Actu éducation et formation

On est d’accord. Je parle des mathématiques comme je pourrais parler de l’anglais ou de la philosophie pour ce qui est de la rémunération. Hormis la caste des chaires supérieures, les profs sont mal payés (ça, c’est juste une attaque personnelle ). Et plus sérieusement, il faudra qu’on m’explique l’intérêt de garder l’agrégation, statut devenu anachronique mais qui permet une rémunération « normale » à mon sens pour un enseignant.

En passant, pour atteindre 2000€ net, un enseignant certifié doit attendre l’échelon 8. Je ne compte pas les indemnités et les heures supplémentaires pour ceux qui en ont.

De ce que j'ai vu, la proportionnalité est étudiée au collège plusieurs fois, les simplifications de fractions sont traitées aussi. Taper "proportionnalité collège" dans un moteur de recherche donne une idée.

Bien entendu. Programme de cycle 4 (normalement en 5e). Mais même en 4e, voire 3e, les élèves ne savent pas faire un rapport de proportionnalité (chez moi pour calculer une échelle etc.).

aristote2, on a déjà eu cet échange, mais les "meilleurs bac + 5 en maths" sont agrégés et commencent à 2108 € brut mensuels. Les certifiés, qui sont la majorité, mais pas les plus diplômés, commencent à 1828 € brut.

L'égalitarisme de l'Education Nationale, que je soutiens en l'occurrence, fait que les rémunérations ne dépendent pas de la matière enseignée et, de ce fait, ne tiennent pas compte de l'offre et de la demande. J'avais vu passer une information comme quoi la moitié des reçus au nouveau Capes d'informatique (en attendant la première agrégation cette année) n'avaient pas eu de poste, soit qu'on ne leur en ait pas trouvé, soit qu'ils aient préféré rejoindre le privé (je ne parle pas de l'enseignement privé) pour des raisons salariales évidentes. Pour le coup, je ne vois pas trop de solution au problème.

En IDF, c'est pas jouable. Un mec qui a un vague bac+2 en informatique, c'est minimum 2700€ brut, en quasi début de carrière.
Il y a le prestige, certains vont dire les vacances, mais c'est ridicule ces rémunérations pour des profs de maths agrégés.

En bac +5, il faut faire n'importe quelle école d'ingé ou de commerce plutôt que la fac de maths et lutter pour l'Agreg (qui parait de ma fenêtre un vrai challenge) si on regarde l'aspect financier.

2108X12 => 25K€ brut annuel quand les autres en IDF vont commencer à minima à 35 voir 40. Il y a 21 ans, j'ai commencé à 220KF soit 33.5 K€. Il y a 21 ans !

Ma femme est contractuelle comme instit', bac+5, 20 ans d'expérience, elle est à 1500€ brut. C'est ridicule. Personne en IDF à bac+5 prendra ça, sauf si le conjoint gagne bien sa vie. C'est le cas dans son école. Que des femmes à part 1 mec, quasiment que des reconversions, avec un conjoint qui gagne bien sa vie.
Une personne seule, même si elle a la vocation, ne partira pas là dedans, en tout cas en IDF.
D'ailleurs, on voit les taux de réussite selon les académies (qui n'est pas un niveau mais un classement entre le nombre de candidats et le nombre de place) :
En Corse, il y a 14 places, 122 personnes ont passé le concours (chiffre 2017). 11%
A Montpellier, 435 places, 1442 candidats => 30%
Aix Marseille : 37%
Nantes : 25%
Cela peut monter à 40/45 % dans des régions genre Orléans.
Académie de Versailles ? 78%

Pourquoi ? Personne ne veut se faire chier à préparer un concours pour payer une fortune de loyer dans la région, se taper des bouchons monstres, se retrouver parfois dans des écoles de quartiers/ville très compliqué, pour un SMIC+.

Quand on sait ça, on a tendance à être un peu plus aimable et compréhensif pour les instits, surtout en IDF.

By the way, en regardant les chiffres officiels, seulement entre 30 et 40% des inscrits se présentent à l'examen.

Non mais c'est clair. Surtout qu'avec tous les CFA, le CNED, la CCI et les centres de formation indépendants, on peut enseigner en toute liberté sans passer les concours de l'EN.

