Débats, partage et délires en tout genre. C'est une tradition maintenant...
Règles du forum
Répondre

Re: Actu France et Monde

16 Jan 2015, 11:31

Rob77 a écrit:John,

Me semble que dans l'article l'enseignant en question ne remet pas en cause la version des élèves...

On en revient toujours à la même question ?

Que proposes-tu ?

La manière d'aborder le sujet par l'enseignant ici a été mauvaise, compte tenu des résultats obtenus qui sont équivalents au néant.

Tu ne crois pas à la pratique du débat argumenté, de l'échange sous un oeil bienveillant et respectueux visant à déconstruire les discours des élèves et les amener à réfléchir sur leurs pratiques discursives.
Pourtant, à en lire les quelques réactions de professeurs postés par Iamaseb, l'intérêt ne semble pas nul.

Quelle est ta solution ?


Il fût un temps où l'Education Nationale soutenait ses profs.
Aujourd'hui, elle les suspend préventivement.

Ce que je propose ?
Tolérance 0 pour les gamins.


Tu ne crois pas à la pratique du débat argumenté, de l'échange sous un oeil bienveillant et respectueux visant à déconstruire les discours des élèves et les amener à réfléchir sur leurs pratiques discursives.
Pourtant, à en lire les quelques réactions de professeurs postés par Iamaseb, l'intérêt ne semble pas nul.


Tu iras expliquer ça à ceux qui remettent en cause la théorie de Darwin.
Non, je ne crois pas au débat argumenté sur tous les sujets, non je ne crois pas à la liberté de parole dans les classes.

Re: Actu éducation et formation

16 Jan 2015, 11:31

John a écrit:Ne penses-tu pas que pour en arriver à un "apportez vos kalachnikov" agressif, il n'y a pas autre chose qu'un simple refus de regarder un dessin ?

je n'en sais rien, je n'étais pas dans cette classe et rien de ce genre n'a été rapporté, donc je préfère attendre de voir la suite.

Je dirais mm que quoi qu'on découvre par la suite, le prof est l'adulte le gars responsable il doit s'élever au-dessus des élèves c'est LUI qui doit avoir le recul nécessaire pour éviter d'en arriver à sortir un "mais zyva va chercher ta kalachnikov toi!" à un gamin de 13 ans.

Si les profs se rabaissent à ce niveau d'invective au lieu au contraire d'élever le débat, on est mal barrés. Ce sera pas facile et visiblement certains/beaucoup de/l'ensemble des profs sont pas formés pour supporter cette responsabilité.

Après, la responsabilité du Rectorat et de nos politiques est entièrement engagée dans cette situation (qui dépasse de loin le seul cadre des "je ne suis pas Charlie"), et faudra en parler aussi.

Re: Actu éducation et formation

16 Jan 2015, 11:35

peezee a écrit:Si les profs se rabaissent à ce niveau d'invective au lieu au contraire d'élever le débat, on est mal barrés. Ce sera pas facile et visiblement certains/beaucoup de/l'ensemble des profs sont pas formés pour supporter cette responsabilité.


Tu décrouvres ça ?
On est formé à enseigner une matière, pas à gérer ça. D'ailleurs c'est bien gentil de dire que c'est le rôle de l'Ecole mais à un moment il faut arrêter. L'école c'est pas la solution à tout.

Re: Actu éducation et formation

16 Jan 2015, 11:38

je replace ici le post que j'ais mis dans le topic actu


"Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien, et de personne, alors, c’est là en toute beauté et en toute jeunesse le début de la tyrannie ». Platon, La République, livre viii.

Re: Actu éducation et formation

16 Jan 2015, 11:42

John,

La tolérance 0...
C'est sûr qu'avec ça on fera progresser la réflexion, le discernement et l'esprit critique des futurs citoyens de ce pays.

Je vois déjà la scène avec l'enseignant dont on parlait à l'instant :
"Regardez la caricature"
"Non, c'est blessant, l'islam l'interdit"
"Sors de mon cours, tu es exclu".

Le gamin va vachement être convaincu par le discours du professeur sur la liberté d'expression.

C'est en apprenant aux gamins à faire preuve d'esprit critique (sans pour autant verser dans l'hypercriticisme) qu'on évitera à certains plus tard d'apprendre à leurs futurs mômes le créationnisme.

On ne réussira pas sur tous, c'est certain.
On réussira peut être mieux qu'en disant "il ne faut pas croire ça, c'est de la merde. Si t'y crois, je te vire".

Re: Actu éducation et formation

16 Jan 2015, 11:43

John, mauvaise interprétation de mon post, je ne "découvre rien" j'affirme une évidence, et je ne dis pas non plus que c'est forcément le rôle de la seule École. Encore que, se rappeler de la définition de Jules Ferry.

Ce sidi il faut se rendre compte de l'évolution de la société qui a irrémédiablement repoussé vers l’École une partie non négligeable du rôle des parents, et au lieu d'en tenir compte on a zappé à une époque l'éducation civique et autres enseignements liés à la vie en société et au respect de l'autorité et des autres (sans parler de la fin du Service National qui a ajouté au problème - ce qui ne veut pas dire que son rétablissement est LA solution, d'autant plus qu'à 18-20 ans on voit bien que c'est déjà trop tard pour corriger le tir, si j'ose dire).

