12 Aoû 2019, 10:20
JojoLaSaucisse a écrit:Je réagissais à la condescendance que je percevais dans les propos d’iamaseb, qui est « plutôt » de gauche, je n’ai pas dit que c’est un concept de gauche.
« Imposer cette vie à des femmes » c’est, à mon sens, de la branlette intellectuelle. À part les extrémistes religieux qu’il faut éradiquer et des exceptions qu’il faut combattre, je ne pense pas que le combat pour libérer la femme du carcan du ménage est une question en 2019.
Pour exagérer je dirais qu’une femme qui a l’impression de trop en faire a la magnifique possibilité de...divorcer. Et inversement.
D’autant que je répète que je ne vois pas en quoi les vies quotidiennes des couples est un sujet de société, au contraire des violences conjugales par exemple, ça c’est un sujet.
Enfin, qu’est-ce que ça peut foutre que dans un couple une femme ou un homme fasse plus malgré des situations pro égales ? En quoi ça vous concerne ?
12 Aoû 2019, 10:31
12 Aoû 2019, 10:31
12 Aoû 2019, 10:52
12 Aoû 2019, 11:05
12 Aoû 2019, 11:41
Jester a écrit:Chez les mammifères, dont l'Homme donc, c'est la femelle qui porte le petit et le met au monde. Ensuite c'est elle qui l'allaite et les proches, la famille, qui l'élève et le protègent jusqu'à ce qu'il deviennent capable de se débrouiller tout seul.
Nos ancêtres ne travaillaient pas, ne ramenaient pas d'argent, par contre les mâles allaient chasser pendant plusieurs jours, réalisaient la cueillette aussi, pour ramener de la nourriture à sa progéniture et à la mère allaitante.
Je dis juste ça non pas pour dire que les femmes doivent rester à la maison (je serai le premier à quitter mon boulot si ma femme gagnait suffisamment pour deux), mais que c'est dans nos gênes, dans notre "histoire" de mammifères le fait qu'il y ai un déséquilibre très important sur les rôles et comportements des deux sexes.
12 Aoû 2019, 12:12
12 Aoû 2019, 12:22
12 Aoû 2019, 12:24
12 Aoû 2019, 12:27
12 Aoû 2019, 12:28
Gastibelza a écrit:Les faits montrent très clairement une inégale répartition des tâches domestiques. Il n'y a strictement aucun équilibre. Et encore moins dans le monde du travail.
12 Aoû 2019, 12:32
12 Aoû 2019, 13:02
iamaseb a écrit:Jester, La cueillette, c’est du travail.
12 Aoû 2019, 13:18
12 Aoû 2019, 13:28
Rocca a écrit:Gastibelza a écrit:Les faits montrent très clairement une inégale répartition des tâches domestiques. Il n'y a strictement aucun équilibre. Et encore moins dans le monde du travail.
Je pense que l’inégalité commence d’abord par le foyer et se répercute ensuite au travail. Qui prend la plus part du temps le congé parental ? Qui le plus souvent fait la concession pour suivre le conjoint qui est muté? Qui prend un 80% pour s’occuper des gamins ?... là tu as les premières inégalités qui impactent au travail. Malheureusement la grossesse, Le congés maternité en moyenne deux fois dans la vie âge des âges ou tu évolues le plus, ça n’aide pas et ça on peut pas faire grand chose
12 Aoû 2019, 13:35
12 Aoû 2019, 14:15
12 Aoû 2019, 15:00
boodream a écrit:JojoLaSaucisse, tu dis, à juste titre, qu'il peut être condescendant de parler à la place des personnes concernées alors que nous ne sommes pas des femmes. Je suis entièrement d'accord. Ca manque d'avis féminins ici. Il ne me semble cependant pas que tu sois une femme non plus.
Que tu ne voies pas le problème ne signifie pas qu'aucune femme ne le voit. Et que toutes les femmes ne le dénoncent pas ne signifie pas qu'il n'existe absolument pas. En raisonnant par l'absurde, puisque les suffragettes étaient une minorité, il n'était pas nécessaire d'accorder le droit de vote aux femmes.
Par ailleurs, la charge mentale implique une contrainte. Personne ne dit qu'une femme au foyer ne peut jamais être épanouie.
12 Aoû 2019, 15:21
13 Aoû 2019, 11:11
boodream a écrit:Rob77, encore une fois, l'anglais, non genré, n'est pas parlé dans des sociétés où le sexisme n'existe pas.
-> Et donc ? En quoi cela invaliderait-il le fait que l'anglais est une langue dont la pratique semble (je ne la connais pas assez pour être définitif) moins sexiste que la nôtre ?
Que la langue soit sexiste est très difficilement contestable. Qu'il soit important que cela évolue me parait parfaitement évident également.
-> C'est dans ce sens que je pratique l'inclusif.
Qu'on fasse de ce combat un véhicule de démantèlement, cela me dérange.
-> Ce n'est pas MA démarche. Je pense qu'en narrant mes péripéties de l'année j'ai largement prouvé que j'agissais essentiellement (et en y mettant un poil en jeu ma santé) au service du social à l'intérieur duquel j'inclus également la lutte féministe.
