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Actu éducation et formation

12 Juil 2014, 17:42

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wiki a écrit:L'éducation est, étymologiquement, l'action de « guider hors de », c'est-à-dire développer, faire produire. Il signifie maintenant plus couramment l'apprentissage et le développement des facultés physiques, psychiques et intellectuelles, les moyens et les résultats de cette activité de développement. L'éducation humaine inclut des compétences et des éléments culturels caractéristiques du lieu géographique et de la période historique.


Qui guider ? Par qui ? Quand guider ? Comment guider ? Vers quoi guider ? Pourquoi guider ? A toutes ces questions, plusieurs réponses sont possibles … L’éducation est, à l’instar de l’économie, révélateur de la société et de ses valeurs. Il s’agit à la fois d'un sujet technique, que politique, sociologique, psychologique, historique...


La société ne cesse d’évoluer, l’éducation aussi. Ainsi, nous pourrions discuter ici de l’évolution de celle-ci, que se soit lié à l’actualité du moment ou non.

Education

12 Juil 2014, 17:42

Excellent article :

Information
87,9 % de réussite au bac, ou la stratégie du renoncement

Bien sûr, on félicitera chaleureusement les centaines de milliers de jeunes qui viennent de décrocher leur bac. Ils vont pouvoir passer leurs vacances d'été l'esprit libre, contents d'avoir achevé sur un succès leur cycle d'études secondaires.

Avec 87,9 % d'admis, le taux de réussite de cette année pulvérise tous les records. C'est 3,7 points de mieux que l'an dernier, qui était pourtant déjà une année faste. Mais est-ce vraiment une bonne nouvelle ? Faut-il vraiment se réjouir de cette progression spectaculaire du taux de réussite ?

Que vaut, en effet, un diplôme que décrochent l'immense majorité des candidats ? Que vaut-il aux yeux d'un responsable universitaire, d'un directeur de grande école, d'un employeur ? Que vaut-il aux yeux des jeunes bacheliers eux-mêmes ? Ont-ils le sentiment d'avoir réussi un examen difficile, ou plutôt d'avoir négocié sans encombre une épreuve qui s'apparente désormais à une simple formalité - même si elle peut encore réserver quelques petites surprises ?

"Certains de mes élèves ne sont pratiquement jamais venus en cours ; leurs rares résultats, notamment au bac blanc, étaient catastrophiques... La plupart ont pourtant obtenu leur Bac !", remarque par exemple un enseignant sur le site du "Monde"... Il est loin d'être le seul.

Au train où vont les choses, où s'arrêtera-t-on ? Va-t-on franchir dès l'an prochain la barre des 90 % de réussite ? C'est en effet probable : elle est déjà dépassée pour le bac S (90,9 % de réussite cette année) et pour le bac technologique (90,6 %, soit 4,1 points de mieux que l'an dernier). Seule la série professionnelle (81,9 % de réussite "seulement") freine un peu le mouvement. Encore un petit effort : les 95 % de réussite ne sont plus très loin. Et pas grand monde, à vrai dire, ne semble s'en inquiéter. Au ministère de l'Education nationale, on juge même "le crû 2014 excellent". Rappelons que, dans le même temps, les résultats des jeunes Français aux tests internationaux PISA disent exactement le contraire : ils n'ont jamais été aussi faibles.

Au passage, on ne peut que s'étonner aussi d'un système qui permet à quelques centaines d'élèves, certes très brillants, d'être admis avec des moyennes supérieures à 20/20. Par quel mystère est-il possible de dépasser la note maximum ? Aurait-on inventé la perfection relative ? S'agit-il d'une nouvelle exception culturelle française ? Comment expliquer ce miracle à nos voisins étrangers ? Et là encore, où s'arrêtera-t-on ? Aurons-nous l'an prochain des bacheliers à 22 ou 24 de moyenne ?

La porte ouverte à la sélection à l'entrée de l'université
En réalité, chacun en est conscient : cette envolée du taux de réussite au bac - qui est même plus largement accordé que le brevet, c'est dire - ne fait que refléter un affaissement progressif du niveau d'exigence et une multitude de petits abandons. Les savoirs de base, que le baccalauréat est censé contrôler, sont de moins en moins maîtrisés. L'enseignement secondaire, peu à peu, se résout à accepter et à entériner la baisse du niveau général des élèves. En renonçant, bien souvent, à exiger des élèves un minimum de travail et d'efforts, on renonce aussi à imposer un examen qui en soit vraiment un.

