par Dragan » 25 Mai 2018, 14:28
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Canayer : « La Ligue des champions réclame de l’audace, du sang-froid et une grande volonté »
LE JOUR OÙ...
vous devenez entraîneur...
J’avais rendez-vous avec Gérard Picard, le président de Paris-Asnières. J’allais le voir pour savoir s’il comptait me garder dans l’effectif. J’étais un joueur très moyen, j’avais à peine trente ans et je n’étais sûr de rien. En fait, il m’a proposé de prendre l’équipe en main. Je n’étais pas du tout préparé à ça. J’avais quarante-huit heures pour me prononcer. En un week-end, tout a basculé. J’étais prof et conseiller technique régional, mais je n’avais jamais envisagé devenir entraîneur, même si je m’occupais alors des Espoirs. Ça a été une vraie bascule dans ma tête. Et je me suis retrouvé à diriger des garçons avec lesquels je jouais, comme Jackson Richardson, Bernard Latchimy, Patrick Cazal, Julius Jonasson ou Maxime Spincer.
LE JOUR OÙ...
vous signez à montpellier...
Il était question que je reste à Paris, mais quarante-huit heures avant la fin de la période des mutations, Jean-Paul Lacombe, le président (de Montpellier), me fait une proposition et m’invite à passer une semaine sur place afin de me rendre compte par moi-même. C’était en 1994. J’ai alors croisé beaucoup de monde mais deux rencontres m’ont convaincu : Jean-Paul Lacombe, donc, un fou de sport, et bien sûr Georges Frêche (l’ancien maire), tout autant passionné, de politique, de sa ville, de sport aussi. Ces deux personnes ont déterminé ce que je suis devenu. Elles avaient cette soif d’entreprendre, une véritable vision pour l’institution qu’elles représentaient.
LE JOUR OÙ...
vous remportez votre premier titre...
Il était tout à fait inattendu et les conditions exceptionnelles dans lesquelles il a été obtenu (dans les dernières secondes du dernier match face à l’OM-Vitrolles) en font un moment un peu à part. Ce titre (en 1995) a tout déclenché, il m’a offert une certaine crédibilité, mais il a surtout été une formidable caution pour la conduite du projet. À partir de là on a commencé à construire notre histoire, à avoir surtout les moyens de la construire. On nous a fait confiance et tout s’est enchaîné naturellement.
LE JOUR OÙ...
vous gagnez la ligue des champions...
Je ne retiens pas le moment de la victoire (en 2003), même si je me souviens de chacun des instants de cette journée mais plutôt les quinze jours autour de cette finale qui se jouait alors en matches aller et retour. L’échec de l’aller à Pampelune (19-27) est au moins aussi important que le succès du retour à Bougnol (31-19). Ce que je garde en mémoire, c’est tout ce qui s’est passé entre ces deux moments, surtout les avant-matches, les discours, les attitudes. Cette compétition te permet de vivre des émotions incroyables, elle fait appel à des vertus mentales incroyables, elle réclame de l’audace, du sang-froid et une grande volonté. Je me sers beaucoup, encore aujourd’hui, de ce que j’ai appris à ce moment-là pour gérer les différentes situations en compétition.
LE JOUR OÙ...
vous vous sentez trahi...
L’affaire des paris (en 2012) reste le moment le plus improbable que j’ai eu à vivre. Parce que je n’ai rien vu venir. Cette perception d’une chose que tu penses impossible est sincèrement terrible. Ce moment vécu à Flensburg, ces trois-quatre jours entre Flensburg et Paris, étaient hors du temps et de toute logique. J’étais stupéfait au sens littéral du terme. Sans doute par naïveté, je n’imaginais pas être amené à vivre ça un jour. J’ai été obligé de réagir car j’avais la responsabilité de manager général et mon devoir était de protéger l’institution. Mais je ne savais pas si j’aurais la force de gérer, la force de me relever. »
Samba / Renan Lodi, Lacroix, Mbemba, Clauss / Lemar, Kondogbia, Guendouzi, Is. Sarr / Alexis, Aubameyang
Blanco / J. Firpo, Gigot, Seidu, R. Pereira / Harit, Soumaré, Ounahi, Mughe/ Ndiaye, Vitinha
Ventes : Touré, Balerdi, Lopez, Rongier, Veretout, Amavi, Lirola