Bref degun prend ses responsabilités mais ça doit venir d'en haut et pas du petit instit' de village. NO SH*T, SHERLOCK ?!?

Re: Actu éducation et formation

16 Jan 2015, 12:42

Amis profs, est ce que l'un d'entre vous a lu : Rancière, le maitre ignorant. ?



Je l'ai lu il y a longtemps, et souhaiterais avoir vos retours concernant l'actualité ou non actualité de ses propositions dans ce contexte terrible. A l'époque j'avais été terriblement séduit et convaincu, je chancelle un peu maintenant.

Re: Actu éducation et formation

16 Jan 2015, 13:44

Tu iras expliquer ça à ceux qui remettent en cause la théorie de Darwin.


Oui, enfin en son temps la théorie de Darwin était vue comme une hérésie, pas sûr que dans un espace utlra fermé celle-ci eut été communiquée. De toute façon il est vain de croire que l'on puisse tout contrôler, et c'est plutôt une bonne chose en définitive.

Les élèves ont aussi des choses à nous apprendre, leur innocence, cette façon de voir les choses pour la première fois, parfois (je ne généralise pas...), ça a du bon aussi.

Bref, au cas d'espèce, on est théoriquement assez sûr de nous sur ce qui est bien (la liberté au sens général), de ce qui ne l'est pas (l'assassinat d'individu), pour entamer un débat constructif avec des élèves, qui sont parfois paumés.

Re: Actu éducation et formation

16 Jan 2015, 13:51

Fidel Cienaga a écrit:Amis profs, est ce que l'un d'entre vous a lu : Rancière, le maitre ignorant. ?



Je l'ai lu il y a longtemps, et souhaiterais avoir vos retours concernant l'actualité ou non actualité de ses propositions dans ce contexte terrible. A l'époque j'avais été terriblement séduit et convaincu, je chancelle un peu maintenant.


Pas lu, mais merci pour la référence ;)


Sinon, les profs doivent aussi garder leur diversité. Je préfère des profs qui réagissent différemment les uns des autres, démontrant par cela la complexité et le prisme de chaque situation et analyse, qu'un discours formaté et appliqué à la lettre par des profs "formés". (Je ne parle pas des cas extrêmes, où il y a violence physique ou morale envers des élèves).

Oui à l'aide aux profs, aux sensibilisations sur la pédagogie... Mais non au formatage. Je pense qu'on est presque tous d'accord avec ça, mais c'est bien quand même de le préciser ;)

Re: Actu éducation et formation

16 Jan 2015, 14:40

Rob77 a écrit:John,

La tolérance 0...
C'est sûr qu'avec ça on fera progresser la réflexion, le discernement et l'esprit critique des futurs citoyens de ce pays.

Je vois déjà la scène avec l'enseignant dont on parlait à l'instant :
"Regardez la caricature"
"Non, c'est blessant, l'islam l'interdit"
"Sors de mon cours, tu es exclu".

Ok tu joues à la caricature. Je peux le faire aussi :
"Bonjour les enfants, aujourd'hui on va parler d'Hitler"
"Hitler a eu raison de faire ce qu'il a fait"
"très bien nous t'écoutons, débattons en"

Rob77 a écrit:Le gamin va vachement être convaincu par le discours du professeur sur la liberté d'expression.

mais il n'y a pas de liberté d'expression totale, une bonne fois pour toute. Tout ne peux pas être dit.

Rob77 a écrit:C'est en apprenant aux gamins à faire preuve d'esprit critique (sans pour autant verser dans l'hypercriticisme) qu'on évitera à certains plus tard d'apprendre à leurs futurs mômes le créationnisme.

On ne réussira pas sur tous, c'est certain.
On réussira peut être mieux qu'en disant "il ne faut pas croire ça, c'est de la merde. Si t'y crois, je te vire".

Tu sembles considérer les élèves comme des adultes. Non ils ne le sont pas. Et si tu les traitre comme des adultes, comme l'égal des adultes, ils resteront des enfants.
Les laisser remettre en cause tout ce qu'ils veulent (et c'est clairement ce que certains veulent faire), c'est les empêcher d'évoluer.

Enfin, pour le dernier passage, face au lavage de cerveau (religieux entre autres), je doute des méthodes douces que tu préconises.

Re: Actu éducation et formation

16 Jan 2015, 14:41

iamaseb a écrit:Les élèves ont aussi des choses à nous apprendre, leur innocence,

Ah ouais, quand même. de l'angélisme à ce point.... :shock:

Re: Actu éducation et formation

16 Jan 2015, 15:01

John, j'ai l'impression que tu prends les élèves pour des demeurés. Ou sinon que tu crois encore aux méthodes ancestrales du siècle précédent.

Je ne pense pas non plus qu'on puisse ouvrir le débat sur tout et n'importe quoi mais le dialogue est, àma, le meilleur moyen pour tirer quelque chose d'un individu. Si on veut qu'il campe sur ses positions, lui rentrer dans le lard ou se monter hermétique à tout échange est la meilleure solution.

