Moonwalker a écrit:Flys, L'homme a une part de responsabilité c'est sur, mais tout au long de l'histoire de la terre, des espèces ont disparu (avant même l'apparition de l'homme)
Donc faire peser toute la charge de l'évolution naturelle sur les épaules humaines ça me parait démesuré.
Il est évident que l'homme doit rationaliser son rapport avec son environnement. Mais il faut aussi considérer le fait que nous n'avons pas autant de prise sur l'environnement que nous le croyons.
C'est vrai bordel, il ne faudrait pas surévaluer l'importance de l'Homme dans la disparition d'espèces, ou le réchauffement climatique.
"Nous n'avons pas autant prise sur l'environnement que nous le croyons" dit le scientifique, étayé par plusieurs chiffres que je vais confirmer.
La déforestation, par exemple, qui détruit une partie de la biodiversité et supprime nombre d'espèces animales et végétales, privées de leur habitat et de leurs ressources alimentaires, n'est pas une activité de l'Homme, puisque les arbres choisissent massivement de tomber tous seuls depuis 1 siècle.
Pour transformer ses terres en terres arables, l’homme utilise la forêt. 0,6 à 0,9 % de la couverture forestière disparaît chaque année. Cela signifie que 10 à 14 millions d’hectares de forêt disparaissent chaque année, c’est la taille de toute la forêt française.
La consommation de bois, autre activité non humaine, augmente du fait de la progression constante de la production de papier. En 1958 on abattait 1,2 milliards de m3 de bois ; en 1992 on atteignait 3,5 milliards de m3, sans que cela n'ait aucun impact sur la forêt, bien entendu.
En matière d'eau, là encore, l'Homme n'influe sur rien.
Les eaux continentales et océaniques subissent des dégradations diverses, mais naturelles :
- Pollution biologique des eaux par substances organiques : déchets en provenance papeteries, des sucreries, des laiteries...- dont la fermentation entraîne une forte contamination bactériologique.
- Pollution chimique des eaux par le plomb, le mercure, les nitrates et les hydrocarbures qui constituent la principale cause de contamination de l’hydrosphère.
- Pollution thermique des eaux du fait de leur utilisation pour le refroidissement des centrales électriques et nucléaires.
- Epuisement des ressources des mers et océans, déjà affectées par la toxicité de certains rejets, du fait de la surpêche (overfishing) et de la chasse destinée notamment à alimenter la pelleterie.
- Urbanisation des littoraux et des plaines alluviales qui conduit à une destruction systématique des écosystèmes aquatiques.
Tous les rivages de la mer Méditerranée subissent une pression humaine telle que la plupart des écosystèmes côtiers sont détruits ou au mieux considérablement appauvris d’un point de vue biologique. Les dernières portions de littoral encore partiellement préservées dans le cadre de parcs naturels sont toutes très menacées du fait en particulier de la pression touristique.
L'intrusion du mercure dans les chaînes alimentaires est un bonne exemple du manque d'impact de l'Homme sur l'environnement. Sa concentration dans les tissus de certains poissons va parfois jusqu’à 10ppm alors que les teneurs normales sont comprises entre 0,1 et 0,2ppm. Les conséquences pour les animaux et l’homme qui se nourrissent de ces poissons contaminés sont évidemment mineures, comme chacun sait.
Les conséquences de l'activité de l'Homme sur la nature sont donc réduites, et les conséquences sur les Hommes en eux-mêmes sont encore plus faibles, en ce qui concerne la pollution des sols et l'eau potable.
Si les besoins physiologiques de consommation d’eau du citoyen du 21° siècle varie de 5 à 10 l/jour/personne, sa consommation pour un confort domestique varie de 150 à 450 l/jour/personne. Cela ne représente qu’une partie de la consommation totale, si l’on inclut les activités industrielles, commerciales, de loisirs, on arrive à 56 000 l/jour/personne.
Déjà aujourd’hui, on note que 26 pays sont en pénurie avec des capacités inférieures à 1000 m3/an/habitant et que près de 50 pays connaitront une telle situation d’ici 2050.
Donc sur 200 pays, disons que seule la moitié peut vivre avec beaucoup d’eau.
La mer d'Aral, que tu ne dois pas connaître,a juste baissé des 2/5 de sa superficie du fait de l'irrigation, et sa salinité a triplé rendant l'eau néfaste pour les sols, et les humains.
Mais c'est sans doute ce que tu appelles l'évolution naturelle des espèces. Les plus faibles mourront, c'est la vie.
Par l'usage intensif des pesticides et de l'irrigation, la salinisation des sols concerne aujourd’hui 50 millions d'hectares.
Lorsque l'on sait que seuls 22% des terres émergés ont des sols arables, permettant l'agriculture, et que la population mondiale va atteindre 9 milliards d'individus, il n'y a pas matière à s'inquiéter.
Enfin bref, je n'irai pas parler non plus de la destruction du cycle des pluies qu'entraîne la déforestation, puisque lorsque tu rases une forêt, de manière massive, tu réduis d'1/3 les précipitations...
Donc voilà, bien sûr, je pourrais répondre à ton point de vue, qui est une pure vue de l'esprit et un avis personnel quasi philosophique, sur un problème scientifique mondial.
Mais j'ai un peu de mal à me détacher totalement de la situation pour faire du révisionnisme écologique.