[ -> 2013] Actu France et Monde

[Fidel Cienaga]

Le drone est l'instrument d'une violence à distance, où l'on peut voir sans être vu, toucher sans être touché, ôter des vies sans jamais risquer la sienne. Cette forme de violence télécommandée, qui à la fois supprime le face-à-face et fait éclater la distance impose de repenser des concepts apparemment aussi évidents que ceux de combattant (qu'est-ce qu'un combattant sans combat ?) ou de zone de confit (où a lieu, une telle violence, écartelée entre des points si distants ?). Mais, plus radicalement, c'est la notion de " guerre " qui entre elle-même en crise : le drone est l'emblème de la " chasse à l'homme préventive ", forme de violence qui débouche, à mi-chemin entre guerre et police, sur des campagnes d'exécutions extrajudiciaires menées à l'échelle globale. Cette tentative d'éradication absolue de toute réciprocité dans l'exposition à la violence reconfgure non seulement la conduite matérielle de la violence armée, techniquement, tactiquement, mais aussi les principes traditionnels d'un ethos militaire officiellement fondé sur la bravoure et l'esprit de sacrifice. Car le drone est aussi l'arme du lâche : celle de ceux qui ne s'exposent jamais. Cela n'empêche pourtant pas ses partisans de la proclamer être l'arme la plus éthique que l'humanité ait jamais connue. Opérer cette conversion morale, cette transmutation des valeurs est la tâche à laquelle s'attellent aujourd'hui des philosophes américains et israéliens qui oeuvrent dans le petit champ de l'éthique militarisée. Leur travail discursif est essentiel pour assurer l'acceptabilité sociale et politique de cette arme. Dans ces discours de légitimation, les " éléments de langage " de marchands d'armes et de porte-parole des forces armées se trouvent reconvertis, par un grossier processus d'alchimie discursive, en principes directeurs d'une philosophie éthique d'un nouveau genre - une " nécroéthique ", dont il est capital de faire la critique.

Je ne saurais que vous le conseiller très lourdement.

[sonny]

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Le drone est l'instrument d'une violence à distance, où l'on peut voir sans être vu, toucher sans être touché, ôter des vies sans jamais risquer la sienne. Cette forme de violence télécommandée, qui à la fois supprime le face-à-face et fait éclater la distance impose de repenser des concepts apparemment aussi évidents que ceux de combattant (qu'est-ce qu'un combattant sans combat ?) ou de zone de confit (où a lieu, une telle violence, écartelée entre des points si distants ?)

Comme un missile, non ?

[SphonX]

[Fidel Cienaga]

sonny, tu vois à peu près la différence entre un missile et un drone non ? En terme d'usage, de possibilité, de pilotage, de cibles, etc ... On va donc pas faire un débat qui sert à rien
Sinon autant me dire qu'un drone, un missile, un boulet de canon et de la poix enflammée tirée depuis une catapulte c'est la même chose.

[Cecco]

Fidel Cienaga, l'invention de l'aviation militaire a dû faire le même effet à l'époque que celle du drone maintenant.
Larguer des tonnes de bombes à bord d'un Flying Fortress à 10000m ne devait pas rendre les pilotes très sensibles aux morts provoquées.

Le drone est le stade ultime de ces évolutions je pense.

[sonny]

sonny, tu vois à peu près la différence entre un missile et un drone non ? En terme d'usage, de possibilité, de pilotage, de cibles, etc ... On va donc pas faire un débat qui sert à rien

Je rebondissais juste sur le fait que le drone est décrit comme une arme de lâche car l'utilisateur ne va pas au front et ne risque rien. (sinon j'aurais quoté tout le texte et pas seulement ce qui concerne la lâcheté de l'utilisateur de drone)

Je crois qu'on a pas attendu le drone pour découvrir et utiliser des armes qui répondent parfaitement à cette description. A moins de vivre dans une grotte en Afghanistan, et encore...
Tu sais, la guerre à coup de couteau et de massue c'est has been, on est passé à autre chose

Sinon autant me dire qu'un drone, un missile, un boulet de canon et de la poix enflammée tirée depuis une catapulte c'est la même chose.

Est ce que qqun ça ?

