27 Mar 2011, 00:10
27 Mar 2011, 00:21
27 Mar 2011, 00:57
27 Mar 2011, 01:09
27 Mar 2011, 01:16
27 Mar 2011, 01:28
etienne a écrit:butterfly15 a écrit:jod.ko, pareil, y a plus un pétainiste vivant, vous voulez connaitre les électeurs du FN, c'est les communistes des années 70-80, c'est les ouvriers, les petits commerçants et les chomeurs.
+1
Et j'ajoute, et j'en avais parlé en 2007, l'alliance rouge-brun-vert.
Charles : Peut-on dresser un portrait type de l'électeur lepéniste ?
Nonna Mayer : Non, il n'y a pas de profil type. C'est un électorat dont le centre de gravité change à chaque élection. Sa caractéristique numéro un, dès 1984, lors de son premier succès aux européennes, est de prendre des voix dans toutes les catégories de la population. Mais on constate en même temps une diversification de ses soutiens et des constantes.
En 1984, la liste Le Pen fait ses meilleurs scores dans les catégories les plus aisées et les plus instruites de la population : chez les industriels et les gros commerçants, les professions libérales, des catégories traditionnellement acquises à la droite et exaspérées par l'arrivée des "socialo-communistes" au pouvoir.
Patsou : Pourriez-vous nous préciser l'importance du vote populaire et son évolution depuis 2002 dans l'électorat Le Pen ?
Nonna Mayer : A partir de 1986, le FN étend son influence dans la fraction la plus populaire de l'électorat de droite, celle des petits commerçants artisans. Le Pen arrive en tête de cette catégorie au cours de la présidentielle 1988. A partir des années 1990, il perce dans un électorat populaire déçu par la gauche. Au premier tour de l'élection présidentielle de 1995, c'est chez les ouvriers que Jean-Marie Le Pen fait son meilleur score. Cela ne veut pas dire qu'une majorité d'ouvriers vote pour Le Pen, bien sûr. Cela veut dire qu'ils sont 21 % en 1995 et 23 % en 2002 à dire voter pour lui. Ils sont encore plus nombreux à s'abstenir. Le premier parti ouvrier, c'est l'abstention.
Enfin, en 2002, Jean-Marie Le Pen élargit son audience dans le monde rural et agricole. Au final, le 21 avril 2002, Jean-Marie Le Pen fait le même score de 22 à 23 % chez les ouvriers, les employés, les commerçants et artisans, et les agriculteurs.
Les seules catégories où il a du mal à se développer sont les salariés moyens et supérieurs, en particulier ceux du secteur public et tout particulièrement les enseignants. Ajoutons deux caractéristiques à cet électorat, qui, elles, ne varient pas. Moins on a fait d'études, plus il y a de chances pour que l'on vote Le Pen. Son score double quand on passe de ceux qui ont le bac à ceux qui ne l'ont pas, plus facilement séduits par son discours simplificateur et anti-élite.
Deuxième constante : le sexe. Les électrices votent beaucoup moins souvent Le Pen que les électeurs. Si seulement les femmes avaient voté le 21 avril, Le Pen arrivait en troisième position. Si les hommes, seulement, avaient voté, Le Pen serait arrivé premier. Il y a deux types de femmes particulièrement réticentes à soutenir Jean-Marie Le Pen : les femmes jeunes et diplômées qui rejettent l'image traditionnelle de la femme au foyer et qui tiennent aux acquis du féminisme, et des femmes plus âgées, catholiques et praticantes, qui ne sont pas fondamentalement en désaccord avec les idées de Jean-Marie Le Pen, mais qui ont intériorisé le message de tolérance des évangiles et les condamnations répétées des idées du FN par l'Eglise catholique française.
Lannister : L'électorat du FN se féminise-t-il grâce à Marine Le Pen ?
Nonna Mayer : Pour l'instant, on n'observe pas de féminisation. Pour l'instant, les femmes déclarent moins souvent une intention de vote pour Jean-Marie Le Pen et sont plus nombreuses à y voir un danger pour la démocratie.
Jess : Peut-on considérer que l'électorat de Le Pen est limité ? Les couches supérieures pourraient-elles représenter un nouveau vivier électoral ?
