Travis Bickle a écrit:La foi ne requiert elle pas une acceptation " aveugle" des règles dictées par les Livres Sacrés ?
La modification des règles par l'Homme ne va elle pas a l'encontre de la supériorité de Dieu sur le mortel, postulat de départ de la religion chrétienne?
Si. Mais le point est que la lecture des livres sacrés relève par nature de l'interprétation. Il y a une lecture de la lettre des Ecritures. C'est la plus simple, la plus naturelle. Il se trouve qu'elle rentre en conflit avec le progrès des connaissances. Quand tu lis dans les textes saints que l'univers est vieux de 5000 ans et des poussières, que Dieu a créé le monde en sept jours, que le soleil tourne autour de la terre, etc, tu as trois possibilités. Ou bien tu restes fidèles à la lettre de la Révélation, tu nies le progrès scientifique et la raison humaine, tu te fais créationniste et tu prends la nationalité américaine, ou bien tu réfutes l'Ecriture et tu deviens athée, ou bien tu tentes de la lire autrement. Autrement, c'est-à-dire de manière plus métaphorique, plus symbolique. Tu comprends que les Ecritures sont la parole de Dieu entendue et retranscrite par les hommes en fonction de ce qu'ils étaient et pas la parole brute de Dieu.
Je n'ai pas de prétention en matière de théologie musulmane, mais j'ai entendu des arguments similaires dans la bouche de lettrés musulmans à propos du voile, par exemple, disant que le voile ne signifie pas une obligation de porter un tissu, mais une obligation de pudeur, ce qui n'est pas du tout la même chose.
De toute façon, penser qu'un texte aussi complexe que la Torah, la Bible ou le Coran recèle une interprétation naturelle univoque relève àmha de la naïveté. On n'a jamais fini de lire et d'interpréter les Ecritures et il convient de se méfier des tentations normatives.
"La société de surconsommation, fruit d'un capitalisme dérégulé, relève d'une logique compulsionnelle dénuée de réflexion, qui croit que le maximum est l'optimum et l'addiction, la plénitude." Cynthia Fleury