N'y vois aucune forme d'agressivité à ton encontre, c'est justement parce que je partage, il me semble, une partie de tes convictions politiques, y compris concernant les discriminations, que je me permets de te répondre. Comme d'autres l'ont expliqué mieux que moi, il existe d'autres biais pour remettre en cause le sexisme latent. On peut par exemple bannir la règle de masculin qui l'emporte sur le féminin, cela fait sens.
-> Je ne prends pas ton message comme une attaque. Il est intéressant parce qu'il expose des arguments, c'est pour cela que je prends la peine de répondre. L'écriture inclusive n'est pas l'horizon ultime. Une langue non genrée où l'on remet en cause de la règle du masculin qui l'emporte sur le féminin me va très bien. Pas dit que cela plaise à la vénérable académie française...
On ne m'enlèvera pas de l'idée que pendant qu'à la Sorbonne, ou à Science Po, on adopte l'écriture inclusive tout en organisant des colloques sur les racisés, on ne s'interroge pas sur la reproduction sociale qui sévit dans ces écoles.
-> Je suis plutôt d'accord. Cela étant dit, je ne fréquente pas des masses les colloques sur les "racisé.e.s" et je ne pense pas que l'on puisse décemment me reprocher de ne pas m'interroger sur la reproduction sociale à laquelle participe l'école. Maintenant, dans un esprit un brin taquin, j'aimerais quand même rappeler que ce n'est pas moi qui ai ouvert ici ce colloque. Je préfèrerai nettement causer de la politique de classe de Saint Macron.
J'ai fait une école de journalisme, publique, réputée plus "sociale" que les autres. Nous étions deux enfants d'ouvriers. La réalité est là. Les profils issus de ce qu'on appelle (de manière raciste à mon sens) la "diversité" étaient des CSP++, pour la plupart aussi macronistes que les Young Leaders du MEDEF qui ont un poster de Rokaya Diallo dans leur chambre.
Parler, le plus tôt possible, de charge mentale, parce que moi le premier, et encore aujourd’hui, je suis coupable sur le sujet en tant qu'homme, me semble être pédagogiquement autrement plus utile qu'uberiser la langue. Même si j'entends fort bien que cela n'est évidemment pas ton objectif.
Le racisme, le sexisme, ou n'importe quelle discrimination, est induite par le manque de mixité: sexuelle, ethnique et sociale. Combattre cela, c'est selon moi détruire les cases et les cloisons, pas en créer une infinité.
-> Un féminisme qui oublie la lutte des classes, cela ne me va pas, de même que la lutte contre le racisme made in LREM. Je l'ai déjà dit, je mets le social au dessus de tout. Cela étant dit, le patriarcat a me semble-t-il (je ne suis pas assez documenté sur le sujet) une existence antérieure au capitalisme, ce qui doit lui donner un poids plus conséquent dans l'analyse et la lutte contre les formes d'oppression.
Ce progressisme qui discrimine me rend fou parce que le véhicule des inégalités subies, concrètes, est exactement cette discrimination et cette essentialisation a priori. Au lieu de dénoncer la discrimination qui ne considère pas l’être humain, on catégorise nous mêmes. Ca m'attriste très profondément.
-> Ce progressisme n'est pas le mien. Et je ne pense pas que l'écriture inclusive créée une catégorie.
Maintenant oui, on peut juger que c'est systémique et que "men are trash", "white are trash" etc.
Pour moi, c'est récupérer la rhétorique de classe marxiste et l'utiliser pour segmenter la société afin qu'elle ne sache ni ne souhaite plus opposer de résistance collective aux intérêts privés agacés par l’intérêt général (les Etats).
-> Quand des mouvements de lutte de ce type oublient la lutte des classes (Clinton qui fait de son sexe un argument de campagne, Obama qui utilise sa couleur de peau -> en cachant le fait que soient deux personnes issues de la bourgeoisie), ils deviennent des alliés de la domination capitaliste.
Mes petits cousins, "racisés", habitant en banlieue, défavorisés sur tous les plans, encore ados, sont capables de m'expliquer qu'il y a trop d'impots en France. Qu'est ce que tu veux faire? Le Marché a gagné. L'aliénation est volontaire. Et même le progressisme déclaré nourrit le Marché.
-> Pas d'accord. L'aliénation n'est pas volontaire, elle est le résultat d'une construction sociale intégrée dans la dialectique capital/travail. Tes cousins sont abreuvés de discours issus de l'idéologie dominante qui possède les principaux canaux de communication. Le marché à l'heure actuelle a gagné. Mais une victoire ne peut jamais être définitive.
-> Le syndicalisme a conscientisé mon père. L'université et la rencontre que j'y ai faite de Bourdieu m'a amené à me conscientiser. Les luttes auxquelles j'ai participées également et tout particulièrement la dernière. Cela est le résultat de déterminations qui nous échappent, mais quand on en prend conscience, il est plus aisé de lutter contre elles.
On perdra de nombreuses luttes contre le marché, mais il n'est pas dit que l'on soit toujours vaincu. Rien n'est fini et définitif.
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