Information
Le championnat nord-américain de basketball professionnel vient de reprendre. Son caractère spectaculaire qui ne se dément pas s’accompagne d’un développement économique exponentiel. Sa star actuelle, LeBron James, en témoigne tout particulièrement.
Le très spectaculaire championnat nord-américain de basketball professionnel vient de reprendre –les matchs s’enchaînent tous les jours, huit rencontres étant notamment prévues ce mardi et douze autres mercredi– dans un contexte économique tout aussi flamboyant.
Avant même sa reprise, la National Basketball Association (NBA), qui gère la compétition et ses droits, avait d’ailleurs reconduit par avance, à la mi-octobre, ses accords de diffusion télévisuelle à compter de la saison 2016-2017 pour neuf ans moyennant la somme totale et sans précédent de 24 milliards de dollars, soit une moyenne de 2,66 milliards par saison. Un montant en augmentation de 186 % par rapport au contrat actuel ! Une manne dont les joueurs vont bien entendu profiter… Mais les deux groupes diffuseurs, Disney (avec ABC et ESPN) et Turner Broadcasting (avec TNT) ne manquent d’arguments pour casser leur tirelire respective.
La défragmentation du monde de la télévision avec les nouveaux canaux de diffusion sur Internet fait en effet du sport un produit toujours plus exclusif, d’où le renchérissement des droits TV. En outre, et cela renvoie l’air de rien au point précédent, ABC et ESPN ont convenu de lancer avec la NBA une chaîne numérique à vocation mondiale. Un projet qui témoigne de l’internationalisation toujours plus grande du championnat de basket professionnel nord-américain, aujourd’hui diffusé dans plus de 200 pays, et de facto de sa croissance économique exponentielle.
« Basket-spectacle »
En l’espace de trente ans, la NBA a en effet connu une envolée de ses recettes passées d’un cumul pour l’ensemble des équipes de 118 millions de dollars lors de la saison 1982-1983 à 4,56 milliards lors de la saison 2012-2013. Cette croissance, certes alimentée par « l’explosion » des droits TV, repose d’abord sur un « basket-spectacle » qui séduit même les non avertis (avec des stars – entre autres, les « Magic » Earvin Jonhson et « Airness » Michael Jordan autrefois, LeBron James et Kobe Bryant aujourd’hui –), mais aussi, plus récemment, sur la modernisation des infrastructures.
La richesse des New Yorks Knicks, l’équipe de NBA la mieux valorisée selon « Forbes » avec une valeur de 1,4 milliard de dollars – dernier classement diffusé au début de l’année–, s’explique notamment par la rénovation de son enceinte, le célèbre Madison Square Garden, pour 1 milliard de dollars. Ce même classement « Forbes » montrait aussi que trois des trente franchises de la NBA ont désormais une valeur d’au moins 1 milliard de dollars, les Knicks donc, mais aussi les Los Angeles Lakers (1,35 milliard) et les Chicago Bulls (1 milliard). En hausse annuelle de 24%, la valorisation des 30 équipes atteignait en moyenne 634 millions. On peut d’ailleurs s’attendre à un nouveau bond en avant au vu des dernières cessions de franchise. Ainsi, Steve Ballmer, l’ancien patron de Microsoft, a repris, courant août, les Los Angeles Clippers pour 2 milliards de dollars que leur ex-propriétaire, David Sterling, contraint à revendre l’équipe pour cause de propos racistes, avait achetés pour… 12,5 millions en 1981.
Montée en puissance
Pour autant, les grosses écuries de la NBA ne sont toutefois pas encore de nature à rivaliser avec les grands européens du football. Selon « Forbes », le podium des clubs sportifs les mieux valorisés reste occupé par le Real Madrid (3,44 milliards de dollars), le FC Barcelone (3,2 milliards) et Manchester United (2,81 milliards), les New York Knicks n’étant qu’au treizième rang sur la scène mondiale.
Mais, la montée en puissance de l’économie de la NBA est indéniable. Le retour de LeBron James dans son club historique des Cavaliers de Cleveland, après avoir fait les beaux jours des Miami Heat – avec deux titres de champion de la NBA – est d’ailleurs bien plus que la sensation sportive de cette saison 2014-2015. L’agence de presse financière Bloomberg a en effet estimé les retombées de son retour à 215 millions de dollars par an, soit dix fois son salaire annuel (21 millions) de son contrat conclu pour deux saisons. Au-delà des recettes de son club, LeBron James, considéré comme le meilleur joueur de la NBA depuis 2009, serait une véritable locomotive pour l’économie locale et son Ohio natale. Ce qui justifierait davantage encore ses surnoms de « The King » voire de « The Chosen One » (« L’élu »).]