Sauvé de la faillite par les pouvoirs publics au plus fort de la crise des subprimes, l'assureur AIG envisage désormais de se retourner contre ses bienfaiteurs,
auxquels il reproche d'avoir spolié ses actionnaires 
. C'est du moins ce qu'affirme mardi 8 janvier le quotidien New York Times.
Le conseil d'administration d'AIG se réunira mercredi pour étudier la possibilité de s'associer à une plainte réclamant 25 milliards de dollars au gouvernement, ajoute le journal, en s'appuyant sur des documents judiciaires. Cette réunion intervient moins de un mois après que AIG a retrouvé sa pleine autonomie, après la vente des dernières actions que possédait l'Etat à son capital.
Le New York Times relève qu'il est difficile de savoir dans quel sens se prononcera le conseil d'administration. Dans un document remis au tribunal, l'assureur a promis de clarifier sa position d'ici la fin du mois.
UNE PLAINTE ENGAGÉE EN 2011
L'ancien numéro un mondial de l'assurance avait reçu à partir de 2008 une aide financière de l'Etat de 182 milliards de dollars, sous forme de liquidités et de garanties. Le groupe ne conteste pas qu'une telle aide était à l'époque nécessaire, mais souligne qu'elle a été monnayée au prix fort par les pouvoirs publics, pénalisant de la sorte ses actionnaires historiques. Les pouvoirs publics ont ainsi acquis 92 % du capital d'AIG et lui ont fait payer des taux d'intérêts et des commissions élevés.
Selon le Trésor, ce sauvetage d'une ampleur inédite s'est soldé par un gain de 22,7 milliards de dollars pour les pouvoirs publics : 5 milliards pour le Trésor et 17,7 milliards pour la Banque centrale (Federal Reserve).
La plainte contre les pouvoirs publics a été engagée dès 2011 par l'ex-patron historique et premier actionnaire du groupe, Maurice R. Greenberg. Une première démarche avait été classée sans suite par un tribunal de New York, mais la procédure est toujours en cours à Washington. La réunion de mercredi verra des présentations devant le conseil d'administration, à la fois de M. Greenberg et des avocats du Trésor et de la Fed.