Départ à 6h à Uriage, on y va prudemment, le début de course se passe bien et sans encombre. On arrive à Croix de Chammerousse 21km / 5h15. Sur la fin de l’ascension, c’est impressionnant on rentre dans un brouillard épais et un vent terrible se lève, on ne voit pas à 30m j’arrive à peine suivre le balisage.
Un coucou à ma famille qui et je me « dépêche » de redescendre pour me réchauffer mais la liaison jusqu’au refuge de la Pra est technique et longue. Ça ne se court pas vraiment, on passe de pierres en pierres. J’arrive au refuge en 6h45. Un mur se dresse devant nous, le col du Colon mais il passe finalement plutôt bien. Une fois le sommet passé on descend, enfin il fait plus chaud et surtout on sort du brouillard.
Après un début assez caillouteux, la pente s’adoucit et surtout devient plus facile à courir jusqu’à Freydière (38km / 8h30). En repartant du ravito, je me prends une bonne gamelle et je me tort la cheville. Je vais tant bien que mal à St-Nazaire, base de vie de la course (52km / 10h35), mais j’alterne course et marche au plat. Quand je vois mes proches à la base de vie j’ai le moral au 14ème sous-sol et dans ma tête la course est finie. Je vais voir le kiné mais on m’annonce 1h d’attente pour se faire poser un strap). Du coup je me pose vers ma famille, change de t-shirt, me crème les pieds et change de chaussettes et chaussures, je rempli les gourdes et je repars, persuadé que je vais m’arrêter rapidement.
Obnubilé par ma cheville je n’ai pas mangé (grosse erreur, j’avais prévu de « diner / souper » la, car il est 16h30, on est parti depuis 10h30 et a part des barres et quelques morceaux de fromages je n’ai pas mangé grand-chose) et fausse bonne idée, rempli une des gourde avec de la St-Yorre donc j’en fous partout sauf dans ma bouche le temps que ça se vide un peu. La montée sur le Habert (environ 12km et 1200 D+) m’a couté une vie…. J’y passerais plus de 3h et je me retrouve à court d’eau, manque de pot, on ne croisera pas le moindre torrent.
Donc arrivé au Habert (64 km / 14h15), petite cabane paumée au milieu de la montagne, c’est le bonheur, on peut se mettre à l’intérieur, y’a un feu, une table. Je me fais pas prier et me fait un repas de Noël, soupe, jambon cru, jambon, fromage, tuc, pastèque, coca. Un concurrent à côté de moi boit un mini verre de chartreuse, je ne m’y risquerai pas
. La dessus on nous explique qu’on ne montera pas au col, trop froid en haut, du vent, du brouillard et la nuit qui va tomber. Cette décision fait débat car les changements de parcours sont fréquents sur l’UT4M. De mon côté je n’ai pas d’avis tranché. Il est clair que moi je pouvais et étais équipé pour y monter, mais les copains qui arrivaient derrière et qui allaient y aller dans la nuit noire… Et il faut aussi penser aux bénévoles qui étaient plantés la haut dans ces conditions-là depuis des heures. Bref, on apprendra plus tard qu’on nous met 1h supplémentaire car les premiers étaient montés. J’ai donc couru pendant 18h03 mais mon classement indique 19h03, ce qui n’a aucune importance dans le fond.
Je repars motivé de la cabane du Habert car le plus dur est derrière, mais la sortie est assez difficile. A la chaleur de la cabane succède un froid mordant et contrairement à pas mal de concurrent je ne me suis pas changé à l’intérieur. Après 1km je m’arrête pour mettre des vêtements secs, buff et gants. Après un tronçon assez plat, on redescend vers le col de Porte, qui n’est pas un ravito mais ou je m’arrête vers ma famille 2min le temps de sortir ma frontale. A partir de là je sais que ce sera principalement du plat, de la descente et un petit col .
J’ai ensuite moins de souvenir de cette partie mais le Sappey (77km / 16h07) arrive très vite et c’est clairement moins joli mais il fait nuit donc ça se remarque pas trop
Les chemins blancs se succèdent avec des passages sur route. Puis arrive la dernière bosse du parcours, le col de vence. 25/30min de montée relativement raide mais sans plus. En arrivant en haut, on distingue d’abord la lune au loin, puis en avançant encore Grenoble et toutes ces lumières dans la nuit, je me pose sur un caillou 2/3min, personne à l’horizon, magique.
Le ravito de Vence est à 20min de descente pour une dernière recharge de gourde et quelques morceau d’oranges (85 km / 17h40) mais l’odeur de la bière d’arrivée est trop forte pour trainer sur place et je repars rapidement.
S’en suit un faux plat montant de 2km qui passe assez bien même si on est doublé par les premiers concurrents du 20km de nuit parti du Sappey, ce qui pourrait être décourageant, mais comme ils ont tous un mot pour nous en nous dépassant c’est plutôt sympa. On arrive enfin sur la dernière descente assez technique, comme annoncé par les bénévoles, puis la bastille, les escaliers, incroyable sensation de facilitée, l’euphorie de l’arrivée. Arrivé en bas, après un dernier tour de 2km dans Grenoble, au milieu des fêtards, totalement inutile à mon gout l’arche est la 96km / 19h04). J’ai super bien fini et gagné 46 places entre le Sappey et Grenoble.
Sur le moment j’avais l’impression que j’aurais pu enquiller encore 20km, mais ce n’est peut-être qu’une impression et dans le futur je me vois pas monter sur le 160km ce me semble trop. A J+4 il me reste quelques douleurs articulaires et un ongle qui doit tomber mais sinon tout est en ordre.