Inutile de jeter la pierre aux uns ou aux autres : enseignants, responsables du système éducatif, parents d'élèves, politiques et "parties prenantes" diverses, tous ont leur part de responsabilité. Il est tellement plus facile de satisfaire le plus grand nombre, en lâchant du lest sur le niveau et en notant "large" ! Il y a une bonne part de démagogie collective dans ce renoncement. Or les jeunes doivent en être conscients : renoncer à l'exigence à leur égard, c'est céder à la facilité, ce n'est pas leur rendre service. Les familles ausi doivent le comprendre.

Le résultat de cette dérive ? Il est déjà à l'oeuvre. Le bac n'a plus grande signification, et cela ne date pas d'aujourd'hui. Il ne permet plus d'entrer dans l'enseignement supérieur avec des chances raisonnables d'y réussir. Déjà, un nombre significatif d'institutions du supérieur exigent de leurs candidats une mention "bien", voire "très bien".

Et surtout, la dévalorisation du bac justifie "par avance" l'instauration de la sélection à l'entrée de l'université. Celle-ci, à vrai dire, est déjà à l'oeuvre de manière insidieuse : c'est la sélection par l'échec, en licence - et particulièrement en première année. Autrement dit, la pire des solutions, parce qu'elle ne fait que retarder l'heure de vérité, et parce qu'elle constitue un énorme gaspillage d'énergie - et aussi de deniers publics.

Mais déjà, de plus en plus de voix s'élèvent pour réclamer l'instauration d'une "vraie" sélection à l'entrée de l'université. Le taux de réussite de cette année apporte de l'eau, beaucoup d'eau à leur moulin.

Non, décidément, ce record de réussite au bac n'est pas une bonne nouvelle.




Et après...



benoithamon@benoithamon
Bac 2014 : Incontestablement, le niveau de qualification de la jeunesse française augmente.



Je vais vomir putain. :beurk:

Re: Actu France et Monde

12 Juil 2014, 17:47

C'est pour cela que je vois des neuneus débarqué avec Bac+2 en poche....

Re: Actu France et Monde

12 Juil 2014, 17:50

Tu peux même aller jusqu'à Bac +5 voire 8.

Re: Actu France et Monde

12 Juil 2014, 17:54

Cela vaut peut être le coup de reprendre ses études. :mrgreen:
Et les nouveaux internes je les ai qu'au téléphone quand il rajoute les analyses, je ne peux pas juger de leurs niveaux et les médecins titulaires évitent d'aborder le sujet.

Re: Actu France et Monde

12 Juil 2014, 17:57

nivellement par le bas.

Un bac qui ne vaut pas plus que le brevet maintenant :|

Re: Actu France et Monde

12 Juil 2014, 17:58

Ca vous surprend la réaction de Benoit Hamon ?
Moi pas du tout, ça s'inscrit dans le vaste plan de déstructuration de l'Education Nationale voulu par une partie de la gauche.

Re: Actu France et Monde

12 Juil 2014, 18:00

John, tu peux développer ?

Re: Actu France et Monde

12 Juil 2014, 18:02

Que vaut, en effet, un diplôme que décrochent l'immense majorité des candidats ?


C'est pas un concours à la plus grosse... C'est une validation de niveau. Le rhétorique de cette question en dit long sur la façon de pensée de l'auteur.

Re: Actu France et Monde

12 Juil 2014, 18:07

iamaseb a écrit:
Que vaut, en effet, un diplôme que décrochent l'immense majorité des candidats ?


C'est pas un concours à la plus grosse... C'est une validation de niveau. Le rhétorique de cette question en dit long sur la façon de pensée de l'auteur.



Niveau qui régresse d'année en année.

Re: Actu France et Monde

12 Juil 2014, 18:12

sonny a écrit:
iamaseb a écrit:
Que vaut, en effet, un diplôme que décrochent l'immense majorité des candidats ?


C'est pas un concours à la plus grosse... C'est une validation de niveau. Le rhétorique de cette question en dit long sur la façon de pensée de l'auteur.



Niveau qui régresse d'année en année.


Je ne contredis pas ce point. C'est la rhétorique que je trouve bête. J'imagine la conception de l'école de l'auteur...

Re: Actu France et Monde

12 Juil 2014, 18:25

iamaseb a écrit:
sonny a écrit:
iamaseb a écrit:
Que vaut, en effet, un diplôme que décrochent l'immense majorité des candidats ?


C'est pas un concours à la plus grosse... C'est une validation de niveau. Le rhétorique de cette question en dit long sur la façon de pensée de l'auteur.



Niveau qui régresse d'année en année.


Je ne contredis pas ce point. C'est la rhétorique que je trouve bête. J'imagine la conception de l'école de l'auteur...


