C'est finalement l'appareil suédois qui a remporté l'appel d'offres, estimé à plus de 5 milliards de dollars, soit 3,6 milliards d'euros. M. Amorin a ajouté que la négociation du contrat avec l'avionneur SAAB prendrait encore du temps.
Le ministre a précisé que le « choix était fondé sur l'équilibre entre trois points : le transfert de technologie, le prix de l'avion et le coût de son entretien ». Le choix du Gripen NG a toutefois créé la surprise, car les analystes tablaient plutôt sur un duel entre Dassault et Boeing.
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L'une des principales exigences du contrat était un transfert de technologie total afin de pouvoir, à terme, fabriquer ces avions au Brésil et y développer l'industrie de la défense. Ce point semblait favoriser le Rafale, mais l'avion français « était le plus cher des trois », a concédé une source proche de Dassault aviation.
La présidente brésilienne, Dilma Rousseff, a ainsi opté pour l'avion considéré par les experts comme le moins cher. Selon la presse locale, il avait également la préférence des militaires brésiliens.
« UN RATIO COÛT/EFFICACITÉ FAVORABLE AU RAFALE »
« Nous regrettons que le choix se porte sur le Gripen, doté de nombreux équipements d'origine tierce, notamment américaine, qui n'appartient pas à la même catégorie que le Rafale : monomoteur et plus léger, le Gripen n'est pas équivalent en termes de performances et donc de prix », a réagi Dassault Aviation mercredi soir.
« Cette logique financière ne prend en compte ni le ratio coût/efficacité favorable au Rafale ni le niveau de la technologie offerte », ajoute-t-il. Dassault Aviation a aussi rappelé qu'avec ses partenaires Snecma (Groupe Safran) et Thales, regroupés dans le GIE Rafale International, il avait fait la promotion depuis quinze ans du Mirage 2000, puis du Rafale, avec « la volonté de coopérer sur le long terme avec l'industrie brésilienne, en particulier avec Embraer ».
« Les transferts de technologies sans restriction et les partenariats scientifiques, techniques et industriels demandés par le Brésil comptaient parmi les points forts de l'offre du GIE Rafale International, avec le soutien des autorités françaises », a-t-il ajouté.
ESPOIR EN INDE
Le constructeur du Rafale peut toutefois encore espérer s'exporter en Inde. Il a engagé avec New Delhi, en janvier 2012, des négociations exclusives en vue de remporter un contrat géant, estimé à 11 milliards d'euros, pour cent vingt-six avions de combat. Mais, près de deux ans plus tard, aucun contrat ferme n'a été signé, alors que le PDG du constructeur français, Eric Trappier, espérait encore en février finaliser la vente en 2013.
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En octobre, un haut responsable du ministère de la défense indien particulièrement impliqué dans la négociation du contrat d'achat des chasseurs de Dassault est mort d'une crise cardiaque, ce qui pourrait ralentir les discussions en vue de la signature d'un contrat, s'inquiétaient alors des sources du ministère.
Le temps presse. L'Etat a garanti à Dassault aviation le maintien du rythme de livraison de ses Rafale à l'armée française à onze par an pendant trois ans (de 2014 à 2016). Mais, au-delà, l'Etat souhaite pouvoir étaler les achats par l'armée française, en misant sur un relais pris par la fourniture d'avions à l'exportation. Encore faut-il que le Rafale se vende.
On va subventionné combien de temps un avion invendable à l'export....