Cher visiteur anonyme et impromptu de ce site,
Je tiens à te présenter mes plus plates excuses pour les torts que mes mots ont occasionnés à ta conscience délicate, à ta sensibilité à fleur de peau, à ta morale chatouilleuse et épaisse.
Je veux te demander pardon d’avoir lâché la bride à mes pulsions de mort et à une certaine beauferie dans l’insulte qui me déshonore sans te faire rire.
Cher visiteur, je souffre d’une maladie, ma trop grande passion pour l’OM et mon trop grand appétit à provoquer, à fâcher, à déclencher une émeute, à souffler sur l’incendie.
Pire cher visiteur, je suis un supporter, dans ce qu’il a de plus hargneux, stupide, subjectif.
Le rythme cardiaque en augmentation constante, les palpitations, ces gouttes de sueur perlant sur un front prématurément ridé… et soudain… la délivrance…
Un icosaèdre tronqué de 22 cm de diamètre franchissant une simple ligne blanche tracée sur un sol herbeux, suffit au bonheur du supporter inconditionnel que je suis, parmi tant d’autres qui méritent bien plus que moi.
Des supporters prêts à tout pour LEUR club, pour LEURS couleurs, même si ce club n’est pas celui de leur ville. Des supporters qui décalent les repas de famille, qui bâillonnent les enfants les soirs de matchs, qui sont prêts à tuer leur belle mère (sans rapport avec le football en revanche)
Comprendre la passion du supporter de football n’est pas une chose évidente pour une personne extérieure à ce hobby, par exemple… pour une femme.
Si tu es une femme, chère visiteuse, je comprend ton désespoir et ton incrédulité lorsque que ta soirée « Experts Miami / Vegas / Trifouillas la Guinguette » va être remplacée au programme par un bon vieux OM/ PSG des familles.
Je comprends que pour toi Ginette, il ne s’agit pas d’un simple changement de programme, mais bien de la perspective d’observer ton Jules en slip, une canette à la main, son écharpe bleue et blanche autour du col hurler et éructer virilement devant son poste de Télévision durant 2h (interviews incluses).
Je comprends ton désarroi, lorsque ton mari bondira à chaque but pour empoigner virilement, sans aucune pudeur, ses bijoux de famille pour exprimer sa joie ou vociférer contre l’arbitre, la malchance ou Ronald Zubar.
Je comprends que les blagues de Laurent Paganelli, ou la science du « jeu en triangle » sont perdues pour toi, sans parler de « la sanction administrative de couleur jaune ».
Mais tu dois de ton côté accepter que tu seras impuissante et incapable de faire entendre raison au beauf de mari que je suis.
Un beauf capable de s’enfiler joyeusement des OM/ Caen, des Lyon/ Le Mans au nom d’une passion dévorante et crispante au possible.
Car le supporter, surtout s’il suit la Ligue 1, a énormément de mérite.
Lorsque le supporter italien ou espagnol se rend au stade, il sait que dans 90% des cas, il verra des buts, des actions, bref du football.
En revanche, le supporter de Ligue 1, lui, assiste à… des attaquants mesurant 1m60, des défenseurs plus virils que corrects, une équipe championne depuis 7 ans, des dispositifs tactiques ambitieux en 5-4-1 à domicile ou une équipe jouant le titre avec Ronald Zubar en défense…
Bref un bonheur de chaque instant, une joie de chaque moment, un plaisir à déguster sans modération… Un truc à se gratter les couilles contre du crépi jusqu’à satiété quoi.
Alors, plutôt que de penser à toi Ginette qui, dans 90 % des cas, cuisines mal, ne ressembles à rien, et nous coûtes cher pour le temps qu’on passe deda…avec, c’est toi, ma Ginette, qui devrais penser au pauvre supporter que je suis.
Oui, Ginette, pense à Marc Antoine Fortuné « l’attaquant » de Nancy capable de marquer de la couille gauche en fermant les yeux sur un dégagement du défenseur adverse.
Pense aux moments de solitude des journalistes sportifs lors d’une conférence de presse de Paul Le Guen.
Et enfin, pense à nos 15 années sans titre, à nos espoirs déçus, à notre honneur bafoué, mais à ma passion (presque) intacte après tous ces coups et blessures au cœur, mais surtout à l’âme.
Dis toi bien Ginette, que malgré mon amour pour toi, je ne renoncerai jamais à ma passion, à mon club, à ma vie. Alors pense un peu à moi, et laisse moi une bière bien fraiche avant de partir, je te prie.
Ton haïssable JPP REVIENS.
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JPP REVIENS le 03 Nov 2008, 16:10, modifié 1 fois.