fourcroy, a minima cette vidéo d'Erlinger permet de remettre en perspective la performance pour la performance, non envisagée autrement comme c'est encore trop souvent présenté par la grande majorité des médias ou le grand public.
A ce propos, je relativiserais ce que je notais d'ailleurs plus haut d'un personnage comme Mike Horn, figure bien médiatique, de la même façon que les perfs d'un explorateur de l'extrême comme Christian Clot, dans son appréhension de l'aventure - bien que ce dernier s'en défende.
En somme, je crois que j'en ai un peu ras-le-bol de ces communicants ou autres fabricants d'exploits plus ou moins ALC.
Pour prendre un exemple et sans aller nécessairement dans cet extrême de pensée auquel je fais allusion là, en alpinisme, cela me fait aussi penser à la vision d'un Messner, trop préoccupé par le culte de la perf' et la recherche de la compétition, bien que lui aussi était pourfendeur du contraire, à l'inverse de la vision d'un Kukuczka. Dans la même idée, malgré la hype qu'il connaît lui aussi, il en va de même pour les perfs aussi incroyables soient-elles d'un Killian Jornet (au passage, curieux de voir les relevés avec un suivi doping sérieux s'il en était, aussi fort soit-il).
Erdlinger est de la même trempe qu'un Moitessier en voile (cf. La longue route). Ca me semble bien regrettable que trop nombreux soient les sportifs qui ne jurent encore que par la culte de la performance sans réfléchir davantage au sens de leur activité
.
Certains d'entre eux devraient s'inspirer des visions :
- de Patrice Franceschi sur l'esprit d'aventure qui dépasse le sport (cf.
Avant la dernière ligne droite ;
Le regard du singe - où il évoque l'esprit d'aventure comme réunion de 4 vertus : anticonformisme (potentialité de remise en cause de l'ordre des choses), aptitude au risque (exaltation de la vie et dédain de la mort), besoin de liberté, désir de connaissance (à voir en spoil malgré le mauvais son pour les intéressés :
) ;
- d'Emeric Fisset autour de l'éloge du voyage solitaire à pied sans objectif de retour (cf.
L'ivresse de la marche)
- ou, sur le sens du voyage : celles de Josef Schovanec (cf.
Eloge du voyage à l'usage des autistes et de ceux qui ne le sont pas assez). Dans les 3 cas, la dimension réflexive et anthropologique est prégnante.
Rien à voir mais puisque j'évoque cette dimension réflexive, pour les personnes qui seraient intéressées par les échecs et qui ne l'auraient pas vu, je vous conseille le film
Magnus autour de Magnus Carlsen, aka le "Mozart des échecs"... intéressant d'autant plus pour celles et ceux qui n'auraient qu'une approche trop scientifique et rationnelle du jeu -cf. Le joueur d'échecs de S.Zweig
).