Avec du recul et comme je le poste sur un fofo de course ptit CR de ma CCC.
Un pote me fait l'amitié de m'amener à Cham', en effet en suisse les vacances sont finies et ma chérie ne pouvait avoir congé. Elle montra donc le lendemain me voir avec les enfants.
Arrivé sur place vers 16h, prise du dossard, très rapide j'ai visiblement eu du bol car y'avait un monde terrible 2h plus tôt. Contrôle d'une partie du matos, c'est hyper pro on m'envoye d'un post à un autre jusqu' au dernier ou on me met un bracelet de........l'OCC violet car les verts de la CCC sont épuisés
Je croise Stéphane Brogniart et surtout Marco Olmo mais comme un bon suisse et comme y'a deux ans quand j'ai vu Jornet j'ose pas les embêter pour une photo.
Fin de journée difficile, je déteste être sans ma famille, je déprime un peu je doute. Je soupe comme un couillon dans ma chambre d'hôtel puis je vais me promener un bout et je rentre, je me couche et j'écoute un match de foot sur RMC (St-E en coupe d'Europe je crois
), à chaque message de ma copine je me demande ce que je fous la sans eux. Je finis par m'endormir.
Réveil à 5h, direct je me sens motivé et en forme
, départ pour Courmayeur en bus, la aussi c'est réglé comme du papier a musique. Trajet d environ 30min puis arrivée sur place, reste 1h45 à tuer, café, eau, pipi de la peur, eau, pipi de la peur puis je vais sur la ligne de départ car le sas se rempli à fond a 8h30. Départ à 9h je suis en 1ère vague (point ITRA semble il). Je pars en me disant qu'un temps de 22h doit être possible mais que je finirais coute que coute. La traversée de Courmayeur est exceptionnelle, des gens partout qui hurlent, des cloches, une ambiance de feu,
puis très vite la montée arrive, l'espace d'un instant j'ai les frissons, enfin j'y suis, je fais cette course tant attendue après des mois à casser les bonbons de mes proches avec ça.
Tête de la tronche en 2h20, ça bouchonne un peu mais rien de terrible, arrivé en haut on est doublé par les avions de la 2ème vague mais je suis dans le tempo sans forcer. Je met juste un coup de gaz pour doubler 5/6 personnes qui n'avancent pas trop derrière un fille et le souffle se fait court on remarque qu'on est haut en altitude. Cette montée se passe super bien, sauf que je pense que je prend un coup de chaud sans le remarquer... Ma casquette à l'envers me protège mal la nuque (ma chérie me l'avait dit pourtant me conseillant une casquette comme dans le désert vu les températures annoncées mais je pensais que ça irait).
Descente bien technique sur Bertone (je me fais deposer par un asiatique qui descend a fond en criant sur 100m puis s arrête qques secondes et repart. Il fera sa toute la descente
) j y vais a l'économie je me sens bien mais un peu nauséeux, je m'alimente un peu (une barre) ça passe moyen mais je me dis que ça va aller. 1km plus loin tout ressort. Je me dis que c'est pas plus mal et que ça ira surement mieux depuis la. L'inverse se produit et a partir de la je ne pourrais plus rien manger ni boire. Cette partie est superbe, vallonnée chemin montrace mais j'arrive pas à allonger la foulée. Bonatti arrive je commence à marcher au plat, je réalise pas mais je fais tout faux, comme rien ne passe et ne me fais envie je ne mange... rien ! Avec le recul j'aurais du me forcer à tenter un bouillon par exemple. Je continue alternant marche et course alors que c est plat j'arrive à Arnuva je vois la case abandon j'hésite mais ma famille m'attend à Champex, impossible encore de boire ou manger tout me dégoute. Je me lance dans le col Ferret, une folie sans pouvoir boire. 2h de souffrance en plein cagnard. Arrivé en haut un verre d'eau passe et pas de vomit pour une fois. Espoir de courte durée très vite tout ce qui est consommé ressort illico a nouveau. Je me pose et j'appelle ma chérie j'ai de sérieux trémolos dans la voix je suis désolé pour tous les gens qui venait me voir à la base de vie de Champex mais je n'y arriverais pas. Mon papa et ma cops viennent sur La Fouly ou je descend plus que péniblement en marchant. Sur les 5 derniers km je m'arrête tous les 500m m'assoir pour pas tomber. Arrivé à la Fouly je vais rendre le dossard la mort dans l'âme mais conscient que je peux pas aller plus loin dans mon état. J'ai pas mal aux jambes mais je peux plus avancer je suis vidé de toute énergie.
Je m'assied dans la rue, une infirmière vient me voir et m'oblige à aller à l'infirmerie. Un motilium, les jambes en l'air et au bout de 30 min je peux reboire un peu. Je finis par faire pipi et comme c'est brun mais pas rouge on me laisse partir. Mon voisin d'a côté est perfusé tant il est à l'ouest
Le soir même j'arrive reboire de l'eau et le lendemain (samedi) à manger. On va dans Cham' mais pas longtemps ça me déprime de voir les gens arriver.
Le dimanche j'ai un pic nic de famille je fais du foot avec mon fils je cours j'ai aucune douleur, quelle déception.
Bilan, 2h30 de plaisir et 5h de souffrance au dela du raisonnable par moment. Je pense avoir perdu pas mal d'énergie et d'influx les jours précédents et surtout j'ai fait tout faux dès que les problèmes sont arrivés en me laissant peu à peu envahir par le négatif et le désespoir. Croire que tu as du mental c'est bien, en avoir c'est mieux
. Dès les premiers signes j'aurais du m'arrêter 1h si nécessaire à l'ombre, m'hydrater, manger. Enormément de personnes ont eu des soucis gastrique avec cette température, mais certains ont très bien gérés et ont pu finir. C'était une édition spéciale avec ces température, le taux d'abandon est élevé (populaire et elites confondus, tous victime de la chaleur) mais plus de la moitié sont allé au bout, c'était donc parfaitement possible.
J'espère sincèrement avoir du bol au tirage au sort en janvier et aller finir cette ballade inachevée.
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Tylerdurden le 09 Sep 2016, 07:47, modifié 4 fois.