John a écrit:Oui, la solution d'un "dialogue" avec les familles ou le gamin est une solution bisounours. Tu as parfaitement vu ce que ça donnait (cf. ton récit d'il y a quelques jours).
Je ne dis pas qu'il ne faut pas discuter mais que c'est pas suffisant. Là, tu en as eu une gamine qui t'a dit ça (et pas la moitié de la classe), tu avais préparé je pense ce genre de réaction, tu te sens capable de faire ça à longueur d'année ?
Tu penses avoir eu un impact décisif quand on lui re-bourrera le crâne à la maison ou ailleurs ?
Je te trouve sévère. Au contraire, il me semble à la lecture de son récit que Rob s'en est bien sorti. Le cours d'histoire ne doit pas se transformer en explication quotidienne des valeurs des Lumières, en détricotage des idées reçues sur le racisme, ou en mise en perspective de la notion de crime contre l'humanité. Mais, de temps en temps, ce genre de dialogues est le bienvenu et je ne dirais pas qu'il ne porte pas de fruits.
Rob peut d'ailleurs revenir sur le sujet et décrypter les manifestations, le sens du soutien à Charlie de la part de gens qui, dans leur grande majorité, n'ont jamais acheté ce canard, commenter la présence côte-à-côte des drapeaux israélien et algérien à Marseille, etc. Ces discussions sont des TP d'analyse et d'esprit critique. Si ce n'est pas fait là, personne ne le fera jamais et ces gamins resteront avec pour seul discours audible celui entendu dans leur entourage.
Les gamins ne sont pas débiles. Si tu leur sers un discours "valeurs contre valeurs", tu n'as aucune chance car ils ont les leurs et ils rejettent les tiennes. En revanche, si tu fais entendre un discours critique, ils vont saisir qu'il s'agit d'une parole d'un genre différent. Je ne dis pas que ce sera une révélation, mais ça va leur parler. Il faudra répéter, y revenir par allusions. Ca ne convaincra pas
in fine tout le monde, mais ça aura, je pense, un certain impact.
"La société de surconsommation, fruit d'un capitalisme dérégulé, relève d'une logique compulsionnelle dénuée de réflexion, qui croit que le maximum est l'optimum et l'addiction, la plénitude." Cynthia Fleury