On le voit bien ici sur le cas Gignac. Si on avance à rien et qu'on tourne en rond depuis 5 ans, c'est justement parce qu'on est dans une guerre de tranchées où degun n'est ouvert à l'échange. Chacun y va de son avis, ne dialogue pas avec l'autre, tout le monde se renferme et on produit rien de bien prolifique.


C'est le même cas de figure avec les élèves. Et encore plus j'ai envie de dire. Pour qu'un enfant capte quelque chose, faut l'amener sur le chemin de la réflexion et lui apporter des arguments, à la fois solides mais aussi nuancés puisque rien n'est tout blanc et très peu n'est tout noir.
C'est fini l'époque de l'autocratie où le prof pouvait imposer sa façon de penser sans que personne ne bronche et que tout le monde acquiesce bêtement. Aujourd'hui, grâce ou à cause d'internet, les gamins sont constamment submergés d'informations. De fait, très tôt, ils perdent leur candeur et se posent de vraies questions sur le monde qui les entoure. Et, ils ont besoin de réponse à ces questions. Evidemment.

Sauf que s'ils n'en ont pas, si on ne les invite pas à réfléchir et qu'on leur refuse l'instruction qu'ils attendent par ta tolérance 0, c'est le meilleur moyen pour qu'ils se réfugient derrières des idées extrémistes qui, elle, balayent rapidement les doutes qui les hantent.

Re: Actu éducation et formation

16 Jan 2015, 15:39

Le sujet étant d'une urgence et d'une importance primordiale, je vais faire quelque chose que je ne fais pas d'habitude. Voici copie d'un (long) article de Mediapart sur les jours vécus par les profs dans des classes difficiles la semaine dernière. Ca entre fortement en résonance avec certaines choses exprimées ici mais pas que. A noter que le Monde a fait du bon boulot aussi. Voilà pour alimenter le débat. Perso je n'ai pas encore toute ma tête pour y participer mais je vous lis. Mais clairement il y a du désespoir et je suis désespéré.

Spoiler: montrer
Pour les enseignants, il faut dialoguer, dialoguer et encore dialoguer
Laissés seuls par le ministère, les enseignants ont dû gérer les chocs provoqués par les attentats de Paris dans leurs classes. Pour beaucoup, nouer un véritable dialogue sur ces événements a été plus important que la simple injonction au recueillement. Certains se sont retrouvés démunis face aux refus ou remarques violentes de quelques élèves. Ils cherchent aujourd'hui à poursuivre la discussion.
« Comme Charb », Abdel, professeur d’histoire dans un collège difficile de la banlieue lyonnaise, « maudit la religion ». Et il a un principe aussi sacré que la laïcité : ne jamais parler de ce « sujet explosif » avec ses élèves, une classe de cinquième en réseau éducation prioritaire (REP) dont plus de la moitié se déclare de confession musulmane. Mais les attentats de Paris ont fait voler en éclats ce dispositif.

Il a bien fallu sauter dans l’arène, improviser des réponses, des arguments, vendredi dernier, seul et sans consignes de l’éducation nationale, face à des élèves « anti-Charlie » qui, la veille, avait refusé de se lever pour une minute de silence en hommage aux victimes de la tuerie du journal satirique. Et il a bien fallu faire face à cet élève fasciné par la violence des terroristes qui le défiait devant le tableau noir : « Vous êtes de quel côté ? Avec les musulmans, avec nos frères de Palestine pour qui la France ne fait jamais de minute de silence, ou avec les juifs ? »

Clotilde, enseignante dans un collège de Seine-Saint-Denis, a connu, elle aussi, un cours très agité. Une élève de quatrième l’a pétrifiée sur place en lançant : « Il est mort Charb ? C’est cool ! » tandis que quelques camarades renchérissaient : « Ça se fait pas les dessins sur le prophète. C’est insultant. »

Quelque 200 incidents liés aux attentats de la semaine dernière se sont produits dans les établissements scolaires, en particulier dans les quartiers dits « sensibles ». Une quarantaine ont été signalés à la police et la justice, selon un communiqué du ministère de l’éducation qui reconnaît que ces chiffres, fondés sur les déclarations des chefs d’établissement, « ne constituent pas un recensement exhaustif ». Depuis lundi, la ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a entamé un dialogue avec les organisations syndicales, les fédérations de parents, pour « préparer une mobilisation renforcée de l'école pour les valeurs de la République ».

Mais pour l'heure, les enseignants se sentent encore un peu seuls. Beaucoup craignent aussi que les débordements observés dans certaines classes, abondamment relayés par les médias dans les premiers jours, ne stigmatisent un peu plus leurs élèves. « Une poignée d’élèves a refusé de faire la minute de silence, quand une grande majorité l’a respectée sans aucun problème », écrit une jeune professeur du « 93 » dans un post de blog à lire ici, jugeant nécessaire de rappeler qu’ils étaient « minoritaires ».

