peezee a écrit:Valable uniquement à l'Ecole publique je suppose, le privé ayant ses propres règles ?
Ou alors c'est pour tlm pareil ?
Pour tout le monde pareil, en théorie.
Après, les bahuts publics et privés ont des stratégies pour ne pas faire baisser leurs taux de réussite : ils orientent les élèves de seconde les moins performants vers des filières qu'ils ne proposent pas.
fourcroy a écrit:aristote2, c'est dans la lignée de ce qui se fait déjà. La limitation du redoublement est une politique qui s'étend. Cela dit, je ne suis pas convaincu qu'un élève qui se traîne des lacunes fondamentales (français, maths, méthode, expression, raisonnement...) accumulées depuis le primaire profite tant que ça d'un redoublement en seconde.
Vi. Mais on fait quoi ?
Le primaire fait mal son boulot car les profs des écoles ne peuvent individualiser les parcours.
Dans certains systèmes éducatifs performants, on permet aux élèves en difficulté d'effectuer un niveau scolaire d'une matière en 2 ans si besoin. M'enfin, c'est impossible en France car cela signifierait une redéfinition des temps scolaires et des tâches des enseignants.
Pour l'anecdote, cette année, on a eu un élève qui est arrivé en seconde avec niveau catastrophique.
Evidemment, il foutait le bordel. Il avait une aura négative sur sa classe, entrainant quelques élèves dans son sillage.
Du coup, commission éducative en janvier (pas avant car la mère ne pouvait pas venir, et n'est pas venue le jour dit).
Je consulte alors son dossier scolaire : depuis la maternelle, il est en difficulté à l'école. RASED (refusé dans un premier temps par la famille puis accepté 6 mois plus tard), aide psychologique sont mis à contribution.
CM1, la prof des écoles demandent à ce que l'élève passe les tests pour intégrer la SEGPA en 6ème. Nouveau refus de la famille.
Il entre en 6ème et passent les années sans redoublement jusqu'à la 3ème. Il met un waï, des sanctions qu'on ne compte plus (d'ailleurs faute du collège : je n'aurais jamais dû voir les sanctions des premières années de collège). Pas de commission éducative, ni conseil de discipline malgré les faits reprochés (dont violence).
Le conseil de classe invalide un passage vers la classe de seconde, vu que l'élève a environ 7,5 de moyenne sur l'année. La famille fait appel et gagne car met en avant l'état de santé du beau-père (qui est décédé en juillet).
Tout ça pour arriver en seconde sans réel projet, sans perspective et, surtout, avec un niveau catastrophique.
Je vous ai passé les détails des rencontres parfois houleuses avec la mère.
Résultat, à la suite d'un énième incident, conseil de discipline et élève exclu. On refile le bébé à un autre lycée.
Au delà de l'anecdote, les ravages d'un passage automatique vers les niveaux supérieurs : on laisse croire aux gens qu'ils ont le niveau mais rien est mis en place pour pallier les difficultés des plus faibles (idem pour les élèves redoublants : rien n'est mis en place car on doit estimer que refaire une année suffit).
Aussi, ce que craignent légitimement les enseignants, c'est l'accélération de l'abaissement du niveau des baccalauréats technologiques. En effet, l'institution scolaire ne laissera pas une chute de la réussite au bac.