"Être en tête des ventes dans trois pays européens en même temps, c'est du jamais vu de mémoire d'éditeur", a confié mardi à l'AFP son éditeur français. "Houellebecq a même détrôné en Italie le dernier Umberto Eco", relève Flammarion. Tiré à 250.000 exemplaires dans l'Hexagone, "Soumission" a été numéro un des ventes, toutes catégories confondues, dès la première semaine.
En Allemagne, où l'auteur a poursuivi son marathon médiatique interrompu en France après l'attentat contre Charlie Hebdo, "Soumission" ("Unterwerfung" en allemand) est paru le 16 janvier chez Dumont Buchverlag.
Accusé d'islamophobie par certains de ses détracteurs, le roman, qui a suscité une vive polémique en France, a été unanimement salué par la critique Outre-Rhin, avec des comparaisons flatteuses.
Die Welt a ainsi fait référence à Céline, l'auteur de "Voyage au bout de la nuit", le quotidien affirmant par ailleurs que "Soumission" n'était en aucun cas raciste ou islamophobe.
Et l'ouvrage, qui décrit une France islamisée en 2022 après l'élection à la présidentielle du chef d'un parti musulman, a été propulsé en tête des ventes.
Après un premier tirage de 100.000 exemplaires, Dumont a effectué cinq retirages et a imprimé à ce jour 270.000 exemplaires du roman, a précisé mardi son éditeur allemand à l'AFP.
Les attentats terroristes de janvier en France mais aussi les manifestations islamophobes initiées par le mouvement Pegida en Allemagne ont sans doute donné une résonance particulière à ce livre, estime son éditeur.
En Italie, "Soumission" ("Sottomissione" en italien) est sorti le 15 janvier. Dès la semaine suivante, son éditeur Bompiani annonçait avoir vendu plus de 200.000 exemplaires du roman de Michel Houellebecq, un auteur culte dans ce pays.
"Nous n'avons jamais vu ça", a reconnu Elisabetta Sgarbi, directrice éditoriale de Bompiani, dans Courrier international. "La Possibilité d'une île" s'était écoulé en Italie à 100.000 exemplaires, toutes éditions confondues, et "La Carte et le territoire", prix Goncourt 2010, à 45.000.
La critique transalpine a été moins unanime. Dans La Repubblica du 20 janvier, l'écrivain Alessandro Baricco a ainsi jugé le livre raté. Le quotidien avait évoqué dès mi-décembre "le scandaleux retour de Houellebecq".
Ami entends tu...