Par Annie Vergnenegre
Publié le 09/03/2018 à 15:44 Mis à jour le 09/03/2018 à 19:02
Il n'y a pas de mots pour décrire la douleur de parents à la mort de leur nouveau-né. Il n'y en a pas non plus pour qualifier ce qu'ont dû endurer Marine et Julien, après le décès de leur petite Lilou le 23 septembre dernier à l'hôpital de la Timone, où le nourrisson de 3 jours avait été transféré pour des problèmes cardiaques.
Au lieu de pouvoir se recueillir sur la dépouille de leur enfant dans un espace adapté, les jeunes parents de 29 et 26 ans, se sont retrouvés à palier des dysfonctionnements graves au sein de l'hôpital.
L'absence de couffin pour transférer le corps
Première anomalie. Ce 23 septembre, les parents inconsolables attendent seuls, pendant deux heures, dans un box, qu'on veuille bien s'occuper de leur bébé défunt. Finalement, un personnel de l'hôpital vient les voir et leur annonce que, malheureusement, il n'y a pas de couffin disponible pour faire le transfert du corps au dépositoire.
La traversée de l'hôpital avec l'enfant dans les bras
Dans l'impossibilité de confier le corps de sa fille à un personnel compétent, Marine n'a d'autre choix que de s'en charger elle-même. Elle quitte donc le service de réanimation pédiatrique avec le petit corps dans ses bras. La maman endeuillée va arpenter les couloirs de la Timone pour trouver son chemin jusqu'à la chambre mortuaire, située à l'autre bout du bâtiment.
Le dépositoire fermé
Après cette longue marche funèbre, Marine et son compagnon arrivent enfin au dépositoire. Mais ils ne sont pas au bout de leur surprise et de leur calvaire. Ils trouvent porte close. Le dépositoire n'est pas accessible en dehors des "heures ouvrables". Le couple va devoir encore attendre une heure que quelqu'un veuille bien venir s'occuper d'eux. Une attente, interminable et particulièrement "glauque" sur un parking à côté du local à poubelles.
Des adieux sur un parking
Pour Marine et Julien, le plus dur reste à venir. Quand une équipe de brancardières vient finalement prendre en charge leur petite Lilou, on leur interdit l'accès au dépositoire. Après ce qu'ils ont déjà endurés, ils se sentent encore plus abandonnés, seuls sur ce bout de parking déshumanisé. Ils ne seront même pas autorisés à faire correctement leurs adieux à leur fille.
Les excuses de l'APHM
Depuis, des responsables de l'APHM ont rencontré le couple pour lui présenter les excuses de l'institution. Dans un communiqué (voir encadré), l'APHM dit avoir pris la mesure de cet "enchaînement de dysfonctionnements", elle indique que des "actions correctives" ont été mises en place.
Si Marine et Julien n'ont pas témoigné dans la foulée de cette terrible épreuve, c'est qu'ils ont cru aux excuses appuyées de la direction de l'hôpital qui a reconnu ses fautes. Mais mercredi dernier, un bébé a été incinéré à Aubagne par erreur après une inversion de corps dans la chambre mortuaire de l'hôpital de la Timone à Marseille. Un nouveau scandale qui les a décidés à témoigner de ce qu'ils ont vécu pour que de tels "dysfonctionnements" ne se reproduisent plus.
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