Johan Petro ne regrette rien de sa vie outre-Atlantique. Au cours de 8 saisons jalonnées de succès et de déceptions, le pivot international a vécu son rêve de gamin en grand, tout en ayant connaissance des critiques suscitées par son choix.
Que vous inspire votre carrière en NBA : de la satisfaction ? Des regrets ? De la frustration ?
Un peu des trois. Satisfaction puisque j'ai réussi à atteindre un rêve qui était d'y jouer. J'ai réussi à y rester 8 ans. Après c'est vrai qu'il y a eu des frustrations. Beaucoup de déceptions aussi par rapport à ce que j'ai pu accomplir personnellement et comment certaines saisons ont été un petit peu gâchées.
La NBA était-elle fidèle à ce dont vous rêviez ?
Carrément même si avant d'y aller, je n'avais pas une très grosse connaissance de ce qu'était la NBA. Tout était un peu au-dessus de ce à quoi je m'attendais. Au niveau de la qualité de vie, du jeu et tout ce qui est autour de la NBA. Quand tu y es, tu ne t'en rends pas forcément compte, surtout que j'étais jeune. Mais une fois que tu en ressors, tu te rends vraiment compte de ce que tu as vécu. La NBA, c'est le summum du basket. Ils font tout pour que tout soit en place pour le joueur, sa progression…
Qu'est-ce qui vous a le plus impressionné ?
Plein de choses. Mais sans doute les joueurs, le talent. C'est vraiment une ligue de joueurs. A chaque poste, tu as trois-quatre joueurs qui sont vraiment à des niveaux exceptionnels. (...)
Quel est votre meilleur souvenir en NBA ?
Il y en a tellement… J'ai envie de dire mes premiers play-offs. C'était lors de ma quatrième année à Denver. On va jusqu'en finale de Conférence, on mène 2-1 et on perd contre Los Angeles qui gagne au final contre Orlando. Ça reste mon meilleur souvenir et mon plus grand regret. (...)
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Vous êtes vous fait aider mentalement ?
Je ne me suis jamais fait aider mais j'ai essayé de suivre des exemples. J'ai écouté ce que les vétérans et les coaches disaient. En NBA, il y a beaucoup de coaches qui sont là pour travailler avec les rookies, les joueurs qui ne jouent pas beaucoup. Cela aurait été facile de partir en vrille. Tu ne joues pas, tu es toujours dans de belles villes, tu as un entraînement de trois heures, après tu as le reste de la journée. Tu peux te déconnecter très vite. Mais j'ai trouvé le moyen et la force mentale de rester cadré, de rester dans cet univers qu'est la NBA. (...)
Aujourd'hui encore, vous n'avez qu'une envie, c'est de retourner en NBA ? Ah oui ! Qu'une envie c'est d'y retourner tout en restant disponibles à d'autres possibilités.
Existe-t-il une chance de vous voir rester à Limoges ?
Mon avenir à Limoges dépend principalement de nos résultats sportifs. Il faut au moins une Coupe d'Europe. Pour moi, deux matches par semaine, c'est le minimum. Rester toute une semaine sans jouer, c'est vraiment trop long. Aujourd'hui, le salaire n'est plus ma priorité. Dans ma situation, jouer est primordial. Si j'ai deux équipes qui s'intéressent à moi, une en France et une à l'étranger, qui jouent toutes les deux une Coupe d'Europe, je pense que je privilégierai l'équipe française. Après, je dis ça mais on ne sait jamais de quoi demain est fait. Ce sera ça ou la NBA.
« En NBA tu touches des millions. Tu es riche. Une fois que tu as goûté à ce style de vie, c'est dur de le diminuer »