelle, notamment avec le FMI [HL : “Aux plus hauts niveaux ?” YV : “ Aux plus hauts niveaux, aux plus hauts niveaux ”]. Mais ensuite dans l’Eurogroupe, quelques mots gentils et c’est tout, retour derrière le parapet de la version officielle.

[Mais] Schäuble était d’une grande cohérence. Son option était “Je ne suis pas en train de discuter le programme - il a été accepté par le précédent gouvernement et nous ne pouvons pas permettre à une élection de changer quoi que ce soit. Parce que nous avons tout le temps des élections, nous sommes 19, si à chaque fois qu’il y a une élection quelque chose change, les contrats entre nous ne voudraient plus rien dire”.

Aussi à ce point il ne me restait plus qu’à me lever et à dire : “Bon peut-être que nous ne devrions plus jamais organiser des élections dans les pays endettés”, et il n’y a pas eu de réponse. La seule interprétation que je puisse donner c’est “Oui, ce serait une bonne idée, mais elle serait difficile à mettre en application. Donc soit vous signez sur la ligne en pointillé, soit vous sortez.”

HL : Et Merkel ?

YV : Vous devez comprendre que je n’ai jamais rien eu à faire avec Merkel, les ministres des finances parlent aux ministres des finances, les premiers ministres parlent aux chanceliers. De ce que je comprends, elle était très différente. Elle tentait d’apaiser le Premier Ministre (Tsipras) – elle disait “Nous trouverons une solution, ne vous inquiétez pas, je ne veux pas qu’il arrive quelque chose de d’horrible, faites juste votre travail et travaillez avec les institutions, travaillez avec la Troïka ; il ne peut pas y avoir d’impasse ici.”

Ce n’est pas ce que j’entendais de la part des mes interlocuteurs - à la fois de la tête de l’Eurogroupe et du Dr Schäuble, ils étaient très clairs. A un certain point il me fut signifié sans équivoque “C’est un cheval et soit vous l’enfourchez, soit il est mort”.

HL : Quand était-ce ?

YV : Au début, au tout début (ils se sont rencontrés la première fois début février)

HL : Pourquoi avoir traîné jusqu’à l’été ?

YV : Nous n’avions pas d’alternative. Notre gouvernement a été élu avec le mandat de négocier. Aussi notre premier mandat a été de créer l’espace et le temps pour avoir une négociation et obtenir un nouvel accord. C’était notre mandat - notre mandat était de négocier, pas de nous battre à sang avec nos créditeurs.

Les négociations ont pris du temps, parce que l’autre partie refusait de négocier. Elle insistait sur un "accord exhaustif", ce qui signifiait qu’elle voulait parler de tout. Mon interprétation est que quand vous voulez parler de tout, vous ne voulez parler de rien. Mais nous avons continué comme ça.

Et ils n’avançaient aucune proposition sur quoi que ce soit.. Laissez-moi vous donner un exemple. Ils avaient dit que nous avions besoin de toutes les données sur la fiscalité. Nous avons passé beaucoup de temps à tenter de collecter les données, à répondre aux questionnaires et à nous réunir pour fournir les données.

Ce fut la première phase. La seconde phase, c’est quand ils nous ont demandé ce que nous comptions faire avec la TVA. Ils rejetaient notre proposition mais ne voulaient pas énoncer la leur. Avant que nous puissions avoir une chance de trouver avec eux un accord sur la TVA, ils voulurent bifurquer sur une autre question, comme la privatisation. Ils nous ont demandé ce que nous voulions faire à propos de la privatisation, nous avons avancé quelque chose, ils l’ont rejeté. Puis ils se sont tournés vers un autre sujet, comme les retraites, puis les marchés, les relations au travail et toutes sortes de choses. C’était comme un chat qui se mord la queue.

