fourcroy a écrit:Gastibelza, oui, c'était une simple précision de ma part.
Il est très difficile pour tout le monde de sortir d'un cadre de pensée historiquement et idéologiquement établi.
La tradition tiers-mondiste et anti-colonialiste de la gauche française est un élément d'explication crédible à ses réticences face à l'islamisme. Et le fait que cette gauche ne se sente pas comptable du national-socialisme, ni de l'antisémitisme pétainiste et se voie au contraire comme héritière des dreyfusards est aussi un élément d'explication qu'au contraire, elle n'a pas de problème avec la critique d'Israël.
Après, ça n'empêche pas le quidam de se perdre en effet dans une rhétorique binaire dès lors qu'il y a une opposition (même quand ça reste au niveau du débat). Je veux dire par là que la nature même de l'opposition, fait perdre en lucidité et en recul.
Par exemple, là où les personnes de gauche sont assez prompt à évoquer des raisons sociales sur certains types de comportement quand il s'agit des pauvres, ils n'en font pas toujours de même quand il s'agit de personnes riches.
Sur la question de l'antisémitisme, le problème est encore plus profond car le débat est posé sur la base que Musulman et Juif constitue deux blocs différents. Les acteurs eux mêmes, pour beaucoup, considèrent qu'ils sont différents les uns des autres. En d'autres termes, bien souvent au niveau du débat, tel qu'il est posé, le "racisme" est accepté et non remis en question.
Si on ajoute à cela le déni de l'exploitation de la pauvreté (les civiles Irakiens sont mort parce qu’ils étaient pauvres, ils auraient été en capacité de se défendre, il n'y aurait pas eu ce massacre civil pour le pétrole), on crée un climat propice pour que l'antisémitisme soit nié où amoindri chez ceux qui voient où vivent l'exploitation. Souvent, dans un débat, on reproduit le schéma logique de "l'adversaire".
Le problème à tout ça, c'est que nous nous forgeons nos idées et nos représentations à travers les débats que nous avons.
De mon point de vue, il faut tout revoir quand on aborde ce type de débat, à commencer par dire qu'avant d'être identifié à une abstraction (religion, nationalité, positionnement dans un débat où que sais-je), nous sommes tous des êtres humains, qui méritons la meilleur vie possible.
L'arbre est mort, impuissant mais lucides, nous regardons les feuilles tomber, les unes après les autres.