Qu’est-ce qu’un troll ?« Please do not feed the troll »
Les amateurs d’heroïc-fantasy, les rolistes par exemple, ceux de Warhammer ou des Terres du Milieu (adaptés de l’oeuvre de J.R.R.Tolkien), les afficionados des jeux vidéo également, reconnaissent le troll comme une créature apparentée aux Ogres et somme toute vraiment laide, sa haute taille (plus de trois mètres) ne lui rapportant rien en matière de beauté.
Les internautes eux-mêmes, dont nombreux sont rolistes ou amateur de fantasy, connaissent aussi le troll, du moins emploient le terme dans un usage propre aux forums de discussion. S’agit-il bien du même ? Le mystère reste entier : mais nous avons, pour le savoir, tenté d’approcher l’animal. Une entreprise dangereuse s’il en est, qui aboutit ici à une étude qu’on espère un peu détaillée.
La définition usuelleDans le jargon en ligne de Linux-france on trouve la définition suivante :
« Un Troll est donc sur l’Usenet [les newsgroups], soit (1) un sujet qui fâche (par exemple : « Mac ou PC ? »), soit (2) un individu qui persiste à lancer des discussions sur des sujets qui fâchent. »
Cette définition reste à développer, car les sujets polémiques ne sont pas nécessairement des sujets à trolls. Et qu’en dehors du sale temps qu’il fait (et encore...) il y a peu de sujets qui ne fâchent pas. On rencontre en effet des trolls en dehors de l’Usenet.
Pour l’instant, il suffit de savoir qu’un troll désigne, dans l’imagerie de l’internet, un personnage malfaisant dont le but est de perturber le fonctionnement des forums de discussion en multipliant les messages sans intérêt (ou, plus subtilement, en provoquant leur multiplication). La règle première des forums est en effet que, lorsque le nombre de messages sans intérêt devient trop important par rapport à celui des messages pertinents, le forum est considéré comme mort : il est dès lors impossible (trop de choses inutiles à lire, interface surchargée, temps de chargement du forum rédhibitoire...) d’y trouver l’information intéressante.
Est-il utile de rappeler que le verbe correspondant à l’activité du troll est troller (« alors, encore en train de troller ? ») ? Toutes les déclinaisons imaginables sont autorisées (« il va nous exploser le trollomètre », « c’est plus un forum, c’est un trollodrome »...)
Dans un premier temps, restituons les sources, puisque le filtre anglo-saxon déforme aussi bien le bestiaire dans sa relecture folklorique que le terme imagé pour désigner un sujet provocateur, c’est-à-dire dont le but ne consiste qu’à déclencher des réactions en pure perte.
L’étymologie mythologique du trollL’origine du terme « troll », sur l’internet, se perd dans la nuit des temps, et constitue d’ailleurs un excellent sujet de débat pour les trolls. En règle générale, on utilise l’étymologie anglaise du terme dans la description objective du comportement, et l’étymologie mythologique pour son aspect imagé. Mais tout bon troll se doit de connaître quelques autres origines, s’il veut passer pour un troll savant.
- jötunn, urs, tröll
Le Géant en vieux norrois est jötunn (eoten en vieil anglais). Les Géants habitent Útgarr (« monde extérieur », « espace situé en dehors »), par opposition à Ásgarr (« demeures des Ases », des dieux) et Migarr (« demeure du milieu ») où habitent les hommes. Ils ont un rôle central dans la mythologie nordique (cosmologie, généalogie, etc.) et sont une menace permanente aussi bien pour les dieux (les Ases et les Vanes) que pour les hommes. C’est pourquoi le dieu Ase órr (Thórr) les chasse. Il est bien équipé à l’aide de sa ceinture de force, un gant de fer et son célèbre marteau (Mjöllnir) [1].
úrs, tout comme tröll désigne les géants malfaisants et démoniaques. C’est également le nom d’une rune qui produit un effet maléfique ou bénéfique : séduire les femmes [2].
Le mot tröll désigne exclusivement le géant en tant que monstre hostile, et à partir du moyen âge des esprits maléfiques particuliers. Notamment, ils sont associés au pouvoir de provoquer des maladies. On trouve également une sorte de lutins, le hudrefolk, qui intervient dans les légendes d’enfants incubes.