Nous sentions, le gouvernement sentait, que nous ne pourrions arrêter ce processus. J’ai suggéré depuis le début : voici un pays qui est en échec, qui est en échec depuis longtemps. … Nous avons certainement besoin de réformer ce pays - nous sommes bien d’accord. Parce que le temps presse, et parce que durant les négociations la Banque Centrale serrait les liquidités [sur les banques grecques] afin de nous pressurer, de nous abattre, j’ai constamment proposé à la Troïka cette chose simple : “ mettons-nous d’accord sur deux ou trois réformes importantes comme le système de taxes, la TVA, et mettons-les en application immédiatement. Et vous relâchez les pressions sur les liquidités de la BCE. Vous voulez un accord exhaustif, continuons à négocier– et en même temps laissez-nous introduire ces réformes au parlement par un accord entre vous et nous. ”

Et ils ont dit “Non, non, non, ce doit être une revue exhaustive. Rien ne peut être mis en oeuvre si vous osez introduire une législation. Ce sera considéré comme une action unilatérale inamicale dans le processus d’obtention d’un accord”. Et alors bien sûr quelques mois plus tard, ils ont raconté aux médias que nous n’avions pas réformé le pays et que nous avions perdu du temps ! Et ainsi… [rires] nous étions fixés, en un sens, en un sens important...

Ainsi au fil du temps les liquidités ont presque complètement fondu, et nous avons fait défaut, ou quasi-défaut auprès du FMI, ils ont introduit leurs propositions, qui étaient absolument impossibles, totalement non viables et toxiques. Ils ont donc différé et ont présenté un type de proposition que vous faites à l’autre partie quand vous ne voulez pas d’accord.

HL : Avez-vous essayé de travailler avec des gouvernements d’autres pays endettés ?

YV : La réponse est non, et la raison en est très simple : depuis le début ces pays particuliers ont été clairement les plus énergiques ennemis de notre gouvernement. La raison, bien sûr, était que leur plus grand cauchemar était notre succès : si nous parvenions à négocier un meilleur accord pour la Grèce, cela pourrait les détruire politiquement, car ils devraient expliquer à leur peuple pourquoi ils n’ont pas négocié comme nous étions en train de le faire.

HL : Et avoir un partenariat avec des sympathiques partis, comme Podemos ?

YV : Non pas vraiment. Je veux dire nous avons toujours eu de bonnes relations avec eux, mais ils ne pouvaient rien faire - leur voix ne pouvait jamais pénétrer dans l’Eurogroupe, où siégeait le ministre des finances de leur pays, qui était le plus inamical. Le plus qu’ils pouvaient faire était de se prononcer en notre faveur, ce qu’ils ont fait.

HL : Et George Osborne ? A quoi ressemblaient vos échanges avec lui ?

YV : Oh très bons, très plaisants, excellents. Mais il est hors de la boucle, il ne fait pas partie de l’Eurogroupe. Quand je lui ai parlé à certaines occasions vous pouvez voir que c’était très sympathique. Et si vous regardez Le Télégraphe, les plus grands supporters de notre cause ont été les Tories ! Du fait de leur Euroscepticisme, et ce n’est pas juste de l’Euroscepticisme ; c’est une conception de la souveraineté du Parlement - dans notre cas, il était très clair que notre parlement était traité comme un déchet.

HL : Quel est le plus gros problème avec le fonctionnement de l’Europgroupe ?

YV : Il y a eu un moment où le président de l’Eurogroupe a décidé de s’opposer à nous et de nous faire taire et il a dit que la Grèce se dirigeait vers la sortie de l’eurozone. Il existe une convention selon laquelle les communiqués doivent être unanimes, et le Président ne peut pas juste convoquer une réunion de l’Eurozone et exclure un Etat membre. Et il a dit “Oh je suis certain de pouvoir le faire”. J’ai donc demandé un avis juridique. Cela a créé des remous. Après 9-10 mn la réunion s’est arrêtée, les participants se sont parlé, ont téléphoné, puis un éventuel expert s’est adressé à moi pour me dire “L’Eurogroupe n’existe pas légalement, il n’y a aucun traité qui régit ce groupe”.

Ainsi, nous avons un groupe inexistant qui a l’immense pouvoir de déterminer la vie des Européens. On ne peut rien lui répondre, vu qu’il n’existe pas légalement ; aucune note n’est prise ; et c’est confidentiel. Ainsi, les citoyens ne savent jamais ce qui s’y dit. Ce sont des décisions de vie et de mort, et aucun membre ne doit répondre à qui que ce soit.

HL : Est-ce que ce groupe est contrôlé par des attitudes allemandes ?

YV : Oh vraiment complètement. Pas par les attitudes, par le ministre des finances de l’Allemagne. C’est comme un orchestre bien accordé dont il est le chef. Tout se passe dans la tonalité. Il y a quelques moments où l’orchestre est désaccordé, mais il intervient pour tout réaccorder.

