par JPP REVIENS » 12 Fév 2013, 17:34
La glorieuse incertitude du sport ? Non.
Comment expliquer que les mêmes hommes, ou presque, conduisent à des résultats et à un jeu extrêmement différents ?
Voici mon avis (qui n'engage donc que moi)
1) La fatigue physique énorme des joueurs
A mon sens, la constante entre la débâcle italienne et la défaite galloise viennent d'une baisse physique énorme des joueurs. Elle est symbolisée par Michalak, qui joue "non stop" depuis 11 mois et n'est plus que l'ombre de l'animateur brillant qu'il était à l'automne.
Cette baisse est d'ailleurs visible en TOP 14 (ça n'a rien de surprenant), où l'on voit les gros du championnat (Toulouse, Clermont, Toulon) piétiner, voire se faire déculotter par des promus.
Le Rugby est un sport professionnel dans lequel la dimension physique est absolument indispensable à la performance et dans lequel un "trou" ne peut pas être comblé par quelques exploits individuels.
2) Sur les joueurs
Je persiste à trouver le groupe mis en place par PSA intéressant et crédible. Certes, Fofana n'est plus un ailier (il a tout de même débuté sa carrière et sa formation à l'aile, il me semble), mais Clerc et Malzieu étant blessés et Médard revenant de blessure, je trouvais la possibilité intéressante, surtout quand on voit ses prestations de l'automne dernier.
Il nous restait le choix Butin et là, je dis pourquoi pas.
Toujours est-il que mon hypothèse de départ, et celle de PSA (ou l'inverse), tenait au regard des résultats de l'automne.
Ce qui ne tient plus aujourd'hui, ce sont les prestations catastrophiques au centre de Mermoz. Avec un Mermoz inexistant, l'ensemble du centre de terrain français perd de sa légitimité et l'hypothèse Fofana/Bastareaud retrouve de sa crédibilité.
3) Sur les carences françaises
Le principal problème français se résume à mon sens en 3 problèmes :
1) Un manque d'initiative et de prise d'avantage, en grande partie liées à un déficit physique des joueurs (quand tu es cramé, tu as du mal à gagner tes duels).
2) Un jeu au pied insuffisant au niveau international. Face au manque de fraîcheur physique, la solution est de se retrouver sur les fondamentaux (défense, peu de prise de risque offensive, mêlée, touche). Si on a plutôt bien géré la dimension conquête, en revanche, les joueurs ont été incapables de se dégager proprement de leur camp pour trouver de longues touches, renvoyer la pression chez l'adversaire et faire souffler les avants.
Un Michalak diminué, et dont le jeu au pied n'a jamais été le point fort, n'a absolument pas pu être suppléé par Mermoz ou Huget (voire Machenaud). On s'est retrouvé à jouer dans notre camp la majeure partie du temps, à se faire infliger des temps de jeu supérieurs à 2 minutes, ce qui a conduit l'ensemble de l'édifice défensif à s'effondrer.
Le retour de Médard à l'arrière pourrait être une solution, à condition qu'il ait retrouvé son niveau physique.
3) Un déficit mental. Je pense que la défaite contre Galles s'explique à 50% par la défaite initiale en Italie. Là bas, les joueurs ont pioché physiquement face à une belle équipe. Contre Galles, le niveau adverse était indigne, mais les joueurs n'ont jamais réussi à trouver la solution, par manque de confiance, par peur de mal faire et par déficit physique.
4) Les solutions
Je pense qu'il faut injecter du sang neuf, ce qui a en partie été fait par le staff. Tester des nouveaux joueurs, faire souffler les cadres habituels. On n'a plus aucune chance de gagner le tournoi, autant envoyer une équipe mixte sur les derniers matchs.
Les joueurs bénéficient d'une semaine de repos avant le match en Angleterre, je suis persuadé qu'ils livreront un match de bien meilleure facture à Twickenham.
Je ne suis pas un "PRO PSA" farouche. Je me dis simplement qu'à l'heure actuelle, avec un Novès vissé à son siège Toulousain, et un Galthier qui finit toutes ses classes à Montpellier, on n'avait pas mieux sur le marché.
PSA est un bon entraîneur, qui a déjà gagné des titres en tant qu'entraîneur, c'est quand même autre chose que l'épopée Lièvremont le néophyte.
La vie c'est long, surtout vers la fin.