Modérateur: Modérateurs
Nebuluss a écrit:2004 va nous offrir une floppé de good vibes... Pas mal de cds de tres bon groupes devrait sortir, quel sont ceux que vous guettez, attendez le + ?!
Pour moi :
1-Sinsemilia: Titre_Inconnu
2-La Ruda Salska: 24_Images_Seconde
3-K2R Riddim: Grand Mama
4-Nomades et Skaetera: Le Cirque du Millenium (j'espere que ce nouvel album sera au moins aussi bien que le préceden, mon coup de coeur 2003 !)
5-Max Romeo: A Little Time For Jah
6-Zenzile: 5+1
7-Mei Tei Sho: Lô Bâ
Meï Teï Shô, kezako ? “ Ce terme japonais décrit l’état de transe suite à une surconsommation de riz. C’est aussi ce qu’on a voulu faire avec notre musique : évolutive et répétitive. ” Répéter sans ressasser, évoluer sans effacer. De la permanence dans le mouvement, du changement immanent… Telle est la formule de base, élaborée depuis six ans, au-delà des formats préétablis. Loin des sentiers d’une gloriole éphémère, plus près du middle of nowhere, ces cinq musiciens tournent et retournent un public, détournent clichés et poncifs en tout genre. “ On n’a pas eu l’idée de faire du jazz, de l’afrobeat, de la jungle ou je ne sais quoi. Nous, on se contente de faire de la musique. Après, on laisse le soin des étiquettes à ceux dont c’est le métier. ” On peut souhaiter bonne chance à celui qui se risquerait à mettre une appellation certifiée conforme à Meï Teï Shô, tant leurs effusions éclectiques débordent de bonnes vibrations, sans aucune limite, avec pour seul guide l’envie de créer, de donner leurs visions d’un monde de musiques décloisonnées et ouvertes à tous les possibles, même improbables. Du jazz libre entre guillemets, du funk entre les lignes, de l’électronique en pointillés, mais aussi un bon fond de dub, de l’afro-rock comme force de percussion, mais encore du hip-hop à mots couverts, du hardcore pour l’énergie, des échos de m’balax, des fragments de folk, de la soul rauque… Qu’importe le matériau pourvu qu’ils aient l’ivresse. Entrez dans la transe.
Meï Teï Shô… mésencore ? C’est pourquoi l’on n’est guère étonné de les voir associés selon les titres à d’autres hommes et femmes de bonne volonté. Qu’ils soient connus, reconnus ou inconnus, là n’est pas la question. Il y a Fixi et Erwan, l’accordéon et la voix de Java, les pistes électroniques de Jean-Philippe Chalté, Frédéric Miclet, les platines de DJ Chérif, la voix de Zabida Bensaïfi, les cordes sensibles de la guitare de Rémy Varaine, la trompette de Ludovic Vernu… Il y a aussi l’Anglo-Indienne Susheela Raman, égérie pop, et l’Egyptien Ragab Sadek, percussionniste croisé lors de leurs connexions avec Ganoub… Chacun apporte sa touche, sa divergence de style, dans cet univers déjà bariolé, une couleur complémentaire à un idiome qui refuse la monochromie. Mais attention, tous sonnent comme un seul homme. Ces cinq musiciens réactivent constamment leur mémoire. A ce titre, “Lô Bâ” marque une étape chez ces apprentis-sorciers, devenus alchimistes confirmés au gré des galettes et tournées. L’album de la maturité, la formule est galvaudée, consacrée, dépassée, et souhaitons-leur de garder omniprésente la folie furieuse de leur jeunesse. Non, plutôt le disque de la maturation.
Lô Bâ, çadiquoi ? Texto, il s’agit d’un proverbe songho, en référence aux origines centrafricaines de Germain, le drum machine fait homme. “ L’homme qui naît aujourd'hui n’est en rien différent de ses ancêtres préhistoriques. De sa naissance à sa mort, il a tout à réapprendre et rien ne nous dit qu’il apprendra vraiment. ” L’allégorie vaut pour ce combo, qui se remet constamment à l’ouvrage, qui se donne corps et âme, en toute amitié et humilité. Le choix de cette sentence n’est pas innocent pour ceux qui parlent du et au présent, sans néanmoins faire du passé table rase pour construire l’avenir. C’est pourquoi “Lô Bâ” s’inscrit dans les empreintes précédentes, tout en traçant de nouvelles voies. On y chante encore en de nombreuses langues (wolof, français, anglais…), on y déchante toujours la honte d’un monde qui file droit dans le mur, de temps qui courent à leur perte. “Never Money Today” en fait l’inventaire, sous formes de mise aux points sur les hic qui sonnent comme des directs du gauche. Plus loin, “Bagdad is burning”, comme Londres il y a 25 ans, du temps des Clash. Un brûlot sur fond de chant doux-amer, de mélodie chaloupée, de cordes sensibles… Ne pas oublier sa colère, mais aussi porter sa parole autrement, pour toucher vraiment. C’est sans doute la grande différence de formes pour ceux qui n’ont pas changé dans le fond. Ils varient désormais les plaisirs, soignent leurs arrangements, toujours aussi dérangeants, pas près d’être rangés dans une petite case. Aux limites de la folk ici, aux bords du jazz là, sans cesse avec une énergie funk-rock, ce nouvel album alterne sensualité toute en retenue comme cet écho d’outre-tombe sur “Ghost friend” et raucité comme sur “Love Child”, au groove tellurique. Un seul mot d’ordre : ne pas en avoir ! Ne pas se résoudre à une formule, ne pas dissoudre cette énergie azimutée, combinée à un song-writting exigeant, à une plume acérée. La surligner, par quelques interludes instrumentaux, la faire résonner. Les temps changent, il est l’heure d’écouter Meï Teï Shô.
Vonsalza a écrit:Le mix radio soulwax était trop fort.
ideh a écrit:on verra bien
Y aura sur son prochain album un feat avec Joey Starr
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