Tour de Suisse : après la blessure de Froome, la poisse continue pour Ineos avec la chute de Thomas
Geraint Thomas a abandonné le Tour de Suisse après être durement tombé mardi. C'est une nouvelle tuile pour l'équipe britannique après la blessure de Chris Froome.
Benoit Furic
mis à jour le 18 juin 2019 à 18h04
Egan Bernal qui se fracture la clavicule en Andorre, sur un rond-point glissant début mai, à quelques jours du Giro où il devait assurer le rôle de leader ; Chris Froome sévèrement blessé lors de la reconnaissance du chrono du Dauphiné la semaine dernière, fémur, coude et côtes brisés ; et hier, le vainqueur en titre du Tour de France à terre lors de la 4e étape du Tour de Suisse, groggy sur le bord de la route. Il y a des séries de déboires routiers dont les leaders d'Ineos se passeraient bien, alors que se profile le Tour de France. Hier après-midi, dans le ventre mou et mouvant du peloton à moins de 30 kilomètres de l'arrivée, Geraint Thomas s'est retrouvé au tapis, piégé par un écart, une rigole pavée et une roue qui vint se mettre en porte-à-faux : «Il y avait des aménagements routiers et un coureur est tombé devant lui», précisait Gabriel Rasch, le directeur sportif de l'équipe britannique, présent en Suisse, pour expliquer la présence du Gallois, assis et hagard pendant plusieurs minutes, alors que le peloton continuait sa course, déjà loin et indifférent. À quelques mètres de Thomas, Andrey Zeits (Astana) ne repartait pas non plus - clavicule cassée.
Geraint Thomas n'a pas repris son vélo - le médecin de l'équipe jugeant l'abandon préférable : «Il a fait une lourde chute. La zone d'impact principale était sa tête. Il a réussi son premier examen (de commotion) au bord de la route, mais compte tenu de la nature et de la gravité de l'impact, il n'était pas sûr de pouvoir continuer dans la course». Il a ensuite été conduit immédiatement à l'hôpital pour des examens plus poussés. Ceux-ci n'ont rien révélé de sérieux dans la soirée, à l'exception de quelques abrasions et d'une plaie à l'arcade.
Une préparation mise à mal
Le coureur d'Ineos ne jouait pas grand-chose sur cette étape pour sprinteurs : 8e au général, Thomas attendait patiemment les étapes d'altitude en fin de semaine pour parfaire sa préparation en vue du Tour, qui débute dans moins de trois semaines. Mais cette chute vient largement contrecarrer les plans du Gallois, qui ne brillait déjà guère depuis le début de saison : une belle prestation aux Strade Bianche (12e), suivie d'un abandon sur Tirreno-Adriatico en mars (38e au classement après quatre étapes, il avait mis pied à terre en raison de problèmes gastriques), une anonyme 40e place au Tour du Pays Basque en avril, et une troisième place au Tour de Romandie, peu après, où il n'avait pas réussi à déloger Primoz Roglic de la tête du classement. Sa victoire au Dauphiné l'année passée, en préambule de son sacre juillettiste, semble bien loin.
La conséquence immédiate de cet abandon réside dans le manque évident de préparation physique, sans nul doute préjudiciable, qui touchera le Gallois, quand bien même sa présence au Tour ne semble pas remise en cause («Nous allons continuer à le surveiller. Nous devrons nous assurer qu'il ne souffre pas de symptômes au cours des prochains jours», déclarait hier le médecin de l'équipe britannique). La Suisse était la dernière étape d'un programme précis pour arriver en forme au départ de Bruxelles, le 6 juillet. À deux semaines et demie du Tour, les compétitions au profil adéquat sont désormais bien rares pour tenter de remplacer ce qui va manquer irrémédiablement. «Clairement, c'est un recul dans ma préparation, mais je suis sûr que mon entraîneur Tim Kerrison aura un plan pour s'assurer que je sois prêt au départ», précisait Thomas hier soir, dans un communiqué de son équipe.
Team INEOS
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@TeamINEOS
.@GeraintThomas86 has escaped relatively unscathed following today’s crash at the #TourDeSuisse.
We've got a full update including reaction from Geraint and Team INEOS Doctor Derick Macleod.
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15:10 - 18 juin 2019
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Thomas given all-clear following Tour de Suisse crash
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Malgré les messages rassurants, cette chute demeure un écueil pour celui qui venait de retrouver un statut de coleader plus enviable avec le forfait de Chris Froome. Ineos dispose avec le Colombien Egan Bernal, qui s'est finalement épargné l'éreintant Giro et a préparé le Tour de France chez lui en Colombie, d'un leader en forme et de premier plan - auquel s'ajoutent des lieutenants de grand luxe, à l'image de Wout Poels, en vue lors du Dauphiné.
L’Equipe