[Bibpanda]

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Le drone fascine ou terrifie. Les geeks et curieux de la technologie sont de plus en plus nombreux à l'utiliser pour capturer des images de paysages et les poster sur les réseaux sociaux, notamment. Mais des entreprises ou institutions s'en servent aussi pour surveiller et même poursuivre la guerre du terrorisme. On peut alors imaginer comme Alex Cornell, designer et artiste, des usages futurs irréversibles.

Cet habitant de San Francisco a utilisé des images tournées par ses propres drones pour réaliser un montage vidéo relevant de la science-fiction : "Dans un futur proche, les villes utilisent des drones semi-autonomes pour assurer la sécurité urbaine". A terme, c'est la menace de Big Brother qui plane, voire d'un monde où les machines auraient pris le pouvoir.

Une hypothèse pas vraiment tirée par les cheveux : l'administration Obama a voté le 14 février 2013 une loi qui autorise d'ici 2015 les drones à survoler les Etats-Unis. Elle entend aussi développer intensément la surveillance des citoyens américains via les futurs drones des agences gouvernementales et des polices locales.


Le drone, "objet emblématique du 21ème siècle"

Alex Cornell n'est pas un artiste isolé. Il appartient à un mouvement artistique et politique anglo-saxon émergent qui interroge, défie ou transforme les nouveaux systèmes de télé-surveillance et de massacres à distance. On peut reconstituer le chemin parcouru par ce courant de plasticiens, architectes et artistes numériques parfois , qui s'intensifie depuis 2011. Le mouvement commence à se structurer aujourd'hui début 2013, certains de ces artistes seront exposés aux Ann Arbort Art Center du Michigan, dans une exposition sobrement intitulée "Drones", qui affirme que "le drone est l'objet emblématique du 21ème siècle".

Les œuvres du street-artiste new-yorkais ESSAM, arrêté en 2012, figure-phare et martyr de ce mouvement, y seront exposées. Ce dernier avait travaillé trois ans pour l'armée américaine en tant qu'analyste géospatial avant de réaliser des œuvres provocatrices commentant l'utilisation domestique et internationale des drones par les USA. Son arrestation aurait pour but "d'étouffer la liberté d'expression définie par le premier amendement" d'après l'association "Free Essam", qui milite depuis plus d'un an pour sa libération.

La suite ici : http://tempsreel.nouvelobs.com/vu-sur-l ... rivee.html

[Carpel]

Humiliations, spoliations, violences, barbarie, arrestations arbitraires. De celle qui aime s'appeler unique démocratie au Moyen-Orient.

http://m.rue89.com/#/news/241316

[Fidel Cienaga]

Carpel, justement la démocratie ça commence exactement là dans cet article :

Yehuda Shaul était l’un d’entre eux, entre 2001 et 2004. Après des études dans le lycée talmudique d’une colonie juive de Cisjordanie, il a servi trois ans dans le 50e bataillon de la Brigade Nahal.
Choqué par ce qu’il a vécu, il a fondé « Breaking the silence » (briser le silence) : l’association israélienne recueille et publie des témoignages de soldats, officiers et sous-officiers de Tsahal.

Cite moi un seul autre pays qui vit dans un contexte de guerre où on peut entendre les soldats raconter ce qu'ils font quand ils le font. Les USA en Irak ou en Afghanistan ? La France ? La GB ? La Russie en Tchétchénie ? L'Egypte ? La Jordanie ? La Syrie ? Le Mexique dans sa guerre à la drogue ? Moi je n'en vois pas.

Alors je trouve ça plutôt sain et que surtout la paix commence là et pas ailleurs. Plutôt que de chier sur leur pays on pourrait plutôt penser à louer les couilles de ces mecs et à se demander comment les accompagner ...

Tiens d'ailleurs dans la même ville, la paix ça peut donner ça :



http://www.rue89.com/2013/08/30/hebron-style-instant-magique-chaos-israelo-palestinien-245302

[Carpel]

"Bah si on est une démocratie irreprochable, on humilie, viole, spolie, violente et j'en passe, mais de l'autre côté on a 3 pékins qui osent l'avouer et le critiquer."

La politique coloniale de ce gouvernement d'extrême droite criminelle est abjecte.

[Fidel Cienaga]

Ah OK avec toi aussi on ne parle pas, on n'a le droit que de vociférer ?

Avec moi tu te trompes de client, je vais donc m'abstenir.

Carpel,




!!!!!!! Elia Suleiman © remake by Tsahal

Au contraire.

