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TERRORISME - Al-Qaida et les talibans ne manquent pas d'imagination pour parvenir à leurs fins...
Alors que l’affaire des colis piégés à destination des Etats-Unis bat son plein, les autorités des pays occidentaux n’en finissent plus de découvrir de nouveaux modes d’attentat testés par les terroristes à leur encontre. Malgré toutes les précautions prises par les pays visés, et qui ont tendance à se renforcer toujours un peu plus, «les activistes d'Al-Qaida tentent de contourner les contrôles antiterroristes par tous les moyens», assure ce mardi au Figaro le criminologue Christophe Naudin. 20minutes.fr fait le point sur les différentes techniques utilisées avec succès ou non ces dernières années par les terroristes.
Les objets explosifs
Les fameux colis piégés découverts vendredi ont démontré que n’importe quel objet commun pouvait contenir des explosifs. Ici, il s’agissait d’imprimantes dotées de cartouches modifiées. Deux jours avant les attentats du 11 septembre 2001, c’est avec une caméra piégée que le commandant Massoud, chef de l’Alliance du nord afghane, avait été tué par des terroristes qui s’étaient fait passer pour des journalistes belges.
Les chiens kamikazes
Le Figaro révèle ce mardi qu’il y a deux ans, l’armée américaine aurait «découvert dans la zone de fret de l'aéroport de Bagdad deux chiens morts, dont l'autopsie a révélé qu'ils étaient truffés d'un puissant explosif relié à un détonateur». Placés dans la soute destinée à les accueillir, les animaux auraient dû exploser en plein vol. Mais, mal recousus, les chiens sont décédés avant même le décollage et cela a attiré l’attention du personnel de l’aéroport qui les a alors retirés de l’appareil.
Les enfants kamikazes
Devant les difficultés à recruter des kamikazes, les talibans n’hésiteraient pas à recruter de jeunes enfants. Selon les autorités militaires pakistanaises, les talibans avaient formé jusqu’en août 2009, lorsque l’information a été mise à jour, environ 5.000 enfants kamikazes, âgés de 10 à 17 ans, avait rapporté La Croix. «Parmi ceux qui ont été rendus à leurs familles, certains sont tellement endoctrinés qu’ils menacent de tuer leurs parents qu’ils considèrent comme infidèles», ajoutait le quotidien. D’après les sources officielles, les talibans offriraient de 5.000 à 10.000 euros par enfant.
Le slip explosif
C’est ce que portait Umar Farouk Abdulmutallab, le jeune Nigérian qui avait tenté de faire exploser un vol entre Amsterdam et Détroit fin décembre 2009. Un paquet de poudre de 80 grammes y était accroché pour déjouer les contrôles de sécurité. 50 grammes auraient pu suffire à percer la carlingue.
La bombe anale ou suppositoire
On ne sait pas de quelle manière il l’a introduite en lui, mais c’est doté d’une bombe anale qu’Abul Khair a pu franchir les services de sécurité du palais du prince saoudien Mohammed ben Nayef en août 2009. Le membre d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique (Aqap) a bien réussi à se faire exploser en présence du prince, mais il fut la seule victime de son attentat.
Les prothèses mammaires explosives
En février dernier, les services secrets britanniques mettaient en garde contre cet autre moyen, indétectable à la palpation et au scanner, de commettre des attentats dans des avions. Selon le MI5, des médecins formés en Grande-Bretagne auraient pris la direction du Yémen ou du Pakistan afin d’implanter à des femmes volontaires des prothèses remplies de penthrite, un puissant explosif.
Les chaussures piégées
C’est également avec du penthrite que Richard Reid avait tenté de faire sauter un vol Paris-Miami en décembre 2001. L’explosif était caché dans ses chaussures, mais le terroriste avait été maîtrisé par les passagers et l'équipage après avoir tenté de mettre le feu à un fusible relié aux explosifs.
Les voitures piégées
C’est un grand classique de l’attentat. Mais le journaliste Georges Malbrunot, ancien otage en Irak, a indiqué lundi sur son blog qu’à la mi-octobre, «un certain Yahya Ibrahim donne des conseils (sur un site d’Aqap) pour mener un djihad individuel dans un inquiétant article intitulé "L’ultime tondeuse": un 4X4 équipé de lames d’acier soudé à l’avant pour foncer sur une foule de piétons.»
La burqa piégée
Plusieurs attentats ont eu lieu ces dernières années en Afghanistan et au Pakistan alors que le ou les kamikazes, homme ou femme, dissimulaient leur charge explosive sous une burqa. Ce vêtement est particulièrement efficace puisqu’il a l’avantage de couvrir l’ensemble du corps, ainsi que le visage. En avril dernier, un attentat de ce type a fait plus de 40 morts à Peshawar (Pakistan).
La bombe-ventouse
Cet «engin explosif improvisé» n’est pas nouveau puisqu’il était déjà utilisé par l’armée britannique lors de la seconde Guerre mondiale. Il est revenu à la mode dès la fin 2004 en Irak où des terroristes n’ont pas hésité à les utiliser à tout va, jusqu’à «cinq fois par semaine» en 2008 selon l’armée américaine. «Ces bombes, généralement de petite taille, sont dotées d’une plaque magnétique ou d’une substance adhésive qui permet de les coller littéralement contre la cible», principalement des véhicules (voitures, camions ou blindés) explique le site «Alliance géostratégique».
Corentin Chauvel