Fallait-il en parler ou pas ? En arrivant dans la salle des professeurs au lendemain de la tuerie à Charlie-Hebdo – et en l’absence de toute consigne de leur hiérarchie –, beaucoup d’enseignants ont hésité. Encore plus dans les quartiers relégués de France, où tous les voyants de la société sont au rouge. « Avant de prendre ma classe de seconde, j’ai un peu hésité à faire mon cours comme d’habitude. Aller sur ce débat, c’était risqué : on est seul dans sa classe. On se sent quand même un peu démuni parce qu’on ne sait pas ce qui peut sortir et si on va trouver la bonne manière de réagir », reconnaît Élisabeth, professeur d’anglais pourtant expérimentée dans un lycée d’éducation prioritaire à Marseille. « Certains collègues, par peur de ne pas être à la hauteur, ont préféré se réfugier dans leur cours. Pour moi, c’était impossible », explique l’enseignante encore bouleversée par ce qu’elle a vécu ces derniers jours.

« Le jeudi, un certain nombre de profs du collège ont refusé d’aborder le sujet en cours, parce qu’ils ne se sentaient pas assez armés pour le faire », témoigne Zouhir, professeur de SVT dans un collège à Chanteloup-les-Vignes (78). Comme dans la plupart des établissements en réseau d’éducation prioritaire, la majorité des enseignants sont très jeunes et peu ou pas expérimentés. « J’ai 36 ans et je suis parmi les plus vieux de l’établissement, je comprends très bien l’appréhension de ces collègues, mais moi il ne me semblait pas possible de laisser les élèves seuls face à leurs interrogations. J’ai donc pris des heures de cours pour parler de cela. En théorie, je sais que cela peut me valoir des ennuis avec l’inspection mais, pour moi, cela relevait vraiment de la non-assistance à personne en danger », explique-t-il.

De l’avis général, les outils mis à disposition sur le site pédagogique du ministère depuis les attentats comme cette fiche intitulée « liberté de conscience, liberté d’expression » sont très insuffisants. Submergés par l’émotion, beaucoup d’enseignants reconnaissent donc avoir bricolé comme ils ont pu face à leurs élèves. Chacun avec sa sensibilité, son histoire et aussi sa culture politique.

« J’étais très affectée au lendemain de la tuerie à Charlie-Hebdo et j’ai décidé d’aller au travail avec une pancarte "je suis Charlie" épinglée sur mon pull. Je ne me suis pas posé la question de la neutralité et personne ne m’a fait de remarque », avoue Élisabeth. Certains n’ont pas toujours trouvé les mots justes. « Il y a une prof qui a dit à une élève : "Si tu ne participes pas à la marche dimanche, tu sors de mon cours" », raconte, un peu atterré, un enseignant d’éducation prioritaire qui décrit une ambiance assez électrique dans son établissement. Sur quelle base entamer le dialogue, alors qu’aucune directive n’est venue de leur hiérarchie ?


page 2
Spoiler: montrer
« Ce qui me met en colère, c’est leur discours paranoïaque »

« Moi j’ai préféré d’emblée cadrer les choses. Je connais bien mes élèves et je sais comme sur ces sujets cela peut facilement dégénérer. Je ne voulais pas leur savonner la planche – j’ai donc commencé par rappeler que certains propos n’étaient pas tolérables, comme les propos racistes », raconte Olivier, professeur de SVT (sciences de la vie et de la terre) dans un lycée de Seine-Saint-Denis, souvent confronté à des remarques antisémites. À l’inverse, Zouhir, dans son collège difficile des Yvelines, a, lui, choisi de laisser venir spontanément les réflexions des élèves. « Je les ai laissés d’abord s’exprimer. Pour libérer la parole. Sinon, il me semble qu’on leur impose notre point de vue. De toute façon, ils avaient très envie d’en parler. » Pour ces enseignants, nouer un véritable dialogue sur ces événements était beaucoup plus important que la simple injonction au recueillement.

L’obligation d’observer une minute de silence dès le lendemain de l’attentat à Charlie-Hebdo a en ce sens parfois été mal vécue. « Comme ce qui s’était passé après l’affaire Merah, où nous avions déjà dû observer une minute de silence dès le lendemain des événements – alors qu’on ne savait toujours pas qui avait commis ces crimes ni pourquoi –, cette injonction à agir sans réflexion préalable a été très mal ressentie dans mon établissement. On a vraiment l’impression d’être des pompiers ou des flics, obligés de faire une intervention d’urgence », estime Benjamin, professeur d’histoire dans un collège en éducation prioritaire de Montreuil (93). La consigne venue de l’Élysée a parfois été perçue comme un geste de communication politique très éloigné des contraintes du terrain scolaire.

« Cela nous a pris de court. Aucun travail n’avait pu être fait en amont avec les élèves. Or on savait très bien que certains pouvaient mal réagir », regrette Zouhir. De fait, il constate que certains élèves ne veulent pas observer la minute de silence quand d’autres la vivent en soupirant ostensiblement.

« Ce qui m’étonne, c’est que l’on trouve cela étonnant. On voudrait que des gens pauvres, qui se sentent humiliés toute l’année, se lèvent comme un seul homme pour dire "je suis Charlie". Eh bien non, ça ne marche pas comme ça », s’agace Benjamin. Dans des classes où la majorité des élèves sont de confession musulmane, l’identification aux dessinateurs du journal satirique – perçue dans le slogan “je suis Charlie”, journal qu’ils connaissent comme celui qui a reproduit les caricatures du Prophète, ne va pas de soi.

