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Fennec a écrit:Rennes c'est quand même le summum de la lose.
Je pense que l'univers se venge du fait que Pinault ait le droit de se taper Salma Hayek.
« Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Le basket en ce temps-là accrochait ses coupes jusque sous nos fenêtres… »
Oui, les moins de 20 ans n’ont pas connu ce basket français dominateur sur le plan européen. Il y a eu d’abord des Coupes Korac, puis une Coupe des Coupes dans les années 80, et enfin la plus belle, la Coupe des champions. C’était en 1993, le 15 avril exactement. Ce soir-là, en prime time devant des millions de Français, le CSP Limoges devenait le premier club français, tous sports collectifs confondus, à être champion d’Europe. A Athènes, et face au Trévise de Toni Kukoc, après avoir éliminé le Real Madrid d’Arvydas Sabonis. C’est dire la portée de l’exploit à l’époque. C’est comme si le PSG, en foot, était champion d’Europe après avoir éliminé coup sur coup le Real de Ronaldo et le Barca de Messi.
A cette époque, j’ai 19 ans. Je ne suis pas journaliste, mais étudiant. Je joue encore, et j’ai l’âge où l’on peut dormir 3-4 heures avant de partir en cours à 7h00.
Un an après le Dream Team
A cette époque, on ne sait pas encore que le basket vit ses plus belles heures en France sur le plan médiatique. Pro A et NBA sont partout ou presque après la folie de la Dream Team. Les magazines battent des records de vente. A la télévision, on peut voir entre trois et cinq matches par semaine avec beaucoup de Pro A et de Coupes d’Europe, et un peu de NBA. A l’époque, pas de câble ou de satellite. Il n’y a que six chaînes et le basket n’a jamais été aussi diffusé.
A cette époque, je suis un vrai supporter de Pau-Orthez, mais l’épopée du CSP Limoges me passionne. Bien plus que la course au triplé des Bulls.
Parce que cette équipe de Limoges avait quelque chose de mythique, et parce qu’on l’a vue monter en puissance au fil des semaines. Pour moi, c’était un gang de braqueurs digne de Ocean Eleven. Une équipe avec Bozidar Maljkovic comme entraîneur, Richard Dacoury comme capitaine, et puis Michael Young, peut-être l’Américain le plus fort passé par la France. A leurs côtés, deux des meilleurs joueurs français de l’époque : Fred Forte et Jim Bilba. Willie Redden dans le rôle du naturalité de service, et enfin Juri Zdovc, relais de Maljkovic sur le terrain. C’est un projet à court terme. Pendant l’été, les dirigeants ont fait exploser le groupe, et Maljkovic crée un groupe de tueurs, presque des mercenaires. Pas forcément les plus forts athlétiquement ou physiquement, mais tellement durs mentalement. C’est ce que je retiens de cette équipe du CSP, elle faisait peur, et je n’ai pas le souvenir d’une telle impression laissée par un club français.
Champion d'Europe l'année du changement de couleurs
Ce dont je me souviens aussi, c’est que le CSP avait changé de couleurs, troquant le vert et blanc pour du bordeaux et or. C’était un blasphème à l’époque !
Et puis je me souviens de ce parcours incroyable. En phase de poules, le CSP se permet de battre le Maccabi, le Kinder Bologne ou encore le PAOK. Young me rend dingue avec son stepback et son shoot main gauche, et puis il y a cette défense… Le CSP de l’époque, c’est l’antithèse de la Dream Team. Une défense de fer, peu de points, et pourtant du spectacle. Limoges parvient à nous enthousiasmer en cadenassant les matches.
Je me souviens ensuite du chemin jusqu’au Final Four avec ce quart-de-finale contre l’Olympiakos, et cette victoire de deux petits points dans la belle, à Beaublanc. J’envie ceux qui étaient là ce soir-là. Déjà devant la télé, c’était grandiose à voir, mais j’imagine que ceux qui étaient présents pour cette troisième manche s’en souviennent encore. Personnellement, je me souviens d’abord de ce dernier match, plus que des victoires face au Real ou Trevise, même si on a vu et revu l'ultime interception de Fred Forte.
Ensuite, j’avais l’impression qu’il ne pouvait rien arriver à cette équipe. Un peu comme les Braqueuses. C’est-à-dire que la qualification pour le Final Four était déjà un exploit, et que le reste n’était que du bonus. Mais voilà, Bozidar Maljkovic était un véritable gourou, et ses joueurs le suivront aveuglement dans ses stratégies. Le plan anti-Sabonis fonctionnera à merveille. Le plan anti-Kukoc aussi. En fait, ce Limoges avait ce don de construire par la destruction. Il y avait neuf ouvriers et un artiste (Young).
Aujourd'hui, le Graal est d'être dans le Top 16
Même si cette victoire, on le sait aujourd’hui, sera sans lendemain, pendant 4-5 ans, le CSP Limoges a décomplexé le basket français. Oui, on pouvait battre les clubs grecs, espagnols et italiens. Oui, on pouvait s’imposer avec son propre style de jeu. Après le CSP, deux équipes vont me procurer le même plaisir : la « French Team » de Gomez en 1996, et l’ASVEL de 1997 avec Rudd, Digbeu et encore Bilba. Il y avait de véritables projets sportifs, et une vraie notion de groupe.
Vingt ans plus tard, le CSP Limoges est un chef d’œuvre restauré mais convalescent avec un certain Fred Forte à sa tête. Il ne joue plus le titre européen mais le maintien... A l'image du basket français d'ailleurs, qui tente chaque année de se maintenir parmi les grandes nations du basket. Mais aujourd'hui, l'exploit n'est pas de gagner l'Euroligue, ni d'aller au Final Four. L'exploit, c'est déjà de sortir des poules pour participer au Top 16... Dans son ensemble, le basket français, au niveau des clubs, n’a plus les moyens financiers mais surtout techniques de jouer dans la cour des grands. C'est bien simple, pour moi, le titre de 1993 est au niveau des 100 points de Wilt Chamberlain. Un exploit unique et intouchable, car d'un autre temps.
Fennec a écrit:Rennes c'est quand même le summum de la lose.
Je pense que l'univers se venge du fait que Pinault ait le droit de se taper Salma Hayek.
Cecco a écrit:Je n'aime pas les Lakers mais respect pour Bryant. C'est un sacré guerrier, il aura fallu une rupture du tendon pour l'arrêter. Il aura joué avec tout ce qu'il est possible de jouer. Vraiment dommage pour le basket.
Fennec a écrit:Rennes c'est quand même le summum de la lose.
Je pense que l'univers se venge du fait que Pinault ait le droit de se taper Salma Hayek.
Rocca a écrit:iL a l'air cool comme mec. Dans le top 10 des meilleurs joueurs de l'histoire non ?
Fennec a écrit:Rennes c'est quand même le summum de la lose.
Je pense que l'univers se venge du fait que Pinault ait le droit de se taper Salma Hayek.
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