Morts suspectes en Tunisie.
Dix jours après Maroc-Algérie, les corps de trois supporters algériens viennent d'être rapatriés
"VIOLENTES ÉMEUTES", " Le guet-apens tunisien ", "Trois mort à Sfax ". Depuis une semaine, la presse algérienne interpelle le gouvernement pour qu'il fasse la lumière sur ce qui s'est passé à l'issue du quart de final
de la CAN perdu par l'Algérie devant le Maroc (1-3, a.p.), le 8 février. Mais c'est à peine si le ministre de l'intérieur Yazid Zerhouni, a admis l'existence de "quelques blessés légers et de véhicules abîmés ", allant jusqu'à reconnaître qu'"il y a eu un excès de la part de nos supporters et (que) les autorités locales ont réagi comme elles devaient réagir.
Les faits restent confus. On sait que de nombreux supporters algériens sont arrivés devant le petit stade (13000 places) de Sfax sans billets valables, d'où des affrontements avec les forces de police tunisiennes. On sait aussi que le comité d'organisation avait demandé à déplacer ce match à risque à Tunis, où le stade EI-Mensah
(60 000 places) semblait mieux adapté à l'afflux de supporters algériens. Or sait aussi que la CAF a refusé. On sait enfin que les Algériens, qui avaient déjà dévasté quelques boutiques à Sfax avant la rencontre, ont quitté le stade très en colère sitôt le deuxième but marocain, qu'ils ont arraché des sièges dans les tribunes et se sont de nouveau heurtés aux policiers tunisiens à leur sortie.
Mais ensuite ? Des supporters qui se sont constitués en "association algérienne des victimes des agressions policières en Tunisie" témoignent qui avoir été pris à partie par les policiers tunisiens, mais aussi par les habitants de Sfax. "Alors que la police nous assénait des coups de matraque et nous bombardait de gaz lacrymogène, des femmes et des jeunes tunisiens nous jetaient des bouteilles de vinaigre", raconte l'un
d'entre eux. Un ancien chef du gouvernement, Mokdad Sifi, a écrit une lettre au président tunisien Ben Ali, lui demandant regrets officiels et sanctions exemplaires, au nom de "la fraternité algéro-tunisienne ". Une chose est sûre : deux jeunes Algériens ont trouvé la mort, alimentant les rumeurs les plus folles. Les autorités tunisiennes affirment qu'il s'agirait d'un accident de la route "qui n'aurait rien à voir avec le match ". Mais hier, une troisième dépouille est arrivée à Alger, celle de Seddik Delaa, vingt-huit ans. Et trois de ses camarades présents au moment des faits soutiennent dans les colonnes du quotidien " Liberté " qu'ils ont été victimes d'un lynchage et qu'ils se sont ne retrouvés à l'hôpital, l'un paralysé des jambes, l'autre souffrant de nombreux traumatismes. Pour la famille de la victime, il n'y a aucun doute : " La police tunisienne a tué. ".
Ca craint un max