Comme nombre d'enseignants en ZEP, Abdel a eu droit à la réplique lancinante : « Pourquoi la liberté d’expression s’applique à Charlie qui critique Mahomet et pas à Dieudonné qui critique les juifs et voit son spectacle interdit ? » Pas facile d’expliquer les limites et les nuances de la liberté d’expression, en particulier le cas de l’humour, à des jeunes qui sentent qu’ils évoluent en périphérie de la société (lire ici notre article Pourquoi Dieudonné n’est pas Charlie).

« Ils ont le sentiment d’un deux poids deux mesures de la République. Un élève m’a dit à propos des morts dans l’hypermarché casher : "C’est parce qu’ils sont juifs qu’on en parle alors qu’il y a des milliers de morts à Gaza" », raconte Élisabeth, enseignante à Marseille, deuxième ville de France qui a manifesté deux fois contre la barbarie, le samedi et le dimanche, sans rassembler une grande foule. « Même en cumulant les deux jours, on a fait moins que Clermont-Ferrand (entre 50 et 60 000) », regrette, amère, celle qui exerce depuis vingt-quatre ans son métier.

Pour elle, c’est toute une jeunesse qui a « un problème avec ce que c’est qu’être français » : « Pour eux, les Français sont racistes. Ils ne sentent pas qu’ils ont une place en France. Ils n’ont pas beaucoup de modèles de réussite », poursuit cette enseignante qui se présente comme « juive athée » et qui raconte entendre depuis des années des propos antisémites. Les attentats de ces derniers jours ont ravivé des clivages déjà apparus lors de l’affaire Merah.

« La première chose que ces élèves de seconde voulaient me dire, c’est qu’ils trouvaient que la communauté musulmane était montrée du doigt. Alors que les juifs, eux, sont protégés », abonde à son tour Olivier. Il enseigne depuis plus de quinze ans dans le 93, s’était préparé à ce type de remarques. « Je leur ai expliqué que la liberté d’expression était encadrée en France. Qu’on n’avait pas le droit de tenir des propos racistes, révisionnistes. Être noir, être juif, c’est un donné. On ne le choisit pas. S’en prendre à cette identité, c’est du racisme. Je leur ai rappelé qu’il n’y avait pas de délit de blasphème et qu’on pouvait librement avoir des discussions politiques, philosophiques même violentes, même en s’invectivant. »

Il ne cache pas avoir dû retenir très fort sa colère : « Au fond ce que j’ai reçu ce jour-là des élèves est odieux, inacceptable. Il n’y a pas un élève qui m’a dit spontanément que ces actes étaient ignobles. Aucun n’a montré d’emblée d’empathie pour les victimes. Je leur ai dit d’ailleurs : “Attendez, il vient d’y avoir un attentat contre des journalistes, contres des juifs et vous, vous me dites que la communauté musulmane est montrée du doigt. Vous ne voyez pas un petit problème là ?” Ce qui me met en colère, c’est leur discours paranoïaque et le fait qu’ils mélangent tout. On en vient vite à parler du conflit israélo-palestinien. Pourquoi on fait une minute de silence pour les juifs et pas pour les Palestiniens ? Ils sont autocentrés. Et puis je leur ai dit : "Comment, vous osez me mettre dans la situation où je dois défendre le fait que l’État français n’a rien contre les musulmans ?" »


page 3
Spoiler: montrer
« N’oublions pas que ce sont des adolescents en construction »

De son côté, Élisabeth a bataillé pour réaffirmer l’une des valeurs les plus chères de la République française, la laïcité. « Pour eux, elle est l’ennemi de l’Islam. C’est vrai qu’on est tout le temps en train de les embêter pour que les filles enlèvent leur voile en sortie scolaire. Beaucoup de mes élèves sont des musulmans très pratiquants. En sortie scolaire, pas question de toucher au sandwich poulet qui n’est pas halal. Pour moi, le problème majeur, c’est que le religieux est entré à l’école. Certains profs n’osent pas le dire de peur d’être taxé de racisme. Cela m’agace de voir aussi que certains syndicats enseignants sont obsédés par la question de l’islamophobie. »

Olivier a ressenti lui aussi cette incompréhension dans sa classe : « Certains ne comprennent pas ce que signifie la liberté d’expression, la laïcité. Ils ont le sentiment de vivre dans une société qui tolère ce qu’ils exècrent : l’homosexualité, l’homoparentalité et qui, d’un autre côté, piétine ce qu’ils vénèrent. L’un d’eux m’a dit en substance : “C’est quoi ce pays où les pédés peuvent adopter alors qu’on n’a pas le droit de porter le voile ?” »

Dans les premières réactions de nombre de leurs élèves, beaucoup d’enseignants ont été frappés par leurs constants soupçons à l’égard des événements rapportés par les médias. « Le jeudi, une élève de terminale a vu que j’avais un journal et me l’a emprunté. Après le déjeuner, elle est venue me voir pour me dire : “Madame, il paraît que tout ça c’est pas vrai”, raconte Élisabeth. Ensuite, elle m’a sorti une histoire de rétroviseurs qui n’étaient pas de la bonne couleur où je ne sais plus quoi... Il faut dire que beaucoup de mes élèves ne croient pas non plus au 11-Septembre », souffle-t-elle, un brin démoralisée.