Nonna Mayer : Oui, il y a des limites au vote Le Pen. De tous les candidats, c'est celui qui inquiète le plus. Dans le "Baromètre politique français", les deux tiers des personnes interrogées le trouvent "inquiétant", et l'autre limite est son manque de crédibilité. La quasi-totalité ne lui reconnaissent pas la stature d'un président de la République. Et pour l'instant, quand on demande quelles sont les personnalités en faveur de qui un vote serait "probable", Jean-Marie Le Pen ne dépasse pas 20 %. Ce pourrait être, au niveau national, la limite supérieure d'un tel vote.
Quant aux couches supérieures, ce n'est pas un ensemble homogène. Il y a des professions libérales, des industriels, des gros commerçants, des cadres qui votent Le Pen. Ils étaient particulièrement nombreux en 1984, et aussi à l'élection présidentielle de 1988 : contrairement aux idées reçues, le vote Le Pen augmentait alors avec le niveau de revenus. C'est plutôt le diplôme qui apparaît comme un rempart contre ce choix politique.
27 Mar 2011, 10:35
27 Mar 2011, 11:19
27 Mar 2011, 11:22
27 Mar 2011, 11:23
27 Mar 2011, 11:23
27 Mar 2011, 11:23
27 Mar 2011, 11:32
27 Mar 2011, 12:02
Emmanuel Todd : "Face au FN, il faut rompre avec deux concepts-zombies : le libre échange et l’euro"
de : Marianne2
jeudi 24 mars 2011 (21h07)
> Cantonales 2011 > Economie-budget
13 commentaires
Dans une interview exclusive à Marianne2.fr, Emmanuel Todd actualise les thèses de son livre Après la démocratie (Gallimard) pour nous proposer une grille de lecture inédite du premier tour des élections cantonales. Pour lui, c’est la double erreur historique des élites concernant l’euro et le libre-échange qui explique la montée du Front national dans les classes populaires et même dans des zones sans immigration.
Marianne2.fr : Que vous inspire ce premier tour des élections cantonales ?
Emmanuel Todd : Les observateurs ne semblent pas percevoir la poussée du Front national dans sa véritable dimension historique. Les commentaires se focalisent sur les transferts de voix entre l’UMP et le Front national, et nous devons constater la persistance dans les analyses produites, d’une thématique imposée de l’immigration de l’islam, de la sécurité, de l’identité nationale conçue en un sens étroit. Or, les résultats dont nous disposons témoignent plutôt d’une prédominance des déterminations socio-économiques dans les votes. Le Front national a franchi son plafond ancien du vote à 30% dans la classe ouvrière et s’approche de 40%. Deux signes confirment le caractère secondaire des thématiques identitaires (immigration, sécurité, etc.) : le score plus modeste (à 20%, ce qui n’est quand même pas mal) réalisé parmi les artisans et commerçants et la progression importante du Front national vers l’ouest, là où l’immigration demeure un phénomène insignifiant.
Marianne2.fr : Vous décrivez un vote de crise…
Emmanuel Todd : La poussée du FN intervient après deux ans et demi d’une crise économique qui a appris à la population française et à d’autres populations dans le monde que leur classe dirigeante était incompétente. Ou totalement indifférente à leur sort. Les plans de « relance » ont abouti à quelques résultats merveilleux (sic), compréhensibles par tous : la relance du CAC 40, la baisse des salaires, l’accélération des délocalisations et l’aggravation du chômage de masse… Soyons sérieux : la grande nouveauté de la situation politique et idéologique est une radicale délégitimation des élites, phénomène qui autorise toutes les embardées politiques imaginables. Les Français sentent que la France est devenue un canard sans tête… L’ampleur générale du score frontiste et sa pénétration non insignifiante dans les classes « moyennes inférieures » et « moyennes moyennes », dans des cantons sans tradition industrielles et sans immigration, suggère l’idée que les gens n’ont plus confiance dans la gestion économique du pays. Même s’il survient des accidents dans l’histoire (pour moi, l’intervention en Libye, que j’approuve, en est une), un président tel que Nicolas Sarkozy incarne à merveille cette situation de vide. Mais ce vide n’est pas confiné à l’Elysée. Les classes dirigeantes au sens le plus large, incluant les responsables de l’UMP et les dirigeants sociaistes, ont été les défenseurs acharnés de deux options dont tout le monde sait aujourd’hui qu’elles sont obsolètes : le libre-échange et l’euro. J’utiliserais volontiers, pour décrire l’état de ces concepts, une expression du sociologue allemand Ulrich Beck, celle de « concept zombie » : un concept mort mais que l’on croit vivant. C’est très important. Les gens comprennent que le libre-échange détruit leur vie. Ils ont très bien compris depuis les crises budgétaires européennes que le système monétaire actuel est victime d’un acharnement thérapeutique. Les hommes de médias de ma génération ont aussi une responsabilité dans cette déroute des élites françaises. Quand je vois Jean-Michel Aphatie face à Marine Le Pen sur le plateau de Canal +, ou quand je lis Laurent Joffrin qualifiant de lepéniste « Ce soir ou Jamais », la meilleure émission de débat du paysage audiovisuel, menacée de surcroît par l’Elysée, il s’agit moins de journalistes que d’idéologues purs qui tentent de perpétuer une vision du monde totalement archaïque. Mais ils font partie des classes dirigeantes et particulièrement Laurent Joffrin dont les aller-retour entre le Nouvel Observateur et Libération, en tant que directeur, ont significativement contribué à la paralysie idéologique de deux grands journaux de gauche très importants et contribué à la non prise en compte par la gauche des intérêts économiques des milieux populaires.