Le géant entendu en ce sens est donc une créature sale, poilue, laide, stupide et surtout bruyante. Malfaisante et violente donc, mais assez facile à vaincre à cause de sa bêtise. Voilà qui donne une image sympathique du bon gros pénible qui va troller dans les forums de discussion...
Cependant un troll dans un forum de discussion, car c’est avant tout l’usage qui nous intéresse ici, provoque au contraire des dégâts : pollution du forum par une saturations de messages, oubli de la discussion (au cas où le troll ne soit pas initiateur du sujet de discussion) et finalement impossibilité de poursuivre.
- to troll
To troll, en anglais, consiste à pêcher à la cuiller (on apprendra d’ailleurs que la cuiller est un leurre métallique de forme creuse et incurvée). Par passage sur l’internet, il s’agit de poster des messages ineptes (des leurres) en espérant obtenir d’autres messages. Certaines sources indiquent que le terme dériverait de to trawl, pêcher au chalut ou à la traîne. Dans certaines FAQ anglophones, on explique ainsi que troller équivaut à partir à la pêche aux messages incendiaires (« fishing for flames »).
- Étymologie pour bon gros troll
On pourra avantageusement poursuivre cette analyse passionnante de l’étymologie en évoquant d’autres origines...
Le lecteur pourra se rendre sur langue-française, et découvrira par exemple que le verbe troller existe en ancien français. Troller, v. n. Terme de vénerie, quêter au hasard (in. Lexique de l’Ancien Français, Frédéric Godefroy, Paris, Honoré Champion, 1994). Un autre intervenant de ce site indique que le verbe « trôler », en français, serait issu du latin populaire trahere (« suivre à la trace ») et signifierait « aller de ça, de là », « mener, promener de tous côtés » et encore « tenir des propos inconsidérés ».
Le présent article tournant résolument au gang bang sur colléoptères, n’hésitons pas à signaler une autre étymologie possible (fournie par le Lexique des termes employés sur Usenet) : passant du scandinave au hollandais, puis du hollandais au français, le « tröll » serait devenu le « drolle », un être malfaisant jouant des tours, mais que l’on ne pouvait prendre au sérieux. Finalement, le sens et l’orthographe se sont fixés sur la version « drôle » que nous connaissons désormais.
Signalons encore l’allemand : Troll (Kobold) lutin ; et la forme verbale sich trollen : décamper, déguerpir, détaler [3].
Le troll, un peu plus loinVenons maintenant plus directement à l’objet de cet article. On a vu que le troll tire son origine des newsgroups.
Cependant, les newsgroups étant moins utilisés par le grand public et étant déjà totalement pollués par la publicité, ils sont devenus un espace de jeu beaucoup moins attractif pour le troll.
Les nouveaux territoires de prédilection du troll sont désormais :
- les listes de discussion par email ; il s’agit ici des listes publiques, auxquelles tout le monde peut s’abonner, et non modérées (c’est-à-dire que les messages sont repercutés à l’ensemble des abonnés dès qu’ils sont envoyés, sans validation par un administrateur) ;
- les forums de discussion sur le Web. La permanence de ces forums (les messages restent indéfiniment en ligne) et leur forte fréquentation les rendent terriblement attractifs.
Si l’activité trollesque dans les newsgroups est largement documentée, celle qui s’attaque aux listes de discussion (mailing-lists) et aux forums du Web est peu traitée par les experts ès trolls.
Les messages des trolls
Évidemment, le troll se reconnaît à ses messages (messages dont le seul but est, rappelons-le, la pollution du forum en provoquant une avalanche de réponses sans intérêt). Les caractéristiques des messages trollesques sont les suivantes :
- À l’origine, sur les newsgroups, la stratégie principale est le crosspost, c’est-à-dire l’envoi d’un message sur plusieurs forums aux sujets différents (ou, mieux, contradictoires). Il s’agit de mélanger des discussions aux thèmes opposés, et de provoquer ainsi une flame war (guerre de messages incendiaires) entre des interlocuteurs qui ne devaient pas, à l’origine, discuter ensemble (car leurs préoccupations sont différentes). Un groupe de trolls a ainsi déclenché une invraissemblable guerre en mélangeant les messages des listes alt.smokers (les fumeurs), can.talk.smoking, alt.support.non-smokers (non-fumeurs), asthma (asthmatiques). Sur le Web et dans les mailing-lists, de telles stratégies sont plus difficiles à mettre en place.
- Cependant, de cette stratégie du mélange des sujets, le troll du Web et des mailing-lists conserve cet usage immodéré du message hors thème. C’est même la principale stratégie de pollution : dans un forum consacré à Vivendi, un interminable message rappelant tout l’historique du mouvement trotskyste.
- Basique : la bonne grosse provocation et l’insulte. L’idéal, pour encore plus d’efficacité, consiste à utiliser une image qui insulte un autre groupe humain. Par exemple : « espèce de sale australien, bâtard de fils de putes et de taulards, résidus de la lie de l’Empire » va immédiatement faire intervenir de bonnes âmes persuadées qu’il est passionnant, dans un forum consacré à la culture des figues en Ontario, de défendre l’honneur des australiens, des taulards et des victimes de la prostitution ; on peut également espérer un historique complet de l’Empire anglais, puis une dénonciation virulente de l’impérialisme contemporain...
- Les réponses systématiques. Toute réponse creuse à un message creux permet d’entretenir la dynamique du groupe. De fait, on constate le plus souvent que les victimes d’un troll, en répondant à son message et en se lançant dans d’interminables débats oiseux, deviennent à leur tour des trolls. L’aspect plus ou moins systématique des réponses permet au passage de différencier le troll bête du troll méchant (voir ces notions ci-après) : le troll bête répond à tous les messages qui suivent son message initial, à l’inverse du troll méchant qui se contente d’entretenir le mouvement par quelques interventions très ciblées (il y a donc, chez le troll méchant, une sorte d’économie de moyens qu’il faut porter à son crédit).
- Les messages trollesques refusent systématiquement d’aborder le fond et privilégient la forme des messages : « mais pourquoi tu me tutoies... », « moi je ne t’ai pas agressé alors pourquoi tu m’agresses » ; « t’as vu comment il m’a causé l’autre... tu trouves pas qu’il exagère ? » ; « purée, les fautes d’orthographe ! » ; « c’est nul de critiquer ton interlocuteur parce qu’il fait des fautes »...
- Très faciles, les messages qui commentent la gestion du forum au lieu de l’objet de la discussion : « on peut pas corriger ses messages ? » ; « je crois qu’on m’a sucré mon message, mais il est revenu » ; « ah ah, je vois comment vous fonctionnez sur ce forum ! ».
- Dans son refus d’aborder le fond, de privilégier la forme et de débattre sans fin de la gestion des forums, le troll a une propension inimaginable à se placer dans l’affectif. Ses messages deviennent un jeu subtile de connivences, de divisions, de recherche d’alliés et d’ennemis. Il se croit ou se prétend copain avec Untel, alors que Machin est méchant et le persécute, et Bidule est maqué avec Truc, puis Trucmuche s’est engueulé avec ses Bisounours. En fin de compte, on obtient des messages très constructifs sur le thème : « Machin a raison parce qu’il est gentil, Truc a tort parce qu’il est méchant ».
- Nous avons dit plus haut que la technique du crosspost (mélange des messages sur plusieurs forums) était rare sur les mailing-lists et les forums du Web ; en réalité, on en trouve une variante qui consiste à diversifier ses supports. Troller sur le forum public, se plaindre de l’accueil peu sympathique qu’on y a reçu dans les forums privés ou publics, lettres aux admins, lettres de plainte sur la mailing-list associés au même site, etc.
- Une fois parfaitement identifié, et ses thèmes de discussion épuisés, le dernier sujet du troll est de se prétendre victime d’atteintes inadmissibles à sa liberté d’expression. Sujet qui, lui-même, ne sera jamais abordé sur le fond, mais sur la forme, la gestion des forums par les méchants administrateurs qui ne m’aiment pas, le manque de politesse des intervenants.
- Phase ultime : les messages de sabotage, avec au pire : tentatives de destruction physique du forum (virus dans une mailing-list, messages « hors format » sur le Web pour faire exploser la page, etc.).
Catégories de trollAprès avoir détaillé un possible classement en types de messages, on peut essayer une autre approche plus générale : les regrouper en grandes familles, ou catégories.
1. Le troll débutantLe troll débutant (ou : le troll qui s’ignore) est une façon de troller par ignorance de la nétiquette et du fonctionnement technique, sans véritable intention de nuire. Poster n’importe quoi n’importe où, par exemple : « est-ce que vous avez le numéro de téléphone de Jacques Chirac ». Comble du troll débutant : s’engueuler pendant toute une journée avec un Mailer Daemon (robot renvoyant automatiquement les messages à leur expéditeur pour signaler une erreur d’adresse email).
On peut considérer comme un troll débutant toute personne qui répond au message d’un autre troll.
2. Le troll bêtePersuadé d’avoir une opinion valable sur tout, d’être de bonne foi, et que sa diarhée verbale intéresse quelqu’un d’autre que lui, le troll bête prend l’apparence d’un message véritable. Assez redoutable en ceci qu’il refusera la qualification de troll. Exemple : « Amha, bon j’y connais rien, et je ne sais pas de quoi vous parlez, d’ailleurs j’ai pas lu vos messages, c’était trop long !
)) mais il me semble que vous avez peut être pas tout à fait tort ni raison ;o) ».
Attention : le troll bête peut devenir méchant rapidement, puisqu’il est sûr de son bon droit. Comme le rappellent avec sagesse les vieilles légendes nordiques : « quand troll vexé, troll devenir encore plus chiant ».
3. Le troll méchantC’est le troll le plus connu, et pour lequel on trouve la littérature la plus abondante. Son but est, consciemment, de tuer les forums (déclencher des flame wars). Par amusement, parce que le sujet du forum lui déplait, parce que les admins du forum l’ont vexé. Parce que dehors il pleut et qu’il s’emmerde au boulot.
Ce qui, au final, nous donne le genre synthétique bien connu du « troll bête et méchant ». Il cumule tous les types détaillés plus haut. Un rapide profil psychologique de ce troll nous donne :
- mauvaise foi à toute épreuve,
- nullité conceptuelle,
- autodérision de façade,
- tics de langage et smileys,
- bassesse inimaginable.
On retrouvera là les marques permettant de diagnostiquer que le sujet est atteint de « fufisme », décrit ainsi dans le Lexique des termes employés sur Usenet : « Maladie contagieuse d’origine virale (HFV : Human Fufismae Virus) dont les syndromes sont : mauvaise foi, perfidie dans les attaques "ad hominem", torpillage des processus de création de groupes, ergotage sans fin pour savoir s’il faut un "s" à maths, si un vote BLANC compte pour 1/4 de OUI ou 2/3 de NON, etc. »
Le troll bête et méchant connait généralement toutes les ficelles des forums. Il est souvent bien plus compétent dans cette matière que l’administrateur lui-même. Par exemple, beaucoup d’admins de forums ne connaissent pas le point Godwin (mort de l’échange), alors que c’est très exactement ce que recherche ce troll.
Que faire face à un troll ?Jeter un dé 10 et utiliser sa hache à deux mains ne vous servira ici à rien. Dans l’absolu, il n’y a malheuresusement pas grand chose à faire contre un troll, si ce n’est d’user de sa stupidité pour le vaincre. Essayons tout de même d’esquisser quelques stratégies relatives aux catégories de troll.
1. Le troll débutantTenter la pédagogie : « Mailer Daemon est ton ami, Mailer Daemon pas se foutre de ta gueule ». Si le troll débutant est persévérant : « oui m’enfin bon, il pourrait me répondre poliment, ce monsieur Daemon », il est tout à fait légitime d’utiliser l’insulte et la coupure d’accès. Le troll est « bannis » du forum. En tant que débutant, il a du mal à recréer des adresses email bidons. Pour la petite histoire, cette méthode à la dure a bien fonctionné sur les abonnés d’AOL en 1996-1997 (certains administrateurs de forums ayant même interdit l’accès aux adresses en @aol.com).
2. Le troll bêtePédagogie toujours, essayer par des explications de démontrer la nullité conceptuelle et le hors sujet, mais gentiment, avec humanité dirons-nous. Difficulté : le troll bête est par définition convaincu de l’intérêt de ses contributions pour le futur de la démocratie.
En cas d’échec, l’humiliation publique peut s’avérer payante. Il est conseillé de s’y mettre à plusieurs, de répéter la manoeuvre dans un intervalle de temps très court, et d’user d’une ironie violente et saignante. Sinon vos messages risquent de provoquer l’effet inverse, et de devenir eux-mêmes source d’interminables débats oiseux. En particulier, l’intervention ne doit laisser aucun doute sur son but (l’humiliation violente, publique et immédiate). Cette stratégie vous autorisera à afficher le logo « Attention, admin méchant » [4].
3. Le troll méchantLa règle traditionnelle pour lutter contre un troll méchant consiste à ignorer ses messages. « Do not feed the troll », dit l’adage. Cependant, sur les forums du Web et les mailing-list, dont la plupart des usagers n’ont aucune connaissance de la nétiquette, il est illusoire de croire que personne ne va répondre.
Certains coups particulièrement tordus sont parfois utilisés, certains étant eux-mêmes inadmissibles. On peut par exemple supprimer non le message initial du troll (qui immédiatement relancera le débat sur le thème de sa liberté d’expression), mais en sucrant toutes les réponses à ce message (quitte à expliquer en privé aux auteurs de ces réponses le pourquoi de la manoeuvre). On assiste parfois à cette méthode ordurière qui consiste à lever l’anonymat du troll en révélant sa véritable identité.
Mais il semble que, si l’on veut maintenir des forums ouverts (les messages sont publiés dès qu’ils sont envoyés), face à un troll, la seule technique est la guerre des tranchées : plusieurs administrateurs surveillent quasiment en permanence les forums pour bloquer aussi rapidement que possible les dérives trollesques.
De fait, un administrateur isolé n’aura jamais le dessus face à un troll déterminé, car ce dernier est ainsi configuré qu’il est plus souvent sur le forum que l’administrateur lui-même. D’ailleurs un très grand nombre d’administrateurs de forums (ou mailing-lists), isolés, après plusieurs passages de trolls méchants, passent carrément en listes modérées a priori, montent des coopératives d’achats solidaires de Valium, ou militent à la NRA. On constate malheureusement que plus un webmestre est expérimenté, moins il sera favorable à la présence de forums sur son site ou de mailing-lists ouvertes.
Règles de survie minimale- Ne jamais sembler donner raison au troll. Par exemple, proscrire tout message qui commence par « sur ce point tu as raison mais... » ; « la question est intéressante mais... ». Pour la bonne et simple raison que le troll ne suit jamais les règles de la discussion (définitions des termes, échange d’arguments, réponses aux questions).
- Ne jamais tenter d’arrondir les angles par des mails privés car ils seront toujours utilisés pour montrer la duplicité des admins, ou comme témoignage fictif d’une connivence avec un autre intervenant : « machin m’a écrit pour me dire que... ».
- Ne jamais laisser les trolls se multiplier, sinon ils saccagent votre espace. En ce sens, effectuer un marquage (plus ou moins rude), pour pouvoir reconnaître du premier coup d’oeil le troll lorsqu’il revient, y compris sous une autre identité.
- Se faire à l’idée que le troll peut avoir le dessus. Si vous pensez que votre forum résistera indéfiniment aux attaques trollesques, qu’il sera toujours un royaume de paix et de respect, vous vous préparez à devenir un admin aigri. Et l’admin aigri devient rapidement un troll sur son propre forum (ce qui n’était pas le but initial du bidule...).
- Si votre forum devient très actif, n’hésitez pas à vous faire aider pour son administration. Isolé, l’admin s’use très vite. Et lorsqu’il y a plusieurs administrateurs, il convient de définir quelques règles minimales dans les gestion du forum ; en effet, rien de réjouit plus le troll que les contradictions entre administrateurs.
Voilà quelques petits conseils dans la lutte perpétuelle contre les trolls. Nous démontrerons une autre fois en quoi le hacker (le hacheur) est l’héritier de la dialectique antique. Merci de votre attention et à bientôt.