« La plupart de mes élèves ont une image déplorable des médias dont ils pensent qu’ils racontent globalement n’importe quoi. Ils se souviennent d’un récent reportage sur les Mureaux (leur quartier, ndlr) qui n’avait strictement aucun rapport avec la réalité. À côté de ça, il faut bien admettre que les rumeurs sur le Net leur semblent plus crédibles », concède Zouhir.

À Montreuil, Benjamin aussi a entendu « des choses délirantes » : « Un élève m’a expliqué que les frères Kouachi étaient en fait morts en Syrie et qu’on avait ramené leurs corps congelés et que c’était pour cela qu’on avait mis deux jours à les arrêter… le temps de décongeler les corps », s’amuse-t-il avant de reprendre : « N’oublions pas non plus, avant de les juger, que ce sont des adolescents en construction. »

Des mômes en construction, qui grandissent dans un système éducatif et une société profondément inégalitaires, qui rapportent ce qu’ils entendent chez eux, dans la rue, au pied des immeubles, sur les réseaux sociaux. « Le plus dur, ce sont les 5e/4e. À partir de la 3e, ils sont plus mûrs et le dialogue est plus constructif. Une élève qui avait commencé par dire "bien fait" a fini par reconnaître la gravité de l’attentat. Il y a quand même eu un vrai changement d’état d’esprit après la discussion », note Zouhir.

Cet enseignant en convient : le plus important est de maintenir le dialogue. « Il faut garder la tête froide, ne surtout pas leur hurler dessus et se rappeler que ce sont des enfants. Je leur ai expliqué que beaucoup d’adultes n’aimaient pas Charlie Hebdo, qu’il n’y avait pas d’obligation à aimer ce journal évidemment, raconte cet enseignant de confession musulmane. Mes élèves me disent : “Il y a des profs, ils nous comprennent pas. Ils nous font la morale, on n’a pas envie de leur parler. Avec vous, on arrive à discuter, avec les autres profs il n’y a pas de confiance.” Ils pensent qu’ils vont être sanctionnés parce qu’ils vont dire ce qu’ils pensent et que la liberté d’expression n’est pas pour eux en un sens. »

Pour violentes qu’elles aient pu être, Benjamin ne regrette pas une seconde les discussions qu’il a pu avoir avec les classes de son collège. « Certains élèves avaient des choses très dures à dire. Mais c’était important qu’ils s’expriment. Le pire serait de leur reprocher de dire ce qu’ils ont sur le cœur », assure-t-il à l'instar de cette enseignante qui a écrit une longue lettre à ses élèves pour mettre à plat les discussions qu'elle a eues avec eux ces derniers jours.


page4
Spoiler: montrer
«Se poser des questions douloureuses»

Dialoguer, c'est la priorité numéro un. Latifa en est convaincue. Depuis 2007, dans sa classe de BTS (18-24 ans) traversée par tous les courants allant de l’extrême droite à l’extrême gauche, elle propose un cours qui aborde cultures, religions et caricatures. Le journal danois à l’origine du scandale des caricatures de Mahomet en 2005 est l’un de ses outils de travail. « L’idée, c’est de faire réfléchir les élèves, de les amener à porter un regard complexe avec objectivité, pas une posture extrémiste, à être dans la nuance, là où les médias qui les abreuvent d’informations et désinformation ne le sont pas », explique l’enseignante en poste dans un lycée professionnel après dix ans en ZEP.

À la Toussaint, la classe a débattu sur les différences entre ce qui relève de l’incitation à la haine et ce qui relève de la liberté d’expression. Quelques mois plus tard, elle découvre avec effroi le sort réservé aux dessinateurs du journal satirique. « Grâce à ce cours que j’ai initié, les débats sur "je suis Charlie", "je ne suis pas Charlie", ont été très sereins. On aurait dû être Charlie bien avant, y compris l’éducation nationale qui enseigne Rabelais pas pour son irrévérence mais pour son humanisme seulement », dit celle qui est tombée dans les bras de ses élèves tant l’émotion était forte au lendemain des attentats. Elle a même reçu des messages d’anciens élèves réconfortants : « Bonsoir Madame, c’est bête, mais vous êtes la première personne à qui je pense en voyant ce qui se passe en France. Merci pour votre cours. »

« Pour avoir un dialogue serein, il aurait fallu qu’en amont, des problèmes soient réglés », estime en écho Zouhir. « À quel moment est-on français ? Quand est-ce qu’on va régler les problèmes de ces quartiers ? Nous sommes dans un quartier où les élèves n’ont pas l’impression d’être dans la République. Ils ont le sentiment que lorsque la République vient les voir, c’est pour les punir. C’est la police, l’école… L’école ne sait pas répondre à leurs attentes », constate-t-il.