Dans le genre vocifération, attaques gratuites, t'es clairement dans le ton Fidel, Carpel ne se trompe pas de client.
J'ai encore en mémoire le post où tu viens chier sur l'arrogance et l'irrespect d'un OMliver, tout en prenant soin de parler de sa maman.

Le miroir, toujours le miroir.

Edit : je précise que sur ce sujet je suis d'accord avec vos deux positions, qui ne me semblent pas antagonistes.

[Fidel Cienaga]

Ok Robert je retourne au Napoli, on en parle demain !

Je remet mon costume de connard détestable et ça va voler !
C'est ce qui est chiant avec Omlive, difficile d'être dans le même timing tous en même temps.

Ce qui est surtout difficile, c'est de vomir un comportement que l'on a soi même.

Bon voyage.

[Carpel]

Je n'aime pas la manière dont commence ton couplet Fidel. D'entrée tu sembles dédouaner.

[Rocca]

C'est quoi cette boite de merde sans meuf?

[Fidel Cienaga]

Rocca, il faut que tu voies ça avec le clan Jabari, en plus ils laissent rentrer des mecs armés.

Robert, en retard pour amener mon fils à l'école, je n'ai pas trouvé mon costume ! Donc je ne m’appesantirai pas sur ta tournée des topics en mode maitresse d'école stalinienne pour la distribution des bon points et des punitions. On meurt seul avec Dieu et on fera les comptes à ce moment là. J'avoue toutefois avoir un certain plaisir enfantin à titiller le Jdanov qui sommeille en toi. Continuons donc comme ça !

Carpel, dédouaner quoi ? Il n'y a rien à dédouaner même si ce bouquin n'est pas ce que tu dis (je l'ai lu et en ai lu d'autres comme l'impressionnant qui raconte des choses bien plus graves. Il n'est aucunement question de viols, de torture contrairement à celui sur la guerre du Liban (enfin pas de viol, parce que Tsahal ne viole pas).
Alors non il n'y a rien à dédouaner, mais permets moi de voir dans la parole libre, comme chez Avi Morgrabi (Z32), comme chez B't'Selem, comme 5 caméras brisées; comme dans le travail d'Amira Hass (Boire la mer à Gaza), de voir dans toutes ces paroles qui sont autre chose que celles de deux trois pékins, un espoir politique, du courage et de la dignité ... Dont ce pseudo débat, vu de l'autre côté de la Méditerranée bien au chaud à côté du radiateur, manque singulièrement.
Il n'y a rien à dédouaner dans les guerres, quelle que soit leur nature.
Défi : trouve moi un militaire français qui a participé à Turquoise en 94 au Rwanda et qui veut bien parler de ce qu'il a fait ou vu. Ca fait 10 ans que je cherche j'en ai pas trouvé.

Et une blague séfarade pour bien commencer la semaine : c'est l'histoire d'un Juif qui rencontre un autre Arabe ...

Et sinon je veux discuter des drones, si vous voulez reprendre. La différence essentielle, avec par exemple le B52 dont parlait Cecco, c'est qu'il n'y a justement pas de pilote dans l'appareil et que le drone remplace un humain sur le lieu même du combat.

[Bibpanda]

Le drone pourra suivant des mots clés définit par l'user s'activer automatiquement et descendre quelqu'un sans aucune intervention humaine.
On a jamais été aussi proche de Skynet.

Fidel,

Le respect est une denrée qui se fait de plus en plus rare chez toi.

Me faire assimiler à un stalinien, à un jdanovien, quoi de plus respectueux! Mais ça passera comme une lettre à la poste, sous le trait au dos solide de l'humour.

Au passage, deux remarques en plus de 6 ans de présence sur ce forum, effectivement, on peut assimiler ça à une tournée des topics de ma part.

Vociférer, exagérer, je ne me suis décidément pas trompé de client avec toi.

J'attends avec impatience ta nouvelle réponse, où tu parlera sans doute de ma maman, stalinienne à n'en pas douter, elle aussi.

Sur ce, bonne journée.

[Fidel Cienaga]

Rob77, mon garçon ce n'est parce que je suis ta fixette du moment que la symétrie est vraie ! Pas de réponse donc ...

Ce que tu assimileras à ce que tu veux : du caca, de l'or, des terres rares, du respect, de l'irrespect, que sais je encore. Quoiqu'il en soit, cela ne m'intéresse pas. As simple as that © Ptizizi