Faux, rétorque le préfet de l'Allier, Pierre Monzani, connu pour son franc parler. «Je dis aux gauchistes qui essaient d'utiliser cet événement : vous êtes des minables», a-t-il lancé vendredi au micro de France Info.
«Deux gendarmes sont venus me chercher à ma sortie du travail le 25 novembre alors que j'allais à une manifestation» organisée à l'occasion de la venue du chef de l'Etat, témoigne Frédéric Le Marrec, éducateur spécialisé au Mayet-de-Montagne, syndiqué à SUD-Santé-Sociaux. Il a précisé avoir pu quitter la gendarmerie cinq heures plus tard, alors que la visite de Nicolas Sarkozy s'achevait. «On m'a dit que le préfet m'en voulait», a par ailleurs affirmé le syndicaliste qui dit avoir déposé une plainte contre X pour «arrestation abusive» lundi au commissariat de Vichy.
«C'est la différence entre un Gaulliste et un gauchiste»
Interrogé sur France-Info, le préfet de l'Allier a démenti «tout ordre explicite » visant le syndicaliste qu'il affirme ne pas connaître. «Les gendarmes l'ont emmené alors qu'il se trouvait sur un lieu où avaient été collées des affiches de façon illégale, c'est très banal», a-t-il dit, contestant le fait que Frédéric Le Marrec ait été entendu plus de quatre heures «car sinon, c'est de la garde à vue illégale». Selon lui, le colonel de gendarmerie n'a fait qu'exécuter les ordres qu'il avait donnés. «Il a bien agi et je le félicite. Et je dis aux gauchistes qui essaient d'utiliser cet événement, vous êtes des minables». Et d'ajouter, que jeune gaulliste il lui arrivait aussi de coller des affiches et de finir au poste. «Mais j'ai jamais porté plainte. C'est la différence entre un Gaulliste et un gauchiste. Un Gaulliste est plus sportif.»
M. Monzani a par ailleurs précisé qu'il allait engager une «enquête interne» pour connaître l'origine de fuites dans la presse concernant la plainte de M. Le Marrec et des propos visant le syndicaliste qui lui ont été attribués.
Dans un communiqué, l'Union syndicale Solidaires (syndicats SUD notamment) «condamne vivement l'arbitraire de tels agissements et demandera solennellement des comptes au préfet». «Notre camarade a été privé de liberté le temps de la visite du président (...) sans motif ni cadre juridique.»