Jester a écrit:John a écrit:Le con, démissionner pour un référendum perdu.
Rien d'inhabituel. Voilà pourquoi beaucoup ne veulent pas faire de référendum, car en principe, ce n'est pas seulement à la question à laquelle on répond,
mais aussi un "vote" pour ou contre la personne qui le lance.
Il a lancé un référendum dans lequel il appuyait le OUI. Le OUI a perdu, il démissionne. Rien de plus normal. Cf. l'histoire des référendums.
Oui, c'était bien un référendum pour ou contre Renzi. Mais derrière la personne, c'était une politique économique et sociale qui était jugée. Renzi a lancé de nombreuses réformes pour relancer une économie italienne en crise avec un secteur bancaire en grosses difficultés pour financer investissement et consommation. Avec en prime une précarisation inquiétante des actifs, notamment les plus jeunes qui n'accèdent au marché du travail qu'avec des CDD mal payés renouvelables à volonté.
Renzi a donc fait passer (en force) sa réforme-phare : le Jobs act qui permet aux entreprises, contre d'importantes baisses de charge, de proposer des CDI uniques aux chômeurs mais avec la possibilité de rompre le contrat au bout de deux ans sans avoir à justifier la raison. L'effet sur le chômage a été très relatif et a creusé des déficits pointés du doigt par Bruxelles.
Coincée entre la Commission européenne et un système bancaire frileux, l'Italie n'a plus aucune marge pour relancer la machine économique alors que le pays souffre d'un manque évident en matière d'infrastructures (routier, chemins de fer, hôpitaux). Au final, le miracle Renzi n'aura guère duré.
C'est ça que les Italiens ont jugé selon moi alors que le référendum ne concernait pas l'économique et le social mais les institutions d'un pays connu pour sa trop grande instabilité en matière de gouvernance. Sur ce dernier point, les partisans d'un système de représentation plus proportionnel pour faire de la place aux petits partis doivent réfléchir à ce que ça implique : des gouvernements éjectables au gré des alliances entre partis et des élections. On a connu ça en France avec la IIIème et la IVème République...