Beaucoup d’enseignants sentent que les attentats qui viennent d’avoir lieu interrogent aussi, en creux, les failles du système scolaire. Élisabeth, à Marseille, se dit « lessivée ». « Les frères Kouachi, en un certain sens, je les connais bien, ils auraient pu être mes élèves. C’est ça le plus dur. De penser qu’ils sont passés par l’école, qu’ils ont dû avoir – forcément – des profs bien, tolérants, sympas et que ça n’a rien changé. C’est insupportable. »

Sommer les enseignants de jouer les auxiliaires de police en leur demandant de détecter les éléments en cours de radicalisation dans leurs classes (lire ici notre article) leur paraît vain. Zouhir l’assure : « On ne verra pas venir ceux qui vont basculer dans la haine. J’ai un ancien élève qui est allé en Syrie. C’était un garçon pas pratiquant, juste un peu paumé, sportif. Rien n’annonçait ce qu’il allait devenir. » Il estime en revanche que l’école a encore beaucoup de chemin à faire pour répondre aux élèves de ces quartiers relégués. « Quand je regarde mes élèves, je me demande si en étant le nez dans nos programmes, nos emplois du temps, tout ce quotidien, on n'est pas en train de se voiler la face sur les vrais problèmes », s’interroge-t-il encore.

« Il faut aussi que l’éducation nationale accepte de se poser des questions douloureuses. Et répondent à ces élèves qui ne sentent pas qu’ils ont une place en France. Avec ce qui vient de se passer, j’ai un espoir que cela change », affirme Élisabeth. S’il a conscience qu’admettre cette réalité est très difficile pour l’institution scolaire et les principes républicains, Zouhir assure que dans son établissement bien des élèves « sont en opposition avec les enseignants qui représentent la France qui est (à leurs yeux) l’ennemie des musulmans », et constate aussi un fossé culturel entre la majorité des enseignants qui ignorent tout de l’islam mais aussi du fonctionnement des quartiers.

« Il faut aussi comprendre un peu le fonctionnement de ces élèves quand on enseigne ici. L’islam est important pour beaucoup mais quand je dis à un élève : “Ta coupe de cheveux, elle est pas conforme à l’islam, tu le sais, mais t’es bien content d’avoir cette liberté”, ça leur parle. Sur le sentiment d’être français ou non, je sais aussi quoi leur répondre. Je sais que quand ils retournent dans leur pays d’origine, ils se font appeler les vacanciers. J’ai vécu leurs interrogations, je les comprends », poursuit cet enseignant.

« Ces événements, pour tragiques qu’ils soient, bien sûr, nous obligent à sortir de nos rôles habituels et à nous confronter à des problèmes qu’on traîne en fait depuis très longtemps. C’est peut-être une aubaine », assure de son côté Benjamin. « C’est un long travail qui commence. On ne va pas régler toutes les questions soulevées en quelques jours. »

Re: Actu éducation et formation

16 Jan 2015, 15:49

gaby a écrit:John, j'ai l'impression que tu prends les élèves pour des demeurés. Ou sinon que tu crois encore aux méthodes ancestrales du siècle précédent.

Je ne pense pas non plus qu'on puisse ouvrir le débat sur tout et n'importe quoi mais le dialogue est, àma, le meilleur moyen pour tirer quelque chose d'un individu. Si on veut qu'il campe sur ses positions, lui rentrer dans le lard ou se monter hermétique à tout échange est la meilleure solution.
On le voit bien ici sur le cas Gignac. Si on avance à rien et qu'on tourne en rond depuis 5 ans, c'est justement parce qu'on est dans une guerre de tranchées où degun n'est ouvert à l'échange. Chacun y va de son avis, ne dialogue pas avec l'autre, tout le monde se renferme et on produit rien de bien prolifique.


C'est le même cas de figure avec les élèves. Et encore plus j'ai envie de dire. Pour qu'un enfant capte quelque chose, faut l'amener sur le chemin de la réflexion et lui apporter des arguments, à la fois solides mais aussi nuancés puisque rien n'est tout blanc et très peu n'est tout noir.
C'est fini l'époque de l'autocratie où le prof pouvait imposer sa façon de penser sans que personne ne bronche et que tout le monde acquiesce bêtement. Aujourd'hui, grâce ou à cause d'internet, les gamins sont constamment submergés d'informations. De fait, très tôt, ils perdent leur candeur et se posent de vraies questions sur le monde qui les entoure. Et, ils ont besoin de réponse à ces questions. Evidemment.

Sauf que s'ils n'en ont pas, si on ne les invite pas à réfléchir et qu'on leur refuse l'instruction qu'ils attendent par ta tolérance 0, c'est le meilleur moyen pour qu'ils se réfugient derrières des idées extrémistes qui, elle, balayent rapidement les doutes qui les hantent.



Les élèves sont des enfants, je les prends comme tel. Libre à chacun d'éduquer ses mômes comme il le souhaite. Sauf que dans une classe l'enseignant a autorité sur eux. il n'est donc pas l'égal de ses élèves.

On ne peut pas attendre des enfants qu'ils aient un comportement ou une maturité d'adultes. Pensez-vous franchement que les pseudo-raisonnements que les élèves sortent soient le fruit de leur esprit ? Non, ce sont en très écrasante majorité les répliques d'un raisonnement tenu à la maison ou entendu quelque part. Quand un môme de 10 ans te sort que c'est bien fait pour les dessinateurs de Charlie, je ne pense pas que ce soit la conséquence d'un raisonnement du gamin...

Les idées extrémistes n'ont pas besoin de débat et ne s'implantent pas par pédagogie molle...

