Course à pied

J'ai 34 ans, des kilos en trop (1m80 pour 76kg)

Tu n'as pas de kilos en trop du tout

Le we passé j ai fait un trail de nuit, départ minuit pour 65km assez roulant, franchement une super expérience. On étaient peu donc rapidement on s est retrouvé en petit groupe. Puis a la mi parcours environ je me suis retrouvé seul avec un silence absolu c était un bon moment puis est venu le lever du soleil précédé des oiseaux qui se réveillent et se mettent à chanter j ai vraiment kiffé comme disent les djeuns

Tylerdurden, c'est impressionnant. Il y en a une par chez moi demain soir de 26 bornes, mais je vais bosser. Ça sera pour l'année prochaine.

En tout cas, je lis vos récits et franchement chapeau. Ça donne envie de se tourner vers les longues distances et je pense franchir le pas d'ici 3/4 ans. Je veux encore me tester sur du court (passer sous les 35' sur 10km et les 1h20" au semi) tant que je suis encore jeune puis je vais basculer.

C'est tellement plus kiffant ce que vous faites. Le plaisir est monstre ; contrairement au 10km où t'es en apnée toute la course et dont le seul plaisir est le chrono.
Mais je me pose quand même quelques questions sur les capacités du corps à avaler des 50/60/100 km et plus de 10h d'effort.

On a pas assez de recul sur la question. Et c'est ce qui me freine un peu aussi, pour tout vous dire.

gaby, oui effectivement c'est impressionnant.

Par contre je nuance un peu le reste de ton propos parce que je pense qu'on peux prendre du plaisir sur toutes les distances et à toutes les vitesses.

Moi je cours entre 10 et 15 km à chaque sortie, à un rythme très tranquille (10 km/h). Je ne cherche pas la perf, juste me vider la tête et me sentir bien pendant la course, tout en profitant du parcours.

Il y a mille façons de courir, l'important c'est de prendre du plaisir, et de ne pas trop s'abimer le corps...

superolive, oui, j'me suis mal exprimé.

Disons que dans une logique de performance, le 10km (et le 5, c'est encore pire) n'est pas plaisant du tout en soi. Les entraînements sont rébarbatifs et extrêmement usants sur le plan mental ; les courses en elles-mêmes sont d'un tel niveau d'intensité qu'on pourrait passer devant les Pyramides de Khéops sans lever du regard.
Du moins, c'est mon cas. D'où mon envie de basculer vers des distances plus longues et m'accomplir par l'endurance plutôt que le chrono. Je suis encore jeune, mais j'ai bientôt 30 ans. J'ai envie de me faire plaisir avant tout.

Et tu as bien raison de ne pas te prendre la tête. C'est déjà suffisamment le cas au travail et dans la vie de tous les jours ; on ne sera jamais des athlètes de haut niveau, donc inutile de s'ajouter une contrainte supplémentaire pour gagner 2 minutes sur 10 bornes et pendre le risque de s'esquinter.

Lors de mon dernier 10km, j'me suis fait traiter de connard par un quinqua à qui j'avais fait une queue de poisson (involontaire) dans les 200 premiers mètres (où tout le monde est à touche-touche) qui a terminé dans les 400èmes en plus de 50'.
Quelle pitié franchement. J'ai eu de la peine pour lui. Sérieux, raccroche tes chaussures et fais autre chose si une course du dimanche te met dans tous tes états.

le départ c'est le problème entre les jeunes puceaux qui partent de trop loin sur la ligne et qui bousculent tout le monde pour remonter le troupeau et les tortues qui se mettent devant et qui font chier ceux qui veulent allez vite
je pense que le connard c'est un vieux réflexe de peur rien de plus, ah moins que ce soit un omliver qui t'ai reconnue

el loco, pour le coup, il était 4 ou 5ème rangée sur la ligne de départ. Donc grosso-modo moins de 40 minutes à l'arrivée.

Mais c'est même pas la question ; il se place bien où il veut. On est dimanche, demain tu repars pour une semaine de travail, t'as 50 ans, probablement une vie de famille et des enfants, ça se trouve dans la semaine on te décèle un cancer de la prostate, donc pètes un coup et détends toi. On avait l'impression qu'il jouait sa vie.

Sur les longues distances y a moins ce genre d attitude

Je ne peux que conseiller (bien préparé par contre) ces longues courses sont des condensés de vie ou tu passe par des états complètement différents, un moment tu avance plus puis ça revient, tu peux avoir un soucis physique et réussir à la gérer (ou pas) et au bout d un moment c'est vraiment la tête qui permet de continuer et d arriver au bout.

Après je pense que faut connaître ses limites, pour garder un certain plaisir. Perso je me sens pas capable de faire 160km un jour

Tylerdurden, ce n'est pas légion de toutes façons sur les petites distances non plus. Je suis tombé sur un con, ça arrive.

