Sur le premier message :
Quand tu n'insultes pas, tes remarques étayées et souvent factuels et a propo sont nécessaires (autant que bienvenue
), je l'ai déjà dit.
La définition du nazisme cité à la fin colle également au totalitarisme, il me semble.
Pour le capitalisme, et même pour le libéralisme, et je me suis là aussi déjà exprimée, on ne peut pas le sortir de la finalité dans lequel il s'inscrit. Ce n'est pas une fin en soi, mais un moyen d'exploiter l'autre à des fins égoïstes. En cela, le capitalisme est un moyen "moderne", de maximisation de l'exploitation. Et ce, quelque soit le degré de conscience des protagonistes.
Le fordisme dont tu parles, est une méthode d'organisation de l'exploitation, contemporaine au capitalisme, n'est-ce pas ?. Le capital a remplacé le titre de noblesse, celui qui le possède dispose de privilège,il marque la séparation entre les exploités et les exploiteurs. Celui qui détient la mine, qui détient les machines (qu'on appelle capital également, et qui rentre dans le capitalisme)... profite du travail d'autrui.
Le capitalisme est le prolongement de ce qui existe depuis des siècles. C'est le nom que l'on a donné à la nouvelle forme d'organisation de la société, l'industrialisation. Attention, il y a des changements important, lié au "progrès technique" et aux méthodes de travail, notamment la dépossession de l'objet créé par le travailleur, l'abondance et la surproduction. Cela accentue la déshumanisation, la perte de sens, et donc une crise existentielle.
L'état est une super structure, au même titre que la très grande entreprise. Le libéralisme et le capitalisme financier aboutisse à la création de superstructure. Il n'y a qu'a voir le poids des entreprises aujourd'hui, et leur influence sur l'état, pour se rendre compte que la super structure est inhérente au capitalisme. La grande différence, c'est que l'état capitaliste n'est pas démocratique. Une dictature n'est donc pas en soi contraire au capitalisme.
Nous vivons dans un monde socialisé, où nous ne pouvons vivre indépendamment les uns des autres. Si on tolère que des intérêts privés régissent ce qui est l'affaire de tous, nous cessons d'être en démocratie. De facto.
Tout ça pour dire, qu'il n'y a pas de contradiction pour un égoïste libre d'user l'état à ses fins personnels, tout comme il n'y a pas de contradiction dans une société capitaliste à l'apparition de structures géantes non démocratiques qui organisent la vie de tous.
Dans un tel contexte, si on rajoute que l'autre est déshumanisé, nous arrivons à des comportements et des situations terrifiantes.
Si j'entend ce que tu dis dans ton second message et y adhère même, je pense par contre que la part de calcul dans ceux qui dirigent est plus que présente. Ne serait-ce parce que le calcul est aussi l'objet de leur croyance et de leur conditionnement. Si certains sont conditionnés à obéir, d'autres sont conditionnés à manipuler.
La majorité ne fait en effet qu'obéir, au sens un peu de Arendt, mais pas totalement... l'éducation consistant souvent à une forme de dressage, je pense que les individus, dans leur grande majorité, sont formatés pour servir (ce qui colle au besoin du capitalisme). Je crois savoir que tu t'es intéressé au second point, et je n'ai pas de doute que tu connais (et bien mieux que moi qui ne l'ai vu qu'aujourd'hui sommairement) la philosophie de Arendt sur la banalité et l'obéissance.
boobs
Ceci étant dit, je tiens à rappeler que je pense l'être humain pour ce qu'il est, social. La sociologie, la psychologie, l'éducation... sont des points essentiels, et donc encore une fois, je rejoins ce que tu dis également. Et c'est aussi pour cette raison, que malgré tout le mal que je pense du capitalisme, je reste bienveillant envers ceux qui le défendent et l'appliquent. En espérant une prise de conscience.
L'arbre est mort, impuissant mais lucides, nous regardons les feuilles tomber, les unes après les autres.