HL : N’y-a-t-il pas de pouvoir alternatif dans ce groupe, est-ce que les Français peuvent combattre ce pouvoir ?

YV : Seul le ministre des finances français a émis quelques sons différents de la ligne allemande, et ces sons étaient très subtils. Il a utilisé un très judicieux langage, pour ne pas sembler s’opposer. Et en dernière analyse, quand le Dr Schäuble répondait et déterminait la ligne officielle, le MF français s’inclinait toujours à la fin et acceptait.

HL : Parlons de votre background politique, et de votre ouvrage sur Marx en 2013, quand vous disiez :

“La sortie d’un Grec, d’un Portugais ou d’un Italien de l’Eurozone conduirait bientôt à une fragmentation du capitalisme européen, apportant un sérieux surplus de récession dans la région à l’est du Rhin et au nord des Alpes, tandis que le reste de l’Europe serait pris dans le piège d’une stagflation vicieuse. Qui selon vous bénéficierait de ce développement ? Une gauche progressive, renaissant de ses cendres tel un Phénix des institutions publiques européennes ? Ou les Nazis d’Aube Dorée, les néofascistes, les xénophobes et les filous ? Je n’ai absolument aucun doute sur ce qui sortirait d’une désintégration de l’eurozone”.

…Un Grexit inévitablement aide Aube Dorée, vous croyez toujours ça ?

YV : Je ne crois pas aux versions déterministes de l’histoire. Syriza maintenant est une force dominante. Si nous nous arrangions pour sortir du pétrin, et réaliser proprement un Grexit, il serait possible d’avoir une alternative. Mais je ne suis pas certain que nous le dirigerions, car diriger le collapse d’une union monétaire demande une grande expertise, et je ne suis pas certain qu’en Grèce nous puissions le faire sans aide extérieure.

HL : Vous devez avoir pensé à un Grexit depuis le premier jour

YV : Oui, absolument.

HL : ...Des choses ont-elles été préparées ?

YV : Oui et non. Nous avions un petit groupe, un "cabinet de guerre" dans le ministère, d’à peu près cinq personnes qui travaillaient là dessus en théorie, sur papier. Mais c’est une chose de le faire au niveau de 4-5 personnes, c’est une autre chose de le préparer pour le pays. Pour préparer le pays, une décision exécutive devait être prise, et elle ne l’a jamais été.

HL : Et la semaine dernière, est-ce une décision à laquelle vous avez pensé ?

YV : Mon idée était que nous devions soigneusement ne pas l’activer. Je ne voulais pas me mettre aux prophéties auto-réalisatrices. Je ne voulais pas ressembler à celui qui comme dans l’histoire de Nietzsche, finit par être fixé par l’abîme qu’il a fixé trop longtemps. Mais je croyais aussi qu’au moment où l’Eurogroupe fermerait les banques, nous devrions lancer le processus.

HL : Bien. Ainsi il y avait deux options - un Grexit immédiat ou imprimer des IOUs [reconnaissances de dette, LGS] et prendre le contrôle de la Banque Nationale de Grèce (précipitant potentiellement mais non nécessairement un GREXIT) ?

YV : Sûrement, sûrement. Je n’ai jamais cru que nous irions droit vers une nouvelle monnaie. Mon idée était - et je l’avais proposée au gouvernement - que s’ils fermaient nos banques, ce que je considérais comme un mouvement agressif d’un pouvoir incroyable nous devrions répondre agressivement mais sans dépasser les points de non retour.

Nous sortirions nos propres IOUs, ou même annoncerions que nous sortirions notre propre liquidité euro-dénommée. Nous réduirions les obligations grecques 2012 ou l’annoncerions ; et nous prendrions le contrôle de la Banque de Grèce. C’était le triptyque, les trois choses, que nous pourrions faire si la BCE fermait nos banques.

… J’avais alerté de Cabinet que cela allait arriver, dans le but de nous amener à un accord humiliant. Quand ça s’est passé - et plusieurs de mes collègues ne pouvaient croire que ça allait arriver - ma recommandation de répondre "énergiquement" a été rejetée.

HL : Comment cela s’est-il passé ?

YV : Sur six personnes nous étions une minorité de deux. . … On a fermé les banques en accord avec la BCE, ce à quoi j’étais opposé, mais je l’ai fait parce que je suis un joueur d’équipe, je crois en la responsabilité collective.

