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Forcément déçu, mais pas abattu, et prêt à se remobiliser pour une fin de saison ambitieuse, le directeur sportif des « jaune et bleu » revient sur les heures qui ont suivi la finale européenne. Conscient de l’importance des prochains jours, de l’opportunité de basculer sur un nouvel objectif et du soutien des supporters « jaune et bleu », Jean-Marc Lhermet et les Clermontois n’ont plus qu’une seule chose en tête : Nantes. Entretien…
Jean-Marc, comment as-tu récupéré les joueurs après la finale et dans les heures suivantes ?
Au coup de sifflet final, ce fut à l’image de ce que nous avons pu connaître après des rendez-vous ratés : un vestiaire dévasté, des joueurs tristes et remplis d’un sentiment de déception énorme. Peu de bruit, une ambiance forcément pesante comme cela avait été le cas en 2007, en 2009 et 2010 après le ¼ de finale face au Leinster. Nous avions fondé beaucoup d’espoirs dans ce match et mis presque tous les ingrédients nécessaires pour réussir …et, au final, nous ne sommes pas récompensés. C’est un mélange entre le sentiment d’avoir tout donné et de s’être beaucoup investis, mêlé à celui de la déception. Tous les rêves d’une saison européenne idéale qui s’évanouissent en une seconde. C’est ce moment qui est difficile à passer. Au fil des heures, les joueurs ont réagi, ils ont commencé à parler et à évacuer ce sentiment de déception. Chacun essaye de mettre des mots pour panser ses propres plaies mentales, pour mieux repartir. Il faut arriver, en quelque sorte, à faire le deuil de la finale perdue pour repartir vers de nouvelles échéances qui sont une vraie chance.
« Il y a beaucoup de similitudes avec le quart de finale perdu face au Leinster en 2010 ! »
Justement, contrairement à certaines saisons précédentes, cette défaite en finale ne vient pas clôturer la saison…
Non, j’ai envie de comparer cela au quart de finale perdu au RDS face au Leinster. Il y a beaucoup de similitudes au delà du fait que ce n’est pas au même stade de la compétition. Nous avions beaucoup d’ambitions, dans la même ville, un match que nous avions failli gagner et que nous perdons finalement de très peu, après un match énorme. Nous avions eu les mêmes impressions de désolation dans le vestiaire, mais nous savions qu’il y avait autre chose derrière et que nous avions encore l’occasion de rebondir. Cette défaite en 2010 nous avait affectés mais elle nous avait aussi permis de nous ressouder et de nous tourner avec beaucoup d’ambitions vers d’autres objectifs. C’est aussi le cas cette année, puisque dans 5 jours nous jouerons une demi-finale à Nantes et nous avons encore la possibilité de ramener un fabuleux trophée, un titre à Clermont Ferrand. Nous sommes bien décidés à tout mettre en œuvre et à nous présenter avec les meilleures armes en demi-finale car cette équipe de Castres sera très difficile à manœuvrer.
Quel est ton sentiment lorsque les médias retrouvent facilement le couplet des vieux démons, malédictions etc…
C’est n’importe quoi, on nous en a parlé tellement souvent… Cela fait partie des paramètres immaîtrisables qui ne nous concernent pas et ne nous intéressent pas. Dans la tête des joueurs, du staff et de tout le monde autour du club n’y a aucun sentiment de ce type là qui nous perturbe. Nous laissons ça à l’environnement médiatique.
Aujourd’hui et demain seront probablement des jours déterminants pour le groupe…
Oui forcément, cela a commencé dès le coup de sifflet final, puis il y a eu la soirée que nous avons passée ensemble. Nous nous sommes ensuite retrouvés, hier dimanche, pour un décrassage tous ensemble, afin d’échanger et de passer un moment en commun. Nous avons parlé du match, car je crois qu’il est important de faire le deuil de cette compétition pour mieux se projeter sur la suivante. Il faut comprendre ce qu’il s’est passé, crever l’abcès et cela le plus vite possible car les échéances qui arrivent ne sont pas dans un mois ou deux, il faudra répondre présent dès la semaine prochaine. Les deux jours qui viennent vont être primordiaux : c’est le moment de faire l’état des troupes physique et mental du groupe et de voir quels sont les joueurs qui seront le plus à même à relever le défi énorme qui nous attend samedi à la Beaujoire.
« ce sont plus que des supporters, ils font partie de l’aventure que nous vivons à 100% »
Qu’est ce que tu as envie de dire aux supporters qui ont encore les drapeaux aux fenêtres, les couleurs de l’ASM affichées partout en Auvergne ?
Gardez vos couleurs fièrement affichées ! Je crois que depuis le début de la saison, nous sentons un soutien énorme de notre public. Si nous en sommes là où nous en sommes aujourd’hui, encore prétendant au titre du Top 14, c’est aussi grâce à eux. On a senti, aussi bien dans les moments d’euphorie que dans les moments plus compliqués, ce peuple « jaune et bleu », cette Yelloy Army toujours présentes à nous pousser, nous encourager. C’est et ce sera un facteur déterminant pour bien finir cette saison. Nous sommes dans une période de déception, et nous avons encore plus besoin d’eux. Quand je suis rentré, samedi soir et que j’ai traversé Clermont, j’ai vu tous ces supporters à 3 heures du matin, tristes mais toujours présents. On se dit que ce sont plus que des supporters, ils font partie de l’aventure que nous vivons à 100% ; dans les grands comme dans les moins bons moments. Ce sont des choses que nous ressentons en interne. C’est important de savoir encore tout le monde, tout nos supporters derrière cette équipe, mobilisés pour la suite. Nous avons besoin qu’ils gardent leurs drapeaux aux fenêtres, qu’ils portent fièrement nos couleurs, le moindre signe : du fanion sur la voiture au clin d’œil d’encouragement. Tout un tas de petites choses qui vont nous aider à basculer sur de nouveaux moments de bonheur à vivre et partager ensemble.