C'est combien le max que tu aies fait ? Et qu'est-ce que qui te fait dire que tu ne peux pas faire 160km ? C'est par prudence ou te ne t'en sens vraiment pas capable ou tu as peur des répercussions sur ton corps ?

J ai fait 69km avec 3600d, 64 avec 4100d c est les 2 plus longues à ce jour. Samedi 9 juin j ai 75km 3500d et l objectif de fin août à L ut4m ou y aura 100k avec 6000d.

J'ai déjà tenté un 100k et je me suis cassé les dents dessus alors j y vais sans certitude, mais 160k tu passe à 2 nuits dehors (a mon niveau) et ça implique pas mal de chose en plus, me connaissant j en ferais plus à l entraînement et je consacre déjà assez de temps à ce sport vis à vis de ma famille qui me suit volontiers sur les déplacements mais J ai pas envie de leur imposer ma passion.

Après qd j y reflechis bien sur la diagonale des fous ça me fait rêver mais ça restera un rêve

Tylerdurden, c'est inhumain la diagonale des fous. Je pense que ça appartient à une très infime partie des coureurs. On rentre vraiment dans une autre catégorie.

Mais c'est déjà énorme ce que tu fais. Et surtout en conciliant cela avec une vie de famille et professionnelle. Car il y a l'épreuve en elle-même, qui est déjà colossale, mais également les jours et les semaines qui suivent où il faut reprendre son quotidien alors que t'as une course de titans dans les guibolles.

Je vais me tenter le Puy-de-Dôme cet été. 15km avec 1100 de dénivelé, ça sera déjà très bien pour moi.

C'est bien aimable mais tu vois le truc un peu trop beau me concernant c est des grosses courses mais c'est accessible avec de l entraînement et une vie normale (job famille) rien que sur le forum y a Fourcroy qui a fait des trucs très nettement mais plus barge, Travis qui en a qqunes bien corsées à son actif et Koni idem et qui est cent bornard déjà

gaby, je suis un peu passé par ce que tu ressens aujourd'hui.
Coureur, amélioration du RP sur 10km... Etc. J'ai vite fini sur la marathon de Paris, tout simplement car depuis ado je me suis toujours dit "je suis sûr je peux le faire". Et j'y ai pris un pied immense.
A partir de là, je suis rentré dans une logique de "y'a quoi au dessus ?", donc naturellement => trail.

Pour rejoindre ce que dit Tylerdurden, les ultras c'est complètement dingue ce que tu vis. Le 100km que j'ai fait, c'est une véritable introspection (20h de courses, t'as le temps de réfléchir )
Ce que tu traverses (beaucoup de souffrances faut pas se cacher) c'est passionnant et encore plus avec le recul. Et sincèrement, quand tu franchis la ligne, les derniers 200m... Je souhaite à tout le monde de vivre ça un jour. Ce n'est pas du bonheur, pas de la joie, c'est un mot qui n'existe pas dans le dictionnaire ! Inoubliable.

Pour rien au monde je ne reviendrais sur du 10km, les "petites" courses ne m'intéressent absolument plus, même en trail. Car je sais que je ne revivrais pas ce que j'ai vécu sur l'ultra.
C'est un peu mon problème d'ailleurs, ce n'est pas une passion la course pour moi. J'aime les défis, franchir 100km en était un, aujourd'hui seul l'UTMB me fait rêver. 120, 140km ça ne m'intéresse pas. Je n'en ai pas encore fait mon objectif, mais "one day" !

Enfin, l'aspect "capacité du corps". D'un point de vue musculaire, c'est bien plus traumatisant de faire du court. En recherche de RP hein, pas quand tu fais 10km à 8km/h.
Tout simplement car tu es sur de la puissance, et ça avec l'âge tu as fatalement des soucis.
Pour le long, j'en ai pas mal discuté avec mon médecin du sport, y'a pas de "dégénérescence" si on peut dire ça comme ça. Après c'est comme tout, si t'es cardiaque va pas sur un 100. Si t'es pas sportif, va pas sur un 100... Etc.
Le recul on l'a, le trail ça fait maintenant longtemps que ça existe (médiatisé depuis peu).
En tout cas, c'est assez drôle de voir la moyenne d'âge augmenté en même temps que la distance ! Plus c'est long, plus c'est vieux ! Énormément de cinquantenaires par exemple, ce que tu ne verras pas sur du 10km.

koni, inétressant

Et je comprends bien ton propos.