Marianne2.fr : Sauf que la plupart des responsables et des économistes affirment que l’abandon de l’euro se traduirait par une véritable catastrophe pour les populations européennes.
Emmanuel Todd : Certains économistes – pas tous heureusement – disent cela, mais les gens ne les croient plus et mes conversations privées avec certains membres de l’establishment me font soupçonner qu’eux-même n’y croient pas davantage. Mais il est extrêmement difficile de l’avouer parce que l’aveu, pensent-ils sans doute, produirait une délégitimation des classes dirigeantes. Or, le score du Front national nous indique que cette précaution devient superflue : s’ils avouent maintenant, mais sans trop tarder, ils seront pardonnés. J’ai été absolument fasciné, lors des commentaires post-électoraux, par le fait que Jean-François Copé et Christian Jacob ont rappelé que la nécessité de garder l’euro était le clivage premier qui les séparait du Front national. Au fond, la tendance sarkozyste de l’UMP suit pleinement le Front national sur les thématiques identitaires et de sécurité, ce qui rend la situation ingérable. La relance des thématiques identitaires a d’ailleurs été décidée à l’Elysée. Mais cette stratégie aboutit à mettre l’UMP dans une sorte de seringue : alors que le Front national peut aussi se déployer sur les thèmes économiques et sociaux en prônant la sortie de l’euro, la tendance sarkozyste de l’UMP qui représente au plus haut degré l’oligarchie économique, ne peut que défendre l’euro qui est l’argent des riches. Là réside sans doute la véritable explication des transferts de voix de l’UMP vers le Front national.
Marianne2.fr : L’idée du Front républicain resurgie entre les deux tours vous paraît-elle utile, efficace ou au contraire contre-productive pour enrayer la poussée mariniste ?
Emmanuel Todd : Voilà bien un autre concept-zombie ! L’important n’est plus la tactique politique. Le Front national ne va pas prendre le pouvoir à l’occasion de ces élections cantonales, les électeurs sont libres. L’important est le renversement de l’hégémonie idéologique des concepts-zombies que sont le libre-échange et l’euro. L’UMP et le Parti socialiste, les dirigeants de grandes entreprises (ceux des PME ont compris) et les responsables des grands médias doivent être capables de penser en terme de protectionnisme économique, européen si possible. Ils doivent accepter l’idée que s’il y a un problème d’identité nationale pour la France, il réside dans sa relation à l’Allemagne et non dans ses rapports avec les Arabes. Les élites doivent accepter l’inévitabilité, si l’Allemagne refuse l’idée d’un protectionnisme européen, d’une sortie de l’euro. La réalité économique est que cette sortie poserait, certes, quelques problèmes techniques, mais ouvrirait mille possibilités de renouvellement et d’expérimentation, et des solutions originales aux problèmes posés par la dette publique, quoique peu agréables pour les détenteurs de capitaux.
Marianne2.fr : On nous présente la sortie de l’euro comme une garantie absolue d’une baisse rapide du franc rétabli.
