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Bibpanda a écrit:Le couple franco allemand doit disparaitre
Thør a écrit:Accord pour la Grèce
sillicate a écrit:InformationUn fonds chargé de privatiser une partie des actifs grecs, à hauteur de 50 milliards d'euros, sera également mis en place en Grèce. Les liquidités qu’il dégagera seront consacrées à la recapitalisation des banques grecques, à cours de capitaux, à rembourser les charges de la dette et à réaliser des investissements dans le pays.
Donc la Grèce va devoir faire vendre par un fond luxembourgeois (pour être sûr qu'il n'y aura pas de vente à des copains ou des magouilles, autoroutes-style) les seuls actifs, en dehors des impôts et taxes, qui lui rapportent de l'argent ?
Rembourser une partie de la dette de l'état, faire des "investissements d'avenir", mais encore recapitaliser les banques ? Je croyais que c'était ce que l'état grec avait fait sous la pression de l'UE en 2009 ou 2010 (et que c'était une des raisons qui avaient augmenté leur dette et entrainé la crise actuelle) ?
EL MAGNIFICO a écrit:c une OPA de l’Allemagne sur la Grèce ?
Le 25 octobre 2012, dans un entretien au « Monde », François Hollande s'était montré optimiste pour l'économie française mais n'avait pas exclu un « scénario noir ». Ce scénario vient de se confirmer. Croissance zéro, inflation zéro, nous ne sommes plus très loin de la déflation. Les économies envisagées dans le cadre du pacte de responsabilité vont être très difficiles à réaliser, puisqu'elles étaient prévues dans le cadre d'une croissance de 1 à 2 %. Quant aux investissements des entreprises, ils ont peu de chances de repartir. Il est donc tentant pour l'autorité politique de renvoyer la balle vers la banque centrale. Les déclarations se multiplient pour appeler à la mise en place d'une politique à l'anglo-saxonne, ou à la japonaise, pour faire baisser l'euro.
On pourrait faire observer qu'après une bonne dizaine d'années de surévaluation de l'euro, il est temps que les gouvernements s'en préoccupent. Pourquoi ne l'ont-ils pas fait plus tôt ? L'article 219 du traité de Lisbonne prévoit pourtant que les gouvernements puissent formuler des orientations générales de politique de change. Willem Duisenberg, président de la BCE, avait lui-même rappelé, dès la création de l'euro, que « les ministres des Finances de l'Union européenne [...] sont convenus en décembre 1997 de ne formuler des orientations générales en matière de change que dans des circonstances exceptionnelles, par exemple lorsque le taux de change de l'euro subit des divergences manifestes et persistantes »...
Voici une dizaine d'années que ces divergences manifestes et persistantes existent. Aucun gouvernement n'a eu le courage d'actionner le traité, ne serait-ce que pour poser les problèmes. Mais aujourd'hui, que signifierait une action de la BCE pour faire baisser l'euro ? Ce serait faire marcher la planche à billets, gonfler un peu plus la bulle financière et précipiter l'arrivée de la prochaine crise. En mai dernier, dans sa « Revue de la stabilité financière », la BCE mettait déjà en garde contre cette liquidité mondiale abondante qui n'est pas sans rapport avec des « évaluations de l'aversion au risque proches des plus bas historiques ». Quant au président de la Bundesbank, il a répété à plusieurs reprises son opposition au rachat de dettes souveraines.
Mario Draghi expliquera peut-être que la question du cours de l'euro ne se pose plus, puisque son cours est revenu de 1,37 à 1,32 dollar depuis les annonces de politique monétaire faites avant l'été. La réalité est un peu différente : le dollar monte depuis plusieurs semaines contre toutes les monnaies, les investisseurs anticipant la remontée des taux américains. Ces événements nous dépassent, feignons de les organiser... !
Le problème de la surévaluation de l'euro est beaucoup plus grave. Dans son rapport de l'automne 2012, Louis Gallois avait affirmé que, depuis 2005, « le niveau élevé de l'euro a joué un rôle très souvent sous-estimé dans la divergence des économies européennes ». Il ajoutait « l'euro renforce les forts et affaiblit les faibles ». Il évoquait un cours plus raisonnable de 1,15 à 1,20. Le problème de fond, c'est qu'au fil des années l'euro n'a pas remplacé dix-huit monnaies mais une monnaie, le deutsche mark. Le pilotage monétaire et budgétaire de la zone euro a conduit là où nous en sommes aujourd'hui. Les politiques d'austérité mises en place depuis le printemps 2010 n'ont eu aucun effet sur la dette publique de la zone euro, passée de 79 % à 94 % du PIB, mais elles ont conduit à l'accumulation des excédents courants. Comment l'euro ne serait-il pas à un cours élevé ? L'Allemagne tire profit de ce système, elle qui a un positionnement sur les industries haut de gamme et qui bénéficie de coûts de production peu élevés du fait des réformes très libérales de Gerhard Schröder et de l'élargissement de l'Europe. Mais le reste de la zone euro souffre.
On ne peut traiter le problème de la surévaluation de l'euro par un simple renvoi de balle à la BCE. Affronter ce problème, c'est se décider à poser la question du fonctionnement du système monétaire européen et des règles qui l'animent. C'est avoir du courage.
Jean-Michel Naulot
Jean-Michel Naulot, ancien banquier, est l'auteur de « Crise financière, pourquoi les gouvernements ne font rien » (Seuil).
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/27/08/2014/LesEc ... Tcg95Jq.99
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