Moi j'ai commencé par des courses en petites distances ( Ekiden par équipe , 5 Km puis 7,5 km). J'ai été un bon sportif jusqu'à mes 30 ans, puis après j'ai lâché l'affaire, et autant le corps aime bien faire de l'exercice et en faire de plus en plus, autant il aime bien aussi ne rien foutre

Quelque mois plus tard je cours maintenant 12/13 km à chaque entrainement sans forcer , là je me suis inscrit au 15 km du chateau de Versailles , mais du coup cela va être une formalité

Du coup je me suis inscrit au semi marathon du bois de vincennes en octobre prochain, c'est mon prochain défi le 21 km

l'ultra c'est la vraie vie. difficile, douloureux, mais tellement kiffant et enrichissant humainement.

j'ai jamais ressenti dans d'autres sports toute la palette de sentiments que j'ai vécu dans les longues courses. ça ne s'explique pas. c'est personnel, intime, ça brasse, ça rend fier et humble. INOUBLIABLE

Merci pour vos retours les mecs. Je garde par ailleurs souvent en tête Travis Bickle, qui avait dit ici à l'époque que la course apprenait la modestie.

C'est vrai que parfois on ne se sent pas grand. Voire ridicule même. Et pourtant je n'ai pas encore connu ce que vous avez connu ni enduré ce que vous avez enduré.

En fait koni, si je me pose des questions quant aux répercussions à moyen-long terme, c'est que je tiens pour témoignage deux connaissances qui ont eu des lendemains compliqués. Le premier a couru la Diagonale des fous ; il y a laissé ses 2 hanches et son bassin. Il n'a jamais pu recourir depuis et ne peut faire que du vélo maintenant.

Le second est différent. Il a plusieurs course d'anthologie à son actif (dont la Diagonale des fous et une trentaine de marathon). Il va aujourd'hui sur ses 72 ans et est totalement cassé.

Ce ne sont peut-être que des cas exceptionnels, mais moi ça m'interpelle. De la même façon que je n'ai pas envie de subir le contre-coup des marathons dont tout le monde parle. Le plaisir réside aussi dans la capacité à reproduire les efforts. Je veux bien m'aligner au départ d'un marathon, mais si c'est pour subir mes 2 semaines de boulot suivantes, ça ne m'intéresse pas.
Je me pose donc pas mal de questions. Mais je vais prendre mon temps et suivre une progression graduelle. J'enchaîne les sorties de plus en plus longues ; je vais donc pouvoir mesurer au fur et à mesure ce que mon corps est capable d'endurer.

Mais ça me démange ! Je suis un cycliste à la base. Quand je lis vos récits, ça me parle car le cyclisme est parmi ces sports où l'on repousse les limites de son corps dans des proportions insoupçonnées !

J'ai bien kiffé ton message koni

C'est un peu mon problème d'ailleurs, ce n'est pas une passion la course pour moi. J'aime les défis, franchir 100km en était un, aujourd'hui seul l'UTMB me fait rêver. 120, 140km ça ne m'intéresse pas. Je n'en ai pas encore fait mon objectif, mais "one day" !

Je comprend mais pour réaliser ton objectif le jour où, tu vas devoir en bouffer des courses intermédiaires et probablement sur plusieurs années ( je maitrise le sujet 2 tirages au sort négatifs sur la CCC et le pourcentage sur l UTMB est bien pire )

Ouais c’est bien pour ça que je suis en pause. Un seul échec et j’ai tout perdu, ça repart pour 2 ans

gaby oui je vois bien. Ce qu’il faut comprendre, c’est que tu ne fais pas du long comme un footing, c’est pas tous les dimanche quoi
Tu ne dois pas en faire énormément par an, faut bien que ton corps récupère. Et malheureusement beaucoup reparte très très (trop) rapidement.

Pour le marathon, comme un ultra d’ailleurs, je pense que si tu es sportif tu n’as pas ce contre coup quotidien.
Je ne l’ai jamais eu. Tu adaptes ton entraînement / tes sorties of course, mais ça n’a jamais impacté mon quotidien genre loque humaine le lundi au bureau.

randoulou

koni, inétressant

Et je comprends bien ton propos.

Moi j'ai commencé par des courses en petites distances ( Ekiden par équipe , 5 Km puis 7,5 km). J'ai été un bon sportif jusqu'à mes 30 ans, puis après j'ai lâché l'affaire, et autant le corps aime bien faire de l'exercice et en faire de plus en plus, autant il aime bien aussi ne rien foutre

Quelque mois plus tard je cours maintenant 12/13 km à chaque entrainement sans forcer , là je me suis inscrit au 15 km du chateau de Versailles , mais du coup cela va être une formalité

Du coup je me suis inscrit au semi marathon du bois de vincennes en octobre prochain, c'est mon prochain défi le 21 km

Fonce jusqu’au marathon ! C’est tout ce que je te souhaite.
Mais conseil : fais une grosse machine dès le départ (Paris par exemple), pas un « petit »