fourcroy, c'est difficile d'être compétitif sur cette distance, qui est l'apanage est africains depuis la nuit des temps (à l'exception de Mo Farah, qui n'est pas d'origine scandinave non plus.)
mika a écrit:Tu vises combien sur le 10?
Je m'étais fixé comme objectif les minimas pour le France : 34'15. Je nourrissais cette ambition depuis 1 an, après avoir réalisé 35'23 sur le même parcours en ayant le sentiment que j'avais une marge de manœuvre.
J'ai tenté une première approche l'hiver dernier. Sans que ce soit prévu, je m'étais inscrit sur le 10 le plus roulant de Nouvelle-Aquitaine, dans la banlieue de Bordeaux, pour un galop d'essai. Je n'avais pas les 34'15 dans les guibolles, mais ça aurait fait une première étape. Malheureusement, un fichu virus est venu entraver nos quotidiens. Edition annulée une semaine avant l'échéance. Confinement manu militari ordonné par le gouvernement, pas de course à pied pendant 8 semaines.
On reprend le 11 mai après 8 semaines d'arrêt. Première sortie avec les potes en 4'50. Des courbatures pendant 3 jours. Bon, bon, le chemin va être long. Et puis petit à petit, on rattrape le retard, on regagne un rythme plus adéquate, on va se dégourdir les guibolles à 2.000 mètres d'altitude. Et vient l'heure de la préparation. La FAMEUSE prépa' ! 6 semaines, entraînement tous les jours excepté le jeudi précédent la course. De la VMA courte, de la VMA longue, du seuil, de la PPG, des lignes et un gros volume d'endurance fondamentale. Il y a plus dur dans la vie, mais ça demande une certaine débauche d'énergie et de concentration. Il faut se lever le lendemain pour aller au travail. Il faut parfois faire des séances de VMA sous 40 degrés après le travail. C'est pas une sinécure non plus.
Heureusement, j'ai pu compter sur de fabuleux copains qui m'ont tenu compagnie, sinon physiquement au moins par des attentions et des encouragements. C'est pas grand chose, mais ça fait un bien fou. Ça offre un supplément d'âme quand la motivation vacille, un regain d'énergie quand les jambes sont à cran et une bonne dose de confiance quand les doutes sont multiples. Je pense pas que j'aurais pu tenir l'intensité sans sentir le soutien de l'entourage proche. Sous mes dehors de connard épidermique, je marche pas mal à la confiance et à l'affect. Ça m'a permis d'aller au terme d'une bonne prépa' ...et de réaliser l'objectif que j'avais en tête depuis 1 an.
Ça s'est pas joué à grand chose. Je pensais avoir plus de marge, mais c'est passé...sous les yeux de François Hollande présent au départ
! Les championnats de France sont annulés, je n'aurai pas l'occasion d'aller finir lanterne rouge. Ça m'aurait fait gagner en humilité ce que j'ai perdu sur la balance (4 kg !). On verra l'année prochaine. Je sais pas si je remettrai le couvert. C'est dur. Je crois que j'ai fait quelque chose comme 384 km en août. 2 jours et 9 heures de course. C'est encore loin et la marge de manœuvre est vraiment très fine.
Je pense que j'ai encore un peu à gagner. Mais pas 3 minutes non plus. On sait que la chaleur est l'ennemi du coureur à pied. C'est pas un a priori, c'est scientifique. Il est établi par exemple que les meilleures performances en marathon se font à 3 degrés, pour les élites, et 8 degrés, pour les amateurs. Il faisait chaud et lourd hier. Le vainqueur a fait 2 minutes de moins sur la même distance en janvier. Peut-être qu'avec d'autres conditions j'aurais pu grappiller quelques secondes. Je sais pas. Et ça on le maîtrise pas. Mais y'a encore quelques leviers pour gagner un peu de temps (acheter des VaporFly
). Je vais commencer dans un club en novembre. Ça ne me fera pas régresser.
Enfin, c'est pas à l'ordre du jour tout ça. On va mettre un dernier coup de collier pour le 26 km en Trail dans 2 semaines et repos ensuite. C'est bien ces petites satisfactions. Même si ça ne change pas grand chose, même si ça peut paraître dérisoire pour les meilleurs, même s'il faut retourner au boulot demain matin, ça fait toujours du bien à la tête.