Re: Actu éducation et formation

16 Jan 2015, 16:02

peezee a écrit:Je dirais mm que quoi qu'on découvre par la suite, le prof est l'adulte le gars responsable il doit s'élever au-dessus des élèves c'est LUI qui doit avoir le recul nécessaire pour éviter d'en arriver à sortir un "mais zyva va chercher ta kalachnikov toi!" à un gamin de 13 ans.

Si les profs se rabaissent à ce niveau d'invective au lieu au contraire d'élever le débat, on est mal barrés. Ce sera pas facile et visiblement certains/beaucoup de/l'ensemble des profs sont pas formés pour supporter cette responsabilité.



Entièrement d'accord avec passage. L'adulte doit se placer au-dessus de l'émotivité et de la tentation de l'immédiateté.
Un prof est un éducateur, quoiqu'il en pense.
Extrait de la circulaire de 1997 qui expose les missions de l'enseignant : "Le professeur exerce son métier dans des établissements secondaires aux caractéristiques variables selon le public accueilli, l'implantation, la taille et les formations offertes. Sa mission est tout à la fois d'instruire les jeunes qui lui sont confiés, de contribuer à leur éducation et de les former en vue de leur insertion sociale et professionnelle."
Alors les missions des enseignants ne s'arrête pas à leur matière.
Un professeur qui balance sans discours préalable des caricatures de Mahomet à des élèves supposés hostiles n'a rien compris à la prise de distance nécessaire pour enseigner.

John a écrit:
Les élèves sont des enfants, je les prends comme tel. Libre à chacun d'éduquer ses mômes comme il le souhaite. Sauf que dans une classe l'enseignant a autorité sur eux. il n'est donc pas l'égal de ses élèves.



Tout à fait. Dans une relation éducative, il existe une nécessaire dissymétrie entre l'apprenant et le formateur.
Toutefois, il ne s'agit pas de nier la personne, citoyen en devenir.

Re: Actu éducation et formation

16 Jan 2015, 16:18

Un enfant n'est donc pas capable de pensé par lui même, incapable de manipulé un adulte, incapable de réfléchir par soi même et n'est qu'un réceptacle qui doit écouter la bonne parole de l'enseignant et vomir les connaissances tel un singe de l'espace, je le note et je ne pensais pas que cela été envisageable dans la bouche d'un enseignant.
Puis c'est vrai que cela ne marque pas un enfant de voir quelqu'un qui lui ressemble à 20 heures mort dans les bras de sa mère et que cela ne lui fait pas monté une sentiment d'injustice....
Bref c'est pas gagné....

Re: Actu éducation et formation

16 Jan 2015, 16:21

John a écrit:
iamaseb a écrit:Les élèves ont aussi des choses à nous apprendre, leur innocence,

Ah ouais, quand même. de l'angélisme à ce point.... :shock:


Mais qu'est-ce que tu racontes ?

Angélisme de quoi ? Je précise bien, que dans des cas, oui, des élèves peuvent nous apprendre des choses, de part notamment leur perception des choses. Toi, tu réfutes de façon radicale cette idée. C'est toi qui angélises les adultes. Ou alors tu dénigres les adolescents.




aristote2 a écrit:Tout à fait. Dans une relation éducative, il existe une nécessaire dissymétrie entre l'apprenant et le formateur.
Toutefois, il ne s'agit pas de nier la personne, citoyen en devenir.


Bien dit ;)

Re: Actu éducation et formation

16 Jan 2015, 16:26

iamaseb a écrit:Mais qu'est-ce que tu racontes ?

Angélisme de quoi ? Je précise bien, que dans des cas, oui, des élèves peuvent nous apprendre des choses, de part notamment leur perception des choses. Toi, tu réfutes de façon radicale cette idée. C'est toi qui angélises les adultes. Ou alors tu dénigres les adolescents.

Je dis que c'est de la pure branlette intellectuelle si tu préfères alors.

Re: Actu éducation et formation

16 Jan 2015, 16:32

John a écrit:
iamaseb a écrit:Mais qu'est-ce que tu racontes ?

Angélisme de quoi ? Je précise bien, que dans des cas, oui, des élèves peuvent nous apprendre des choses, de part notamment leur perception des choses. Toi, tu réfutes de façon radicale cette idée. C'est toi qui angélises les adultes. Ou alors tu dénigres les adolescents.

Je dis que c'est de la pure branlette intellectuelle si tu préfères alors.


Ok.

Re: Actu éducation et formation

16 Jan 2015, 16:35

John a écrit:
iamaseb a écrit:Mais qu'est-ce que tu racontes ?

Angélisme de quoi ? Je précise bien, que dans des cas, oui, des élèves peuvent nous apprendre des choses, de part notamment leur perception des choses. Toi, tu réfutes de façon radicale cette idée. C'est toi qui angélises les adultes. Ou alors tu dénigres les adolescents.

Je dis que c'est de la pure branlette intellectuelle si tu préfères alors.


Si je comprends bien, tu confonds autorité et autoritarisme alors.
L'autorité permet le dialogue et aussi le fait que tu changes ta pédagogie en fonction des échanges avec les élèves.
L'autoritarisme, en classe, ne fait pas progresser un élève. Ce dernier ne fait qu'engranger des connaissances.

Je sais, j'ai caricaturé ton propos. :wink:
Répondre