par o2mars » 31 Déc 2007, 23:37
Je me rappelle il y a maintenant beaucoup d'annees
Dans les recoins de ma memoire je ne puis oublier
Il y a des choses indelebiles qui mutilent
Difficiles epousent ma peau comme un textile
Ville hostile des ombres qui se faufilent
Mobiles ne laissant aucune chance a cette creature de dieu
Qui fut tentee par un reptile
Souffrir en silence elle disait ainsi soit-il
Elle etait nee dans un quartier ou vivait les immigres
Famille nombreuse difficile d'etudier
Plus d'ecole la rue tenait le monopole des vols
Je te prie de croire que sa vie n'etait pas drole
Ainsi peu de temps apres a 17 ans elle a decide de se marier
Je demande le respect et pour ceux qui le veulent
Ecoutez donc le recit de la vie d'une femme seule
Elle fut rapidement enceinte et eut un garcon
Par manque d'argent elle a perdu le second tel un dicton fatal incontournable
Le destin se dechaine elle accoucha du troisieme
Ils n'avaient pas beaucoup d'argent ils etaient souvent absents
Elle nourissait sa famille avec 8 francs pourtant
Pour ne pas perdre son temps combler son manque d'enseignement
Elle etudiait pendant qu'elle s'occupait
De la maison de frotter de laver
Ses fils qui ne comprenaient pas la regardaient
Se souviennent desormais de l'avoir toujours vu trimer
Elle aspirait au bonheur Malgre la main sur son front empli de sueur
Car elle revait un jour de partir
De quitter ce trop plein de deceptions de mauvais souvenirs
Mais 5 ans auparavant ses decisions furent veules
Elle comprit qu'elle risquait de devenir une femme seule
Je me souviens ces soirs elle attendait son mari
Des heures entieres a la fenetre en vain ainsi
Cette situation demeura quelques annees
Un jour il vint decider a la quitter
D'un commun accord le divorce fut prononce
Si longtemps apres putain ce qu'elle devait l'aimer
Si douce et si patiente
Et encore arriver a trouver un terrain d'entente
Elle etait digne fiere responsable comme une mere
Ignorant la solitude qui la prit dans ses serres
Le jour la tete haute impassible elle restait
La nuit dans sa chambre elle se cachait pour pleurer
Elle travaillait faisait deux jobs en meme temps
Pour pouvoir payer des vetements decents a ses enfants
Les elever dans le droit chemin
A rester calmes et sains respecter son prochain
Le matin elle se reveillait sur une musique triste
Que de lassitude et de sacrifices
C'est l'histoire noire qu'il faut croire
Pour voir le courage et la sagesse rares d'une femme seule
J'ai vu de trop de larmes dans ses yeux verts resolus
A accepter la fatalite qui l'ecrasait
Sous le poids de son importance
Elle disait seulement ne pas avoir de chance
Mais savait au fond d'elle que l'on vient qu'une fois sur terre
Et la malchance est une trop mauvaise excuse
L'enfer amer qu'elle vivait compare a sa bonte
N'etait pas merite pour vous dire la verite
Si bien qu'un jour elle a decide de s'en aller
Loin de Marseille pour pouvoir recommencer
Mais laissant derriere elle ce qu'elle aimait le plus
Ses 2 fils et beaucoup de soucis
L'attendaient malgre ça desormais elle est heureuse
Elle a beaucoup d'amis et un mari, serieuse
Cependant lucide en reconnaissant
Que sa vie n'a vraiment commence qu'a 35 ans
Cela vous semble bete mais songez-y
Perdez votre jeunesse ou est le sens de la vie
Si je vous parle de cette maniere sincere ouverte
C'est que cette femme seule etait ma mere.
el loco a écrit:c'est ça l'OM je me rappellerais toujours la place Bellecour noire de monde pour fêter la victoire marseillaise en coupe d'Europe, tout le monde s'embrassait, ça klaxonnait