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Megataz13 a écrit:Je sais pas quoi dire, je voulais poster afin d'exprimer mon degout...
Le plan Vigie pirate va t'il etre renforce en France ?
Dyser a écrit:ca a ptet rien a voir, mais ca ressemble vaguement a l'attentat du 11/09. Plusieurs cibles, attentats quasi simultanes, via moyen de transport, vise le plus de monde possibe...
lemonde a écrit:De nombreuses interrogations sur une signature Al-Qaida, même si la piste basque reste privilégiée
LE MONDE | 12.03.04 | 13h43
198 personnes ont été tuées et 1 400 blessées, selon un bilan encore provisoire, dans les attentats simultanés jeudi matin contre quatre trains à Madrid. Le porte-parole du gouvernement espagnol a maintenu, jeudi soir, la thèse de la responsabilité de l'ETA dans ces attaques. Mais, selon le quotidien "Al-Qods al-Arabi", un communiqué attribué à Al-Qaïda a revendiqué ces attentats et menacé les Etats-Unis d'une attaque imminente.
Madrid de notre correspondante
Les terroristes qui ont commis les attentats de jeudi 11 mars à Madrid avaient prévu que les charges déposées dans deux des quatre trains qui ont été utilisés explosent exactement au même moment, à leur arrivée en gare d'Atocha. Selon les enquêteurs, cela aurait provoqué l'effondrement de tout l'édifice, en raison de l'effet multiplicateur des six explosions et des caractéristiques architecturales de la gare. Cela aurait causé probablement des milliers de morts.
Dans le premier train, quatre engins avaient été déposés, l'un dans le wagon de queue, deux dans celui du milieu et un, le plus puissant mais qui n'a pas sauté, dans le wagon de tête. Dans le deuxième train qui a explosé à la hauteur de la rue Tellez, à un kilomètre de la gare, il y avait au moins deux bombes, au milieu et en queue. Ce train avait pris deux minutes de retard.
Ce sont en tout, selon les éléments communiqués à 19 h 30 par le ministre de l'intérieur, Angel Acebes, douze sacs à dos qui ont explosé. Dix contenaient entre huit et dix kilos de dynamite et ont explosé dans les trains. Deux autres ont été détruits par la police et contenaient onze ou douze kilos de dynamite. Le ministre de l'intérieur avait affirmé dans la matinée que l'explosif utilisé était de la titadine, caractéristique des attentats de l'ETA.
Alors que le matin M. Acebes avait affirmé que l'ETA était "sans aucun doute" à l'origine des explosions, il s'est montré plus circonspect dans la soirée en affirmant que la piste de l'ETA était "toujours prioritaire", mais qu'aucune autre piste ne pouvait être écartée. M. Acebes venait en effet d'annoncer qu'une fourgonnette, volée le 28 février, à Madrid, avait été retrouvée à Alcala de Henares, la ville de la banlieue de Madrid d'où étaient partis les trains.
Sept détonateurs et une cassette de versets du Coran, "destinée à l'enseignement" selon le ministre et ne comportant "aucune menace", avaient été trouvés à l'intérieur du véhicule. Le ministre a également déclaré que l'attentat n'avait pas été revendiqué, ce qui n'avait rien d'étonnant dans le cas d'un attentat de l'ETA, étant donné que l'organisation séparatiste armée ne revendique jamais immédiatement les attentats qu'elle commet.
Une source gouvernementale, dans un coup de téléphone au Monde, avait catégoriquement rejeté dans l'après-midi la thèse d'un attentat de source arabe, en insistant sur la similitude du modus operandi entre l'attentat d'Atocha et celui qui avait été évité, dans l'autre grande gare de Madrid, Chamartin, à la veille de Noël 2003. Deux hommes avaient alors été arrêtés, après avoir déposé dans un train au Pays basque des sacs à dos contenant des explosifs qui auraient dû exploser en arrivant à Madrid. Le train avait été évacué en cours de route et la police avait fait exploser les charges.