Ceci évite d'être parachuté à l'autre bout de la France. On se retrouve avec des publics bien moins compliqués que les collégiens/lycéens, en effectif moindre et avec la possibilité de faire des heures +++, il faut être sacrément motivé pour passer le CAPES ou le CRPE.

Je n'y vois absolument aucun avantage par rapport à mon statut. Aucun.

Un statut de fonctionnaire, donc une certaine sécurité de l'emploi.

320cds, c'est en effet l'avantage qu'on pourrait y trouver. Mais bon...la sécurité de l'emploi n'est plus tellement un impératif pour les générations Y et Z (post-années 80).

La quête est ailleurs. Et c'est vrai que sur le papier, à part se sentir investi d'une mission divine, j'ai du mal à comprendre ce qui peut encore motiver à passer les concours EN.

Je sais pas quel était le métier de ta femme avant sa reconversion, mais elle pourrait pas enseigner dans les organismes citer ci-haut ?

Pour le moment, elle est instit dans le privée en contractuel. Elle a eu une expérience horrible dans le public en contractuel.
Dans le privé, il y a 2 soucis : 1) un contractuel gagne 500€ de moins qu'un titulaire par mois. 2) Selon le directeur de l'établissement, le côté religieux est plus ou moins mis en avant. Là ou elle est c'est à la limite (la bonne soeur qui vient en classe avec une vidéo créationniste).

Elle voulait (veut encore) passer le concours dans le public car c'est d'avantage ses valeurs, mais la réalité de cette administration avec des inspecteurs et conseillers pédagogiques en mode inquisiteurs perchés et méchants, cela l'a refroidit.

Elle se voit par contre toujours avec les gosses (primaire donc). Elle pourrait je pense donner des cours à un autre niveau (DEA gestion/éco et 20 ans d'expérience dans la gestion / finance) mais cela ne l'intéresse pas trop. Elle aime essayer d'avoir vraiment une influence positive sur les enfants, leur curiosité, leurs bases en français et maths.

Un statut de fonctionnaire, donc une certaine sécurité de l'emploi.

A sécurité de l'emploi, je préférerais le terme de sécurité d'un emploi, ce qui est loin d'être la même chose.
Si mon poste ferme demain, j'aurais la sécurité d'avoir un poste pourri auprès de gamins qui en ont rien à foutre à 300 km de mon lieu d'habitation. Bref, je serais aussi jouasse que l'ouvrier à qui on propose l'embauche en Roumanie.

Ne vous inquiétez pas, après les élections, une belle réforme s’annonce pour les fonctionnaires, en particulier pour les feignasses de l’éducation nationale, qui ne sera « nationale » que de nom. On se calquera toujours plus sur le monde de l’entreprise privée, sans en avoir la rémunération.

Les vacances en plus et des pressions en moins. Globalement sauf faute grave, tu ne seras jamais démis de tes fonctions, je parle hors personnel contractuel.

En sus on peut en toucher une sur la pertinence du CRPE comme préalable incontournable pour être instituteur titulaire. Je m'explique : loin de moi l'idée qu'il faille donner les rênes d'une classe primaire au premier quidam.

Simplement face à ces jeunes pousses qui vont se crétiniser au collège, est-il nécessaire que l'enseignant ait un bagage mathématiques, un bagage littéraire, si "exigeant" que celui demandé lors du concours ? À tout le moins, il sera question de divisions à 2 chiffres et de symétrie axiale en fin de CM2 ; ne devrait-on pas privilégier en premier lieu les compétences didactiques, d'une part, et les compétences managériales, d'autre part ?

Il y en a des palanquées qui restent sur le carreau alors qu'ils feraient d'excellents instituteurs ; ceci au profit de candidats peut-être moins à l'aise dans l'exercice, mais qui maîtrisent les équations à double inconnues sur le bout des doigts. Il y a une couille dans le potage, messieurs !

gaby, un enseignant doit pouvoir enseigner dans différents niveaux, il doit aussi savoir ce qui est fait "verticalement" càd avant les niveaux enseignés et après (c'est d'ailleurs ce qui est demandé aux concours). Ensuite il doit être capable de répondre à des problématiques supérieures en niveau selon les questions et attentes des élèves.
Après on peut discuter du niveau demandé aux concours par les inspecteurs et le ministère, mais un enseignant doit maîtriser les notions de la matière qu'il enseigne.

