Le prototype d'un nouveau groupe de VIH-1
Il existe deux types de virus du sida, le VIH-1, majoritaire, et le VIH-2 peu fréquent. Le VIH-1 est divisé en trois groupes : M, à l'origine de la pandémie mondiale et deux autres groupes très rares, O et N.
Le nouveau variant identifié par l'équipe de Jean-Christophe Plantier semble être le prototype d'un nouveau groupe du type VIH-1, appelé groupe P par les chercheurs. Les scientifiques ont d'abord pensé qu'il pouvait appartenir au groupe O, mais l'étude de son génome complet (séquençage) a permis d'établir qu'il s'agissait d'un nouveau groupe.
L'impact de ce nouveau groupe P pourrait se situer sensiblement au même niveau que le groupe O, selon la chercheuse Marie Leoz.
Les gorilles, vecteurs du VIH
Le séquencement génétique du virus a démontré qu'il ne ressemblait à aucune forme connue du VIH, et il a finalement été lié au virus d'immunodéficience qui touche les gorilles, lui même découvert en 2006.
Le VIH, dont 33 millions de personnes seraient porteuses dans le monde et qui a fait 25 millions de morts, aurait été transmis à l'homme par des chimpanzés, l'espèce vivante la plus proche de l'être humain sur le plan génétique.
"Nos conclusions indiquent que les gorilles, en plus des chimpanzés, sont de probables sources de VIH-1", ont souligné Jean-Christophe Plantier et son équipe.
Le variant identifiée chez une femme camerounaise
Le nouveau variant a été identifié chez une patiente originaire du Cameroun qui présentait un profil rare. Agée de 62 ans, la maladie avait été diagnostiquée chez elle en 2004, peu après son arrivée à Paris.
La malade touchée par ce virus assure n'avoir jamais eu de contact avec des gorilles, mais avoir connu plusieurs partenaires sexuels après le décès de son époux.
Selon Marie Leoz, la patiente "va bien" et suit actuellement un traitement auquel "elle a très bien répondu". "C'est une souche qui se traite", a-t-elle poursuivi.
"Il y a peu de chance que cette patiente soit le premier cas, étant donné notamment son mode de vie", a-t-elle estimé.
Elle aurait reçu sa souche d'autres personnes, "certainement au niveau du Cameroun". "C'est donc là où il faut qu'on cherche de nouveaux cas", a souligné la chercheuse.
Vigilance
"La découverte de cette nouvelle lignée met en lumière la nécessité de surveiller de près l'émergence de nouveaux variants du VIH, particulièrement en Afrique centrale, à l'origine de tous les groupes du type VIH-1", déclarent les chercheurs.
La séquence génétique du nouveau variant a été mise en ligne sur la GenBank, une banque de données publique. Les travaux des chercheurs, quant à eux, ont été publiés par la revue Nature medicine. (Nouvelobs.com avec AFP et Reuters)(c) Nouvel observateurs