Emmanuel Todd : Mais c’est exactement l’effet recherché. Une dévaluation est toujours défavorable à ceux qui ont beaucoup d’argent, mais favorable, après ajustement, à la compétitivité économique des secteurs qui reposent sur un travail réel, à l’industrie, aux nouvelles technologies. D’ailleurs, honnêtement, plus j’y pense en tant que démographe plus je pense que la France, avec son taux de fécondité parfaitement satisfaisant, à deux enfants par femme, au milieu d’une Europe minée par des fécondités très basses, aurait intérêt à prendre quelque distance avec un continent menacé de sénilité. L’un des paradoxes fondamentaux du comportement du Front national dont rien ne nous garantit d’ailleurs qu’il aurait le courage de ses propositions économiques, est que l’analyse économique sérieuse conduit à constater que le protectionnisme et la dévaluation ramènent à la notion de solidarité nationale mais d’une solidarité nationale territoriale plus tôt qu’ethnique. L’une des implications paradoxales du programme frontiste est que la sortie de l’euro aurait pour effet pratique de contribuer à la réconciliation de toutes les classes sociales françaises et de Français de toutes origines. Les enfants d’immigrés seraient, autant que ceux des classes moyennes, les premiers bénéficiaires de la sortie de l’euro. Je reconnais que voir le FN en défenseur des enfants d’immigrés a quelque chose de surréaliste si l’on pense à l’ignoble proposition de préférence nationale qui fait partie du bagage idéologique du Front national. Symétriquement, des socialistes qui se battent contre la préférence nationale mais adhèrent à des politiques économiques qui détruisent en priorité les enfants d’immigrés ne sont pas des républicains sincères. En vérité, l’attachement des partis dits républicains à des concepts économiques qui détruisent la vie des Français pourrait faire bientôt du mot République un concept zombie. On peut toutefois ressusciter la République en changeant de politique économique.
Marianne2.fr : Le plus spectaculaire et inquiétant dans le score de Marine Le Pen, est sa performance dans les catégories actives : selon l’iFOP, alors que l’électorat sarkozyste reste dominant parmi les catégories âgées, les intentions de vote de la tranches 34-49 ans est passée de 16 à 29% en un an ; parmi les 24-39 ans elle est passée de 20 à 25%.
Emmanuel Todd : Effectivement, ce contexte est tout à fait typique des situations de basculement idéologique. La fragmentation de la droite peut être perçue par des différences d’attitude entre sarkozystes fillonistes et marinistes. Mais au-delà de la confusion, ce sont les basculements générationnels qui importent. La fragilité initiale du sarkozysme était que le Président a été l’élu des vieux, très effrayés par les émeutes de 2005 dont il était largement responsable, et actuellement, la fuite hors de l’électorat UMP s’effectue dans ce qui restait de jeunes au sein de l’électorat de droite.
Marianne2.fr : Votre diagnostic est à la fois convaincant et inquiétant. Que va-t-il se passer et qu’est ce qui est possible ? Comment en sortir ?
Emmanuel Todd : J’aimerais profiter de l’occasion pour définit mon attitude personnelle vis-à-vis de la crise que nous vivons. Je suis considéré comme un intellectuel critique radical du système. Mais je ne suis pas intéressé par les propositions irréalistes protestataires de la gauche de la gauche, et je ne crois pas une minute à la possibilité pour le Front national d’arriver au pouvoir en France. Je pense tout à fait que la France doit continuer à être gérée par une alternance entre les grands partis décents de la droite et de la gauche. Je ne suis pas partisan d’une destruction ou d’un rejet des élites. Je plaide simplement pour le retour des élites à la responsabilité et à la raison. Même si ça n’est pas enthousiasmant d’un point de vue utopique, je pense que le projet protectionniste européen ou la sortie de l’euro ne peuvent, dans le contexte français, être gérés que par des gens sortis des grandes écoles. Je demande simplement que la méritocratie française fasse son boulot, s’occupe de la démocratie française, et justifie ainsi ce qu’a coûté leur formation à la nation. J’admire la capacité du peuple français à résister à des élites devenues irresponsables – y compris malheureusement par un vote Front national - mais je ne crois pas à la possibilité d’une démocratie sans élites. La bonne démocratie fonctionne quand une partie importante des élites prend en charge les intérêts économiques et moraux de l’ensemble de la population.
27 Mar 2011, 17:55
27 Mar 2011, 18:20
28 Mar 2011, 09:29
28 Mar 2011, 09:44
IceCold a écrit:http://articles.timesofindia.indiatimes.com/2010-11-29/man-woman/28257634_1_earthquakes-fault-lines-youth
les catastrophes naturelles? c'est la faute de toutes ces pétasses iraniennes
28 Mar 2011, 10:03