Ne vous inquiétez pas, après les élections, une belle réforme s’annonce pour les fonctionnaires, en particulier pour les feignasses de l’éducation nationale, qui ne sera « nationale » que de nom. On se calquera toujours plus sur le monde de l’entreprise privée, sans en avoir la rémunération.

Ouais je vois que Macron veut supprimer le statut de fonctionnaire pour les profs
Pensez vous que les enseignants actuels peuvent perdre leur statut ou ça ne concernerait que les futurs recrutés ?

Modifié en dernier par D-Dro le 15 Fév 2022, 19:25, modifié 1 fois.

Jester, je pense qu'à ce niveau là (élémentaire), il vaut mieux un très bon pédagogue, quand bien même il ne maîtrise pas tout, que Cédric Villani.

Quand on voit ce qu'il en reste une fois arrivé en post-bac, on peut se demander si on ferait pas mieux de placer le curseur ailleurs au CRPE.

:tire:

Ne vous inquiétez pas, après les élections, une belle réforme s’annonce pour les fonctionnaires, en particulier pour les feignasses de l’éducation nationale, qui ne sera « nationale » que de nom. On se calquera toujours plus sur le monde de l’entreprise privée, sans en avoir la rémunération.

Ouais je vois que Macron veut supprimer le statut de fonctionnaire pour les profs
Pensez vous que les enseignants actuels peuvent perdre leur statut ou ça ne concernerait que les futurs recrutés ?

On ne peut perdre ce statut, par contre, on peut bloquer toute évolution salariale de telle sorte qu'il soit finalement plus judicieux de signer pour un changement de statut.

gaby, soit, mais faut avoir les deux, c'est ce qui est demandé. Après en élementaire, tu as souvent des enseignants qui ne viennent pas de filière sciences, en tout cas par chez moi le curseur est carrément bien majoritaire vers des filières langues, et bonjour les déconstructions à faire par la suite à l'entrée en 6e (c'est notre boulot aussi mais parfois...).

:tire:

Ne vous inquiétez pas, après les élections, une belle réforme s’annonce pour les fonctionnaires, en particulier pour les feignasses de l’éducation nationale, qui ne sera « nationale » que de nom. On se calquera toujours plus sur le monde de l’entreprise privée, sans en avoir la rémunération.

Ouais je vois que Macron veut supprimer le statut de fonctionnaire pour les profs
Pensez vous que les enseignants actuels peuvent perdre leur statut ou ça ne concernerait que les futurs recrutés ?

On ne peut perdre ce statut, par contre, on peut bloquer toute évolution salariale de telle sorte qu'il soit finalement plus judicieux de signer pour un changement de statut.

Un simple décret et le statut saute. Aucun gouvernement n’a osé.

Jester, mouais, c'est de la branlette pour moi tout ça. Surtout qu'on demande les mêmes pré-requis à celui qui enseignera en CM2 qu'en petite section de maternelle.

On reste dans ce culte du savoir encyclopédique qui ferait la compétence. C'est un peu restrictif.

Jester, j'ai pris l'exemple des maths parce que j'ai l'exemple en tête d'une amie qui s'est fait recaler 3 fois parce qu'elle n'est pas douée en la matière.

Mais il en va de même pour le français. Quel intérêt de savoir analyser un corpus de Balzac pour ensuite au mieux corriger des rédactions sur les vacances à Palavas ? Je grossis à peine le trait. Aussi, il ne serait pas con de considérer que si le candidat n'a pas le niveau pour enseigner en fin de cycle (CM1, CM2), il peut tout à fait exceller dans les cycles 1 et 2 ?

On est sur un système archaïque où le savoir prime sur la compétence et les concours sur le terrain.

Car un enseignant n'est pas censé être bloqué dans un niveau de classe, tout simplement. Sinon ça voudrait dire qu'on classe les enseignants par leurs concours et le niveau max d'enseignement.
Or, actuellement tu en as deux celui pour le primaire et celui pour collège et lycée.