Les Grandes Ecoles ne recrutent pas niveau bac en général et ne sont donc pas concernées par Parcoursup. Pour intégrer une telle école, il faut le plus souvent passer un concours à niveau bac + 2 ou bac + 3 (prépa ou fac). On peut aussi y rentrer sur dossier, mais après une solide formation au minimum bac + 3.
Pour prendre un exemple, l'Ecole Polytechnique recrute en grande majorité en classe préparatoire à bac + 2 et ses étudiants, parmi les plus brillants du pays, sont rémunérés. Depuis peu, elle propose aussi une formation de
bachelor, payante et chère. Ceux qui la suivent ne sortent pas polytechniciens...
Parcoursup ne concerne que les recrutements niveau bac. Parmi les formations concernées, certaines sont sélectives par nature (les classes préparatoires, médecine notamment, encore qu'il y ait des prépas de niveau très variable, certaines universités privées), certaines le sont par le simple ratio offre / demande (STAPS est bien connue pour ça), d'autres ne le sont pas trop (université publique).
Je ne suis en aucun cas spécialiste des formations du supérieur et je ne peux pas trop parler de manière générale, mais je sais comment est constitué un dossier parcoursup parce que j'en examine chaque année quelques centaines. Il n'y a pas de logiciel derrière la présentation des dossiers ; le logiciel de parcoursup sert à répartir les candidats après évaluation classante des dossiers par les formations demandées par les candidats.
Comme le nombre de vœux est limité, quoique assez élevé, il est important de faire des vœux de sécurité. Les bons dossiers qui se retrouvent sans rien sont des dossiers surévalués par les candidats qui les présentent et qui, ne doutant de rien, ne demandent que des formations d'excellence parce qu'ils ont 17 de moyenne générale. Ou des candidats n'ayant présenté que des formations en grande tension. Ainsi, on peut être recalé en STAPS avec 18 de moyenne si l'on n'a pas de dossier sportif valable à côté.
Comme les formations reçoivent énormément de dossiers et que ceux-ci sont délicats à évaluer (en partie pour les raisons que tu mentionnes,
320cds), il peut y avoir un prétraitement automatique à la louche écartant les dossiers inadéquats par la formation suivie dans le secondaire ou le niveau des notes. En prépa, tous les dossiers raisonnables sont examinés. Et l'on tient compte évidemment des notes de l'élève pendant l'année de terminale, de celles des épreuves du bac dont on dispose, des appréciations des profs, du classement de l'élève dans sa classe et, si possible, du bahut dont il est originaire. Pour l'instant, on dispose en général de toutes ces infos, auxquelles s'ajoutent par matière la plus basse note, la plus haute et la moyenne de la classe, ainsi qu'une évaluation du niveau général de la classe. Ces infos sont fondamentales. J'ai vu des élèves situés au milieu d'une classe moyenne avec 18/20. Si le dossier ne vient pas de Louis-le-Grand, je ne prends pas...
des parents informés commencent à enlever leurs enfants après la seconde des lycées "exigeants"/"elite" pour les mettre dans des publics lambdas, afin qu'ils aient mécaniquement de meilleures notes et donc de meilleurs possibilitées post bac via parcours sup.
Je ne sais pas si cette stratégie est pertinente pour envoyer le gosse en fac, mais je la juge suicidaire pour une classe préparatoire. Ca ne changera pas le recrutement pour les raisons expliquées dans le paragraphe précédent, mais vu le mur qu'il va se prendre en première année, c'est augmenter de manière importante le risque qu'il s'y noie.
"La société de surconsommation, fruit d'un capitalisme dérégulé, relève d'une logique compulsionnelle dénuée de réflexion, qui croit que le maximum est l'optimum et l'addiction, la plénitude." Cynthia Fleury