Gustavo de Arristegui, député chargé des affaires étrangères au groupe parlementaire du PP, a également fait remarquer qu'Arnaldo Otegi, le responsable de l'ex-Batasuna, le parti interdit en mars 2003, avait dès la matinée parlé de "groupes arabes" et rejeté toute implication de l'ETA.
Pour M. de Arristegi, tout comme pour une partie des journalistes basques contactés par Le Monde, la fourgonnette serait une façon pour l'ETA de se décharger sur une hypothétique organisation islamiste de la responsabilité d'un attentat beaucoup plus violent et plus meurtrier que ce que l'organisation aurait programmé.
De source judiciaire et policière, les forces de sécurité auraient averti, il y a quelques mois, qu'un débat interne avait eu lieu à l'intérieur de l'ETA. Or, selon les spécialistes de l'ETA, chaque fois qu'un débat a eu lieu, il a été suivi d'un attentat. L'attentat pourrait marquer le triomphe d'une "ligne dure" qui aurait frappé pour convaincre les citoyens de la nécessité d'une négociation.
Le directeur du Centre Reina Sofia pour l'étude de la violence, José Sanmartin, a estimé que si l'attentat avait été provoqué par l'ETA, il faudrait y voir un "changement qualitatif et quantitatif" de son modus operandi, plus proche du "terrorisme religieux que laïque". En ce cas, "les 190 victimes seraient 190 instruments qui les approcheraient de la table de négociation".
L'office de police européen, Europol, avait averti d'un changement du modus operandi de l'ETA, dans un rapport de la fin du mois de décembre, considérant qu'il y avait eu "de nombreux changements touchant le niveau opérationnel ou militaire, destinés dans la majorité des cas à sauvegarder sa propre inviolabilité". Europol alertait également d'un risque d'opération "à grande échelle" à Madrid.
Un courrier électronique reçu par le journal arabe Al-Qods Al-Arabi à Londres, en provenance des brigades Abou Hafs Al-Masri/Al-Qaida revendiquant la responsabilité de l'attentat a provoqué de nouvelles interrogations dont se font écho la plupart des journaux espagnols.
Pourquoi ni M. Aznar, ni M. Rajoy, ni le roi Juan Carlos n'ont-ils cité l'ETA dans leurs interventions ? Que penser de l'attitude du ministre de l'intérieur ? La chaîne de radio Cadena Ser a affirmé tenir de plusieurs sources des forces antiterroristes que des traces d'explosif relevées dans la fourgonnette feraient penser à des explosifs espagnols et non à la titadine et la dynamite généralement utilisées par l'ETA. De plus, la Ser a annoncé tenir des mêmes sources que le corps d'un kamikaze aurait été retrouvé dans les décombres, "vêtu de trois couches de sous-vêtements et rasé de près" comme c'est la coutume chez les auteurs d'attentats suicide islamistes. La Ser a dit également que les médecins légistes auraient pris contact avec l'ambassade d'Israël à Madrid pour que des experts viennent les aider à identifier les corps. Toutes ces informations ont été démenties par le ministère de l'intérieur. A la demande des Espagnols, des spécialistes français des techniques d'identification des victimes ont été envoyés, vendredi, à Madrid.
Martine Silber
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Le "rejet absolu" de Batasuna
La formation indépendantiste basque Batasuna, interdite par le gouvernement espagnol pour avoir refusé de condamner l'ETA, a "absolument rejeté" les attentats à Madrid. "La gauche indépendantiste basque souhaite exprimer clairement son rejet le plus absolu de ce qui s'est passé aujourd'hui à Madrid. Les opérations aveugles commises contre des civils, contre des travailleurs (...) sont absolument et fermement rejetées", a déclaré le chef de Batasuna, Arnaldo Otegi. Batasuna n'a jamais jusque-là rejeté des attentats commis par l'ETA. L'organisation soupçonne plutôt des extrémistes islamistes.
La représentation de Batasuna au Parlement européen a déclaré dans un communiqué : "Nous voulons faire part de notre plus claire réprobation de ces attentats. Il s'agit d'attentats indiscriminés qui ont eu pour cible des gens de la rue, des travailleurs, des étudiants. Il s'agit d'un massacre, il n'y a pas d'autre mot pour qualifier ces attentats."
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