Pour ma part, c'est loin de ce que je voulais exprimer. Bien sûr que l'approche scientifique est l'alpha et l’oméga de la progression et de la longévité. Elle permet un cadre rationnel, des perspectives planifiées et une continuité dans la reproduction des efforts.
Je me garderais bien de remettre ceci en cause, étant donné leur succès démontré et aussi parce que je l'intègre à part entière dans mes plans d'entraînement et notamment la prépa' 10 (ceux qui ont fait, savent
). Ce que je veux dire, c'est qu'elle ne doit pas être
exclusive. Combien en voit-on sur la piste qui scrutent la montre tous les 100 mètres pour voir s'ils sont dans les temps de passage ? C'est devenu la norme avec la démocratisation des montres GPS et des plans d'entraînement millimétrés. Je ne dis pas que c'est pas bien. Je dis que si t'as les guibolles pour passer ta séance en deçà de ce qui était prévu, vas-y ! A contrario, si tu dois mettre quelques secondes de plus pour la même distance et la récup', fais-le !
Dans le premier cas, tu te prives certainement de passer un palier alors que c'était peut-être le jour pour. Dans le second, à forcément vouloir respecter le plan malgré une nuit de 3h et une journée de travail éreintante, tu t'envoies au carton et t'exploses complet. C'est là où il faut savoir courir à la sensation, plutôt que de nourrir de la frustration ou des courbatures pendant 3 jours. Je n'exagère pas. La spontanéité a totalement disparu de la pratique de certains coureurs. J'évoque ce cas de figure car j'ai fait mes 2.000 avec un pote hier ; après 200 mètres il me happait parce que sa montre affichait une allure trop rapide. Bis repetita au 1.000.
Outre le fait que les GPS ne mesurent pas en temps réel, et donc que leurs indications à l'instant T sont erronées, on était bien ! Même très bien. On a fini par lever un peu le pied, car il avait peur de faire popcorn. À l'arrivée, on a respecté les temps qu'on voulait faire...mais je pense qu'on aurait pu faire mieux si on s'était plus écouté.
Alors c'est comme en foot, le tableau noir, c'est très bien, mais ça ne doit pas être exclusif. Il faut laisser de la place à l'improvisation et à la spontanéité. Ça ne veut pas dire de faire n'importe quoi. Ça veut dire qu'on est pas totalement des robots.