Fabien Pelous raccroche donc les crampons. Il l'a annoncé au cours d'une conférence de presse, aux côtés de son manager Guy Novès et du président du Stade Toulousain, René Bouscatel. Un monument du rugby tire donc sa révérence. Et pour le Stade Toulousain, c'est une page qui se tourne. Le deuxième-ligne, joueur le plus capé du XV de France avec 118 sélections, quitte les Rouge et Noir après douze ans de fidélité, à 35 ans. Pelous avait déjà fermé le livre de l'équipe de France au terme du Mondial 2007 où la France avait échoué en demi-finale face à l'Angleterre. Sur la lancée d'une grosse préparation physique, il avait décidé de poursuivre sa carrière toulousaine une année supplémentaire alors que des rumeurs de retraite courraient déjà. Bien lui en avait pris puisqu'il avait terminé la saison champion de France. L'appétit venant en mangeant, Fabien Pelous avait décidé d'accomplir une année de plus. Epargné par les blessures et ménagé par son staff, il accomplissait deux saisons pleines, parmi ses meilleures. Conscient lui-même qu'il «ne fallait pas exagérer», Pelous a donc décidé qu'il était temps de redevenir spectateur des matches de haut niveau. Une décision qui ne laisse pas ses partenaires indifférents, à l'image de Yannick Jauzion. «C'est forcément une grande déception pour nous. Mais tout a une fin et si Fabien a décidé de faire cette annonce, c'est qu'il a senti que c'était le bon moment. Il va beaucoup nous manquer. C'est quelqu'un qui exprime une grande sérénité à l'approche des grands événements. Il avait une grande importance dans le vestiaire et l'ambiance qui y régne lui doit beaucoup. C'est quelqu'un qui a su mener de front deux carrières, en club et en équipe de France. Il va nous manquer».
Un palmarès hors norme
Outre une longévité exceptionnelle au plus haut niveau à un poste très exigeant sur le plan physique, Fabien Pelous peut se targuer de posséder un des plus beaux palmarès du rugby français. Trois fois champion de France (1999, 2001, 2008) et deux fois champion d'Europe (2003, 2005), il a tout gagné avec Toulouse. En équipe de France, il explose les records. 118 sélections (record) dont 42 en tant que capitaine (record), il compte à son actif quatre Grand Chelem (1997, 1998, 2002, 2004) ce qui constitue également un record en France. Sans oublier la victoire finale dans le Tournoi en 2006.
Venu au rugby pour accompagner les potes, il découvre l'ovalie à Saverdun (1983-1991). Déjà doté d'un gabarit hors norme, il migre vers Graulhet (1991-1994) avant de passer deux saisons à Dax (1994-1997) où il découvre et prend goût à l'exigence du haut niveau. Vient alors Toulouse, qui deviendra son club et sa ville de coeur. Pelous y signera un bail de douze belles années avant de décider de prendre du recul face à la compétition. Une façon de laisser son remplaçant désigné, le jeune Yoann Maestri, prendre possession des lieux sans souffrir de l'ombre du géant. Ne reste plus qu'à réussir la sortie. Et en dehors de ce fameux drop qu'il a promis de passer avant la fin de sa carrière, quelle meilleure façon de fêter son départ qu'en soulevant un quatrième Bouclier de Brennus. B.L.
Belle carrière
En espérant finir sur un Brennus
Sinon, pour le drop, en finale pour offrir la victoire?