par Remind » 24 Juin 2022, 11:47
Vous comparez à l'instant T tout en vous projetant sur une nouvelle règlementation qui interviendra dans 10 ans.
Vos référentiels ne sont pas comparables.
En 2035, l'écart de prix entre un véhicule thermique et un véhicule électrique ne sera plus le même que celui qui est en vigueur aujourd'hui. Plusieurs critères expliquent cette évolution:
- En 2035, les investissements massifs réalisés ces dernières années par les constructeurs pour se doter des moyens de fabrication des voiture électrique seront absorbés, et des économies d'échelle auront été réalisés. Les marges des OEM vont de facto diminuer sur ces véhicules et pourront absorber la hausse des matières premières nécessaires à leur fabrication. En gros, les prix augmenteront mais beaucoup moins que les prix des véhicules hybrides ou thermiques, ce que j'expliquerai dans mon troisième critère.
- Par ailleurs, tous les constructeurs travaillent à déployer de nouvelles architectures électroniques centralisées qui seront en vigueur en 2026/2027. Ces architectures centralisées (sortent de gros PC sécurisés) permettront de déployer de nouveaux services et fonctionnalités à la demande, certaines règlementaires permettant d'augmenter la valeur résiduelle du véhicule ou de la déprécier beaucoup moins vite qu'actuellement.
- Les nouvelles règlementations qui fleurissent actuellement tous les 6 mois (les normes moteurs EURO7/CAFE, ISA, Cyber, RVC et j'en passe) ont considérablement augmenté le coût de fabrication des véhicules, demandant aux constructeurs d'adapter leur roadmap technologique en permanence et pour la plupart d'entre elles (les normes) nécessitant de connecter les véhicules, ce que sont déja les véhicules électriques quasi en totalité.
Résultat: en 2035, je ne sais pas s'il existera encore un véhicule non-électrique qui ne sera pas connecté et muni des dernières innovations en place pour être homologable par les autorités (l'UTAC en France). Cette connectivité amène en plus des nouvelles contraintes règlementaires cyber (comme par le passé dans les avions) qui coûtent un bras aux constructeurs. Mécaniquement, cet enrichissement des véhicules thermique viendra diminuer l'écart avec les électriques qui sont en partie déjà dotés de ces innovations et contraintes réglementaires.