Et puis le référendum est arrivé, et le référendum nous a donné une impulsion formidable, qui aurait dû justifier une réponse énergique contre la BCE, mais le gouvernement décida que la volonté du peuple, ce sonore "NON", ne donnerait pas son énergie au plan énergique.

Au lieu de cela, il conduirait à des concessions majeures vers l’autre partie : la réunion des leaders politiques, notre premier ministre acceptant la promesse que quoi qu’il arrive, quoi que l’autre partie fasse, nous ne répondrions pas en des termes de défi. Et cela signifie essentiellement que vous cessez de négocier.

HL : Vous ne pouvez pas avoir beaucoup d’espoir maintenant, que ce plan soit meilleur que celui des dernières semaines, si ça ne fait qu’empirer ?

YV : Si ça ne fait qu’empirer. J’espère que notre gouvernement insistera sur la restructuration de la dette, mais je ne vois pas comment le ministre allemand des finances pourrait signer une telle chose lors de la prochaine réunion de l’Eurogroupe. S’il le fait, ce sera un miracle.

HL : Exactement – parce que, comme vous l’avez expliqué, votre moyen de pression est arrivé à ce point ?

YV : Je le pense, oui. A moins qu’il [Schäuble] reçoive ses consignes de la chancelière. Il reste à voir si elle fera un pas vers ça.

HL : Revenons à la crise. J’ai vraiment compris peu de choses de votre relation avec Tsipras.

YV : Je le connais depuis fin 2010, car j’étais un critique de premier plan du gouvernement à cette époque, même si j’avais été proche de lui à une autre époque. J’étais proche de la famille Papandreou - je le suis toujours d’une certaine façon – mais je devins proéminent (…)

Je faisais quelques vagues alors, et Tsipras était un très jeune leader essayant de comprendre ce qui se passait, la nature de la crise, et comment il pourrait se positionner lui-même.

HL : Avez-vous un souvenir de la première rencontre ?

YV : Oh oui. C’était fin 2010, nous étions trois, nous allions à une cafétéria, dans mon souvenir il n’était pas au clair dans ses idées sur la drachme versus l’euro, les causes de la crise, et j’avais exprimé des points de vue sur ce qui allait arriver. Et un dialogue a commencé qui a continué pendant des années. Je crois que je l’ai aidé à se former un point de vue sur ce qui devrait être fait.

HL : Qu’est-ce que ça fait maintenant, après 4 ans et demi, de ne plus travailler à ses côtés ?

YV : Je sens que nous sommes très proches. Notre séparation a été extrêmement amicale. Il n’y a jamais eu de problèmes entre nous, jamais, jusqu’à ce jour. Et je suis très proche d’Euclide Tsakalotos.

HL : Et vous allez encore parler avec eux cette semaine ?

YV : Je n’ai pas parlé avec le premier ministre cette semaine, mais je parle à Euclide, oui, et je le considère comme très proche, et vice versa. Je ne l’envie pas du tout (Rires).

HL : Seriez-vous choqué si Tsipras démissionnait ?

YV : Rien ne me choque ces jours-ci. - notre eurozone est un lieu très inhospitalier pour les gens bien. Je ne serais choqué pas choqué même s’il restait et acceptait un mauvais accord. Parce que je peux comprendre qu’il se sente une obligation envers le peuple qui le soutient, nous soutient, ne laissons pas ce pays devenir un état en déroute.

Mais je ne vais pas trahir ma propre vision, construite en 2010, selon laquelle ce pays doit arrêter de prolonger et de feindre. Nous devons arrêter de contracter de nouveaux emprunts en feignant avoir résolu nos problèmes alors que nous ne l’avons pas fait et que nous avons même rendu notre dette moins soutenable en acceptant plus d’austérité qui ne pouvait qu’écraser l’économie et que nous avons détourné le fardeau sur les moins nantis, créant une crise humanitaire. C’est quelque chose que je ne vais pas accepter. Je ne vais pas participer à ça.

HL : Question finale : Resterez-vous proche de personnes avec lesquelles vous avez négocié ?

YV : Hum, je ne suis pas sûr. Je ne vais pas donner de noms juste pour ne pas détruire leurs carrières [Rire.]

Source originale : http://www.newstatesman.com/world-affai ... akis-ful...
»» http://blogs.mediapart.fr/blog/monica-m ... s-sur-le...
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