Surement une conception où il doit y avoir une sélection plus stricte via le niveau des élèves. Afin de ne pas avoir d'embouteillage dans les facs avec des élèves complétement largué car ils n'ont pas le niveau pour y être.
Le principe du redoublement que l'on avait dans les classes précédentes (mais de plus en plus c'est les parents qui décident du passage ou non et on se retrouve avec des enfants largués. des enfants qui ne savent ni lire ni écrire (ou très mal) mais qui passent de classe en classe en accumulant les lacunes)



Les grandes écoles de toute façon prennent sur dossier et sur concours, donc ceux qui n'ont pas le niveau seront recalés et il ne leur restera que la fac.

C'est peut-être mieux pour l'élève de redoubler sa terminale et de s’améliorer plutôt que de se retrouver largué à la fac (où il sera livré à lui même).


Et dire qu'un diplôme qui est décroché par l'immense majorité des candidats n'est pas un diplôme qui a une grande valeur n'est pas une erreur en soit.
Le bac, avec un niveau qui baisse, ne sera plus une valeur de référence pour les employeurs. Il voudra simplement dire pour eux : "le candidat a été en terminale".
Ils regarderont les mentions. Jusqu’à ce que l'EN fasse en sorte que le % de mention augmente pour avoir des supers states sur les quelles faire de la com.


Et au final c'est les bacheliers qui vont en subir les conséquences.
Si demain, t'as 100% de réussite au bac, tu penseras quoi en 1er ?
- les étudiants français sont vraiment très doués
- le bac devait être super facile ou bien donné, il n'a plus aucune valeur.

Re: Actu France et Monde

12 Juil 2014, 18:43

Le BAC ne devrait pas être une valeur référence pour l'employeur. C'est une question de point de vue, j'en conviens, je ne partage pas le votre.

Je n'aurais peut-être pas du employer le terme bête, même si pour moi le taux de réussite ne dit pas nécessairement quelque chose sur le niveau de l'épreuve, et qu'en ce sens cette rhétorique contredit la critique faite par la suite par l'auteur sur le niveau de l'épreuve...

Si demain, t'as 100% de réussite au bac, tu penseras quoi en 1er ?
- les étudiants français sont vraiment très doués
- le bac devait être super facile ou bien donné, il n'a plus aucune valeur.


Il y a une grande différence entre 100 % et 99 %. Donc je ne sais pas ce que tu veux démontrer avec ton cas extrême. Mais imaginons 99 %, je me demanderai alors ni l'une ni l'autre de tes propositions, mais m'interrogerais sur le contenu de l'épreuve.

Il est normal et souhaitable que près de 100 % des élèves de terminal aient le BAC. Si le niveau n'est pas atteint, alors redoublement. L'objectif d'une classe de terminal est d'amener les élèves à un certain niveau, que le test du BAC est sensé représenter.

Pour les autres participants à l'épreuve, il faut aussi qu'ils aient le niveau, mais on ne peut en effet pas ici définir un objectif de réussite puisqu'il s'agit de candidature libre.

Re: Actu France et Monde

12 Juil 2014, 19:04

iamaseb, Je vois ton point de vue.


Les hauts niveaux de réussite au bac peuvent être du à deux choses

- le niveau plus bas de l'épreuve par rapport aux autres années

- la sélection dans les écoles avec les élèves plus faible (ou qui n'ont pas le potentiel bac selon les profs) sont écartés. C'est le cas dans le privé.


Le problème en ce moment c'est que le % de réussite augmente de la même façon que le niveau demandé lors de l'examen baisse.

Après, bien sur que l'idéal est d'avoir un max de réussite (mais pas au détriment du niveau de l'épreuve).
Et que tous les élèves aient le niveau (mais pas en écartant les élèves les moins bon).

Re: Actu France et Monde

12 Juil 2014, 19:13

sonny a écrit:iamaseb, Je vois ton point de vue.


Les hauts niveaux de réussite au bac peuvent être du à deux choses

- le niveau plus bas de l'épreuve par rapport aux autres années

- la sélection dans les écoles avec les élèves plus faible (ou qui n'ont pas le potentiel bac selon les profs) sont écartés. C'est le cas dans le privé.


Le problème en ce moment c'est que le % de réussite augmente de la même façon que le niveau demandé lors de l'examen baisse.

Après, bien sur que l'idéal est d'avoir un max de réussite (mais pas au détriment du niveau de l'épreuve).
Et que tous les élèves aient le niveau (mais pas en écartant les élèves les moins bon).


Ca peut aussi être une meilleur formation, un meilleur suivi des élèves (plus de prof, classe plus petite), un changement de méthodologie... Les raisons peuvent être nombreuses.

Ce que je dis, c'est que si on est vraiment exigeant en terme d'éducation, on devrait à la fois souhaiter un meilleur taux de réussite globale (en % de la population) et des examens de qualité. Les deux.

Ici, l'auteur nous parle de % de réussite trop haut, du coût de l'éducation, de compétition, d'élite, d'entreprises... Arah !!! Au secours ... Bref.

Re: Actu France et Monde

12 Juil 2014, 19:32

Sonny tu parles redoublement.. ne dis pas de gros mots... hamon va te faire sauter ça pour les quelques niveau où c'est encore possible...

Re: Actu France et Monde

12 Juil 2014, 20:53

Phoenix a écrit:John, tu peux développer ?

L'objectif est de supprimer toute forme de sélection de classement sous des prétextes d'égalité. L'égalitarisme est nocif pour l'Education.
On a récemment entendu que la suppression des notes était envisagée : qui peut croire que casser le thermomètre fait qu'on n'a plus de malade ?
Dans la même veine, c'est bien ce gouvernement qui va réduire le nombre de zones sensibles, officiellement pour donner une meilleure image des établissements, parce qu'ils pensent sérieusement que le fait que l'établissement soit classé "zone difficile" ou pas change quelque chose ? (oui mais ça coûte plus cher). Vous verriez la compassion dont font preuve les gens à qui je parle quand je dis dans quel bahut je bosse (et qui n'est plus dans le dispositif bien sûr).

C'est bien Hamon qui se félicite, non sans rire, d'un taux exceptionnel de réussite au bac, alors qu'on a noté l'épreuve de maths au bac S sur 24. C'est quoi le but, faire croire que ca marche, que les réformes et les pseudorecrutements de plus de profs ont atteint un objectif. Si les élèves échouent, c'est de la faute des profs, s'il trouvent pas de boulot c'est de la faute des salauds de patrons qui pensent qu'au fric. Ce discours marche.


C'est bien une partie du PS qui voulait tuer le système des prépas. Ils ont reculé sur certains points, mais on ferme bien à tour de bras dans l'académie de Poitiers. Demain, des gamins qui vont entamer une prépa devront s’acquitter de droits dans une fac où ils ne fouteront jamais les pieds. Quel est le but derrière ? Renflouer les facs ? Envoyer 100% d'une classe d'âge à la fac ? Enfin, pas 100% car les mêmes qui sont contre la sélection envoient leur gamins en prépa. Quand on apprend qu'un élu PS ardent défenseur de Peillon qui a clairement marqué son hostilité aux prépas envoie son gamin en prépa à Paris à la rentrée, ça fait gerber. Ce sont les mêmes qui militent pour la mixité sociale mais contournent la carte scolaire.

Enfin, dernière mesure, la fin de la sélection en master II. Vous la voyez mieux maintenant l'idée. On gonfle la réussite au bac, on tue les filières différentes, on envoie la grosse majorité à BAC+5. Ca vous choque pas des jeunes qui sortent à bac+5 et qui sont incapables d'écrire une phrase sans faire de fautes ?

Le pire c'est qu'une fois dans le monde du travail ils ne comprendront pas pourquoi ils ne trouvent rien avec leur super diplôme qui sert à pas grand chose. En plus, ils deviennent exigeants, bah oui ils ne vont pas accepter un modeste boulot où on demande qu'un BTS...

Ce ne sont que quelques remarques mais la tendance est clairement là.
Modifié en dernier par John le 12 Juil 2014, 20:58, modifié 4 fois.

Education -2

12 Juil 2014, 20:55

A croire que les gens leur en seront reconnaissants d'avoir mené leur gamin à un "haut niveau de diplôme".


J'oubliais, on chie allègrement sur les autres filières que le général (collège unique, stage pas avant un certain âge, et compagnie), à croire les professions non-intellectuelles sont dégradantes...


Si vous saviez où sont LEURS gamins, on dirait qu'ils veulent que seuls les leurs s'en sortent.

Re: Actu France et Monde

12 Juil 2014, 22:09

Merci pour la réponse détaillée.

Re: Actu France et Monde

13 Juil 2014, 08:04

iamaseb a écrit:Ca peut aussi être une meilleur formation, un meilleur suivi des élèves (plus de prof, classe plus petite), un changement de méthodologie... Les raisons peuvent être nombreuses.

Ce que je dis, c'est que si on est vraiment exigeant en terme d'éducation, on devrait à la fois souhaiter un meilleur taux de réussite globale (en % de la population) et des examens de qualité. Les deux.

Ici, l'auteur nous parle de % de réussite trop haut, du coût de l'éducation, de compétition, d'élite, d'entreprises... Arah !!! Au secours ... Bref.


Bien sur qu'il faut avoir ce que tu dis. Mais la le mec se base sur la réalité plutôt que sur